Ma première expérience (ratée) : élever des perruches

Même avec un fort esprit entrepreneurial, il faut bien commencer quelque part. Voici comment Richard Branson a fait ses premiers pas dans le monde des affaires.

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Je n’ai jamais eu d’expérience professionnelle à proprement parler. Je n’ai jamais été du côté du candidat lors d’un processus d’embauche, et je n’ai (heureusement) jamais eu de patron. Dès mon plus jeune âge, et bien avant que je ne sache ce que le mot voulait dire, j’avais une mentalité d’entrepreneur.
Ma première rencontre avec le monde du travail m’a été offerte par ma mère, qui avait toujours recours à son imagination sans limites pour inventer de nouveaux projets d’entreprises. Elle gérait la totalité du processus elle-même, du développement des idées à la fabrication des produits en passant par les accords avec les distributeurs et la vente des marchandises. L’un de ses projets les plus réussis a été de fabriquer des boîtes de mouchoirs et des corbeilles à papier en bois et d’arriver à les vendre dans des enseignes nationales.
Elle était déterminée, et m’a appris que si un produit ne se vendait pas, il fallait essayer autre chose. J’aidais très souvent à la maison et ai ainsi appris beaucoup d’astuces utiles sans même m’en rendre compte sur le moment. J’ai fait de nombreuses erreurs et ai su en tirer des leçons plutôt que de me faire du souci à la moindre erreur que je commettais. Je n’avais pas le temps pour ça, j’avais toujours une nouvelle aventure à laquelle m’atteler !
A l’âge de 11 ans, j’ai décidé qu’il était temps de lancer ma propre affaire. Avec mon meilleur ami et associé Nik Powell, nous avons décidé d’élever des perruches. Nous avions entrevu une ouverture sur ce marché : elles étaient à l’époque très populaires auprès des écoliers. Toutefois, les oiseaux ne cessaient de se reproduire plus vite que nous arrivions à les vendre, et les vacances scolaires ont vite touché à leur fin...
Nous sommes retournés au pensionnat et j’ai laissé le soin à mes parents de s’occuper des perruches. Nous vivions à la campagne, et je pense que des rats se sont attaqués à quelques unes d’entre elles. Et pour le reste ? Ma mère a ouvert leurs cages et les a libérées ! Par la suite, j’ai essayé de vendre des sapins de Noël, en achetant beaucoup de petits arbres, avec l’espoir de faire fortune une fois qu’ils seraient plus grands. Malheureusement, des lapins sont passés par là.
Alors que nous nous occupions des arbres de Noël, nous étions également en train de réaliser un documentaire sur ma passion pour la protection des animaux. Il faut croire que la débâcle des perruches était une erreur de débutant ! Peut-être que celles-ci ont déclenché ma passion pour les animaux, qui m’a accompagnée tout au long de ma vie. Aujourd’hui, nous élevons des espèces de lémuriens en voie de disparition sur Necker Island, et Virgin Unite soutient des programmes de protection des animaux : requins, rhinocéros, raies, éléphants, et bien d’autres...
Malgré mes déboires avec les perruches et les sapins de Noël, mon désir d’entrepreneuriat n’était pas assouvi. Heureusement, notre aventure suivante, Student Magazine, a beaucoup mieux marché, et c’est à partir de là qu’est né Virgin Records. Quarante ans plus tard, le Groupe Virgin compte plus de 100 entreprises et approximativement 60 000 employés dans plus de 50 pays. Mais sans ces premiers échecs, nos succès futurs n’auraient pas eu lieu d’être.
Il faut impérativement être flexible. Je changeais systématiquement de rôle en fonction de ce dont mes collègues avaient besoin. Rédacteur pour certains, chef du service de diffusion pour d’autres, ou encore chef de publicité !
A quels obstacles avez-vous été confrontés dans le cadre de votre première expérience professionnelle ? Et surtout, qu’avez-vous appris ?

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Traduction par Joséphine Dennery, JDN.
Cette chronique traduite par le JDN a été publiée via le programme Influencers de LinkedIn, où s'expriment près de 300 leaders d'opinion. Retrouvez la version originale en anglais ici.