Schéma d'itinéraire : construire son avenir

21 Valeurs pour le XXIe siècle, pour tout jeune qui veut s’engager dans la construction de son avenir.

Cette chronique est le fruit d’un travail collectif d’un groupe d’élèves de Philotechnique, la plus ancienne de nos Associations d’éducation populaire (fondée en 1848, elle fut présidée notamment par Victor Hugo et par Jules Ferry). Tout au long des cours du soir donnés dans un beau Lycée professionnel du 11e arrondissement de Paris, nous avons réfléchi aux valeurs professionnelles et sociales que doivent se donner les jeunes générations.
En faisant la synthèse des travaux, compositions ou exposés de cette année 2014, nous avons pu recenser 21 valeurs principales, qui ont pu être classées en sept groupes de trois. Ces sept triptyques peuvent constituer autant d’étapes pour un cheminement personnel, ou encore pour des séances de travail en équipe. Chacun pourra ensuite, à son gré, compléter cette liste et l’enrichir par des exemples choisis.

Première étape : Confiance, Courage et Vérité

Il s’agit de valeurs individuelles devant être considérées aussi comme des valeurs sociales fondamentales. Et donc la base pour toute bonne construction personnelle et civique.

La confiance

La confiance, c’est la qualité de base et la base de départ. Confiance en vous et en votre destin. Confiance dans les personnes avec qui vous travaillez, dans les personnes qui peuvent vous aider. Confiance pour votre avenir comme pour l’avenir du pays.

Le courage

Le courage, il en faut toujours. Dans la vie quotidienne comme pour les grandes décisions.
Le premier devoir des adultes, et notamment des plus hauts responsables, devrait être de toujours donner aux jeunes l’exemple du courage.

La vérité

La vérité, c’est aussi un devoir moral sacré, dans la conduite personnelle de chacun comme dans les propos tenus quotidiennement. Les grands dirigeants d’entreprises, comme les hommes d’Etat dignes de ce nom, sont ceux qui ont toujours su dire la vérité.

Deuxième étape : Travail, Qualité et Progrès

Il s’agit de trois valeurs sociales fondamentales, auxquelles chacun doit contribuer de son mieux, notamment dans sa vie professionnelle.

Le travail

Tout au long de l’Histoire de France, ce fut la valeur première de nos ancêtres. Il ne faut surtout pas la perdre, et encore moins la dénigrer. Ceux qui acceptent d’accomplir les travaux les plus modestes doivent être particulièrement respectés.

La qualité

C’est évidemment la valeur qu’il vous rechercher dans tous vos travaux. Et il faut remettre à l’honneur la qualité du travail dès l’école, le collège ou le lycée. Pour savoir ensuite l’appliquer dans l’entreprise.

Le progrès

C’est l’exemple d’une valeur qui doit se pratiquer avec discernement. Avoir le sens  du progrès, et notamment du progrès collectif, c’est-à-dire le sens de l’intérêt général.

Troisième étape: Liberté, Égalité et Fraternité

Vous allez trouver ici le triptyque des valeurs républicaines … depuis la Révolution française. Ce sont les trois maîtres-mots qui sont gravés au fronton des bâtiments publics.
Aux termes de notre Constitution de 1958, la devise de la République est « Liberté, Égalité, Fraternité ».

La liberté

Je dois défendre ma liberté et respecter celle des autres. Je dois défendre les libertés, en général et en particulier, mais en sachant qu’elles impliquent aussi des devoirs.

L’égalité

Au premier rang de l’égalité des droits doit se trouver le principe de l’égalité des chances. Mais vouloir toujours l’égalité de tous et à tout prix (= l’égalitarisme) serait par trop réducteur, et contraire à l’intérêt général.

La fraternité

Le troisième principe de notre République est sans doute le plus négligé, voire trop souvent oublié. Mais la fraternité ne se décrète pas, ou même ne se revendique pas…
Il revient à chacun de nous de la faire vivre quotidiennement. Dans son voisinage et dans son entreprise (= sens du travail en équipe)

Quatrième étape : Patrie, Mondialisation et Démocratie

Les valeurs républicaines évoquées ci-dessus doivent s’exprimer sur le plan national comme sur le plan international.

La patrie

La patrie était à l’honneur dans les écoles de la IIIe République. Elle mérite de le redevenir. Et même si sa construction est difficile (et souvent décevante !), il fut œuvrer aussi pour la naissance d’une patrie européenne.

La mondialisation

C’est un phénomène inéluctable. Il revient à chacun, comme à chaque pays, d’en tirer le meilleur parti. En sachant lutter intelligemment, s’il le faut, pour contrer ses effets néfastes. Par exemple, en « achetant français » (patriotisme économique !).

La démocratie

C’est un idéal, qu’il nous faut faire vivre. La démocratie a ses grands moments, avec ses élections nationales, régionales ou locales, ou encore professionnelles.
Elle doit aussi se vivre quotidiennement, dans la conduite des affaires locales, ou même dans l’entreprise (… à bon escient !).

Cinquième étape : Famille,  Proximité et Communauté        

Il s’agit de notre entourage proche, et du sentiment d’appartenance, qui doit être cultivé tant qu’il est de bon aloi.

La famille

La famille peut sembler actuellement la plus menacée de nos institutions traditionnelles. Elle mérite d’être soutenue, car elle reste à bien des égards la cellule de base de notre société.

La proximité

Il s’agit d’une valeur modeste, mais capitale dans la vie quotidienne. Elle mérite de l’attention, sur son lieu d’habitation comme dans la vie professionnelle.
CF. l’antique maxime biblique : « Aime ton prochain comme toi-même ».

La communauté

Chacun appartient à divers cercles, concentriques ou non. Il est bon d’être au service de sa communauté, ou ses communautés, pour développer ce qu’elles ont de meilleur, de plus ouvert…mais justement sans sombrer dans le communautarisme.

Sixième étape : Équité, Éthique et Environnement

Les deux premières notions sont étroitement liées historiquement. La troisième est d’apparition plus récente (c’est depuis un demi-siècle à peine qu’elle apparaît au premier plan des préoccupations des pouvoirs publics).

L’équité

L’équité peut se lier au principe d’égalité, et implique des notions de justice naturelle et d’éthique. Il convient d’apprécier équitablement ce qui est dû à chacun, en fonction des règles de droit en vigueur (… et parfois même au-delà).
La notion d’équité se rapproche de celle d’égalité des chances (relevant plutôt du domaine de l’éthique).

L’éthique

L’éthique est à la fois une valeur et une discipline philosophique, pratique (action) et normative (règles), qui a maintenant de multiples domaines d’application. Dans tous les cas, il s’agit de répondre à la question : comment agit au mieux ?

Vu la gravité des problèmes de la planète, elle devra s’appliquer prioritairement au domaine de l’environnement.

L’environnement

Le souci de l’environnement est lié à l’éthique, évidemment, mais aussi à l’équité : l’équité intergénérationnelle doit s’appliquer non seulement à l’égard des jeunes ou des plus âgés, mais aussi envers les générations futures, qui ne sont pas encore nées.

Septième étape : Tolérance, Générosité et Partage

Nous terminons par trois valeurs qui s’adressent surtout à autrui… les valeurs essentielles de l’ouverture.

La tolérance

La tolérance est une vertu qui porte à respecter et accepter d’autrui ce que l’on n’accepterait pas spontanément en raison de ses propres convictions ou intérêts.

La générosité

La générosité est à la fois une vertu et une valeur qui pousse à donner des biens (matériels ou immatériels), ou encore ce que chacun a de plus précieux, à savoir du temps.

Le partage

Le partage a été gardé pour la fin, car c’est une valeur à la fois d’ouverture et d’action… depuis le partage des biens matériels jusqu’au partage des valeurs.
S’agissant du partage des valeurs et des sentiments, voici pour terminer un très bel adage américain inspiré de la Bible :« Plus on partage et plus on possède, voilà le miracle ! ».