Brexit : le Royaume-Uni, premier pays d’expatriation des jeunes français

Les britanniques ont voté en majorité pour une sortie de l’Union Européenne. Mais le Royaume-Uni reste, de loin, le pays accueillant le plus de jeunes Français en quête d’une expérience à l’étranger. Reste à savoir si cette situation va durer.

Le Royaume-Uni pour le moment plébiscité...

Une étude de la plateforme participative Expat.com révèle que parmi les membres de moins de 35 ans inscrits sur ce réseau social après janvier 2015, 13,5% déclarent vivre en Grande Bretagne. L’Australie, l’Espagne et les USA suivent loin derrière, attirant chacun 5% des membres expatriés. 

Ce constat n’est pas étonnant : La santé économique du pays de Shakespeare, son dynamisme culturel, sa proximité géographique avec l’hexagone, l’usage de l’anglais et les conditions d’installation et de recherche d’emploi plaident en faveur du Royaume-Uni. 

Mais le résultat du référendum pourrait changer la donne dans les prochaines années. La période d’incertitude actuelle exacerbe les craintes des jeunes français, qui portent avant tout sur les nouvelles conditions de résidence, d’emploi et d’accès à la sécurité sociale lorsque le Royaume-Uni aura quitté le marché unique. Cette période est également l’occasion de se demander quels pays pourraient bénéficier de cette nouvelle donne et attirer davantage d’expatriés ?  

Le Royaume-Uni peut être difficilement concurrencé pour l’instant. Le principal facteur d’expatriation reste l’emploi. Tant que Londres conservera son dynamisme économique, il n’y a pas de raisons que cela change. Certains expatriés estiment même qu’un Brexit peut amener de nouvelles opportunités commerciales pour le pays.

... Mais des destinations sont en embuscade

L’Irlande pourrait tirer son épingle du jeu. La question est donc économique avant tout. L’Allemagne, qui complète le top 5 avec 4% des jeunes expatriés français installés Outre-rhin, possède du potentiel et pourrait prétendre à une place plus flatteuse dans le classement, en tant que premier partenaire commercial de la France. Le hic, c’est que seuls 15% des français étudient la langue de Goethe. L’Espagnol est même plus étudié, 50% des élèves ayant suivi des cours d’Espagnol au collège ou au Lycée. Mais le pays de Don Quichotte ne peut encore rivaliser économiquement avec le Royaume-Uni.  

Les autres principaux pays d’expatriation que sont l’Australie (2e au classement), les Etats-Unis (4e), la Chine (6e) ou le Canada (7e), ont contre eux l’éloignement géographique et, pour certains, des conditions d’octroi de visa très strictes. 

10e au classement, l’Irlande pourrait donc bien être la lauréate. Elle n’attire pour l’instant que 3% des jeunes français expatriés, mais connait une croissance économique soutenue depuis les deux dernières années et est le siège européen de nombreuses multinationales (Google, Microsoft, Apple pour ne citer qu’eux…). Une sortie de Londres du marché unique pourrait inciter davantage de sociétés désireuses de rester dans l’Union Européenne à s’installer en Irlande, encourageant ainsi les jeunes français à s’installer sur l’île d’émeraude. 

Pour autant, Londres  conserve un capital sympathie très important auprès de la jeunesse française. En outre, l’Ecosse pourrait également s’inviter dans la partie. Beaucoup de choses restent encore à éclaircir.