L’enjeu clé de l'audit social

L'audit social au service des Organisations non Gouvernementales

L’histoire des sciences sociales nous a toujours appris que, pour un travail de compréhension plus fin et plus approfondi des connaissances que nous détenons, nous devons nous inscrire dans une logique interprétativiste; les faits sociaux aussi doivent intégrer le cadre de ce paradigme. Afin d'éviter de heurter les cultures qui composent l’organisation en général, il serait peut-être judicieux de ne pas imposer de modèle dominant. A priori, dans un monde qui se complexifie, se saisir de tous les contextes de manière relative devient une nécessité pour rendre compte de tous les enjeux à travers les organisations. Face à cette situation, il est impératif de s’imprégner de toute la dynamique organisationnelle pour que l’intelligence des structures sociales, aussi subtile soit telle, ne se laisse pas enfermer dans le moule d’une culture scientifique dominante.
Les modes opératoires inscrits dans l’apprentissage organisationnel indiquent de manière claire que l’économie capitaliste d’aujourd’hui réclame des organisations apprenantes, pour soutenir un savoir-faire en constante amélioration afin de se différencier de la concurrence et de répondre à des contextes très exigeants. Le défi de l’innovation, même pour les Organisations Non Gouvernementales, doit passer par des remises en questions et un questionnement permanent dans le cadre d’un paysage mondial. Ce défi amène à des transformations profondes de l’environnement des ONG (Organisation non Gouvernementale), et amène à une nouvelle conception des rapports qui les lient à leur environnement. En réalité, nous remarquons que les contextes des ONG nécessitent de se modifier, de se diversifier et, de se complexifier sans cesse au cours de ces dernières années. Cette complexité des contextes ne peut pas se faire sans une approche qui s’attache à faire le lien avec la mondialisation.
Même si la mondialisation est d’actualité, nous pouvons néanmoins lui trouver des origines assez lointaines (la mondialisation se caractérise par une expansion des flux d’échanges, de capitaux et d’informations, ainsi que par la mobilité internationale des personnes). Il est légitime de rappeler que la mondialisation n’est pas un concept nouveau. Elle a alors progressé à travers les âges sans qu’elle soit apprivoisée de manière linéaire. À titre d’illustration, en 1493, le pape Alexandre VI avait procédé à un partage longitudinal du monde entre l'Espagne et le Portugal, à partir d’une ligne de démarcation qui passait près des Açores. Il est évident que de nos jours, nous sommes entrés dans un mode de mondialisation de l'économie marchande et non marchande sans précédent, où quelle que soit la nature des organisations implantées aux 4 coins du monde, elles travaillent dans le cadre d’une approche internationale. Cette situation oblige les organisations à considérer le contexte comme un élément essentiel de leur raison d’être.
Avec un regard qui s’inscrit dans le contexte qu’est le nôtre aujourd’hui, nous pouvons constater à juste titre que les Organisations sont amenées à travailler dans des environnements où les frontières ont du mal à s’esquisser. Ces mêmes Organisations ne peuvent conséquemment plus ignorer la géographie internationale dans leurs réflexions stratégiques et pratiques. Qu’importe, que ce soit pour les entreprises qui ont un objectif philanthropique ou pas, de nouveaux impératifs organisationnels ont émergé. Ne pas les prendre en compte relèverait d’une faute stratégique.
De cette conception des choses, nous pouvons affirmer que les méthodes de travail adoptées ne seront plus seulement situées sur un modèle rationnel qui a fait son temps, mais feront émerger un nouveau modèle à la fois dynamique et mouvant. Devant ces affirmations, il serait juste de croire qu’un nouveau paradigme ancré dans l’économie du savoir organisationnel va chercher à se différencier, et les savoirs individuels et collectifs seront au centre du débat.