Mobilisation de la French EdTech pour un nouveau modèle de la formation professionnelle !

À l’agenda, ce vendredi, d’un Conseil des ministres exceptionnel, pour cause de tournée présidentielle outre-Atlantique : le projet de loi qui devrait accélérer la modernisation du secteur de la formation ! Ce texte est une avancée qui va dans le bon sens mais il ne faudrait pas oublier d’y associer les forces innovantes du pays, les acteurs issus du numérique appliqué à l’éducation et la formation (la fameuse EdTech) notamment, qui intègrent dans leur modèle les nouveaux comportements du web.

Le texte présenté ce jour en Conseil des ministres, intitulé « pour la liberté de choisir son avenir professionnel », pose les bases d’une société apprenante, mieux armée pour relever le nouveau paradigme de la formation. Il est plus qu’urgent en effet que chacun puisse, librement et facilement, acquérir de nouvelles compétences et les mettre à profit de son employabilité. Nous entrons dans une ère où le marché du travail va se transformer de plus en plus vite, au rythme des futures vagues technologiques, elles-mêmes de plus en plus nombreuses. La robotique et l’intelligence artificielle n’en sont qu’à leur début ! Les cabinets de conseil estiment que 60% des emplois de 2030 n’existent pas encore ; le Forum Économique Mondial parle de 5 millions d’emplois détruits dans les pays de l’OCDE d’ici à…deux ans, et annonce que les compétences dites « douces » (soft skills) représenteront probablement plus des 2/3 des compétences nécessaires.

Les principales mesures de la réforme sont déjà connues : alimentation en euros et non plus en heures du compte personnel de formation (CPF), mise en place du CPF de transition professionnelle (remplaçant le Cif), renforcement du conseil en évolution professionnelle, remplacement des Opca par des opérateurs de compétences, création d’une contribution unique pour la formation professionnelle et l’apprentissage recouvrée par les Urssaf...En revanche, malgré une simplification annoncée de la collecte de la cotisation formation, la mise en œuvre de cette réforme n’est pas encore complètement dessinée et sera complexe. 

La vraie réforme de notre modèle de formation ne doit pas seulement rendre plus flexible un écosystème régulé mais bien élaborer un nouveau système capable de s’adapter sans cesse. Cette ambition nationale est portée par une impulsion réformatrice souhaitant redistribuer les responsabilités. C’est une avancée qui va dans le bon sens mais il ne faudrait pas oublier d’y associer les forces innovantes du pays, les acteurs issus du numérique appliqué à l’éducation et la formation (la fameuse EdTech) notamment, qui intègrent dans leur modèle les nouveaux comportements du web. Les éléments de la réforme correspondent aux convictions de Coorpacademy depuis 5 ans, notre plateforme ayant été développée pour répondre aux nouveaux usages des utilisateurs. Les nouveaux acteurs de la formation portent en eux cette culture, leur expérience devrait être mise à contribution, notamment pour la conception de l’application prévue par le projet de loi. Cette application pourrait devenir un puissant outil, à l’instar des plateformes comme TripAdvisor, permettant de sélectionner facilement ses formations mais également qu’elles soient référencées en temps réel. Les plateformes américaines n’ont en revanche pas le monopole de l’expertise, la filière EdTech française, dynamique et compétitive, compte près de 300 start-up de l’éducation et la formation. Elle est en train de s’organiser autour de l’association EdTech France. 

Cette réforme doit prendre en compte les enjeux de la transformation numérique, intégrer notamment le fait que nous vivons dans un “monde de données”, comme le souligne le rapport Villani. Le secteur de la formation possède un gisement de données qu’il faudrait mieux organiser, mieux collecter, mieux structurer pour créer une formation plus diversifiée et réactive, adaptée aux usages des citoyens. L’intelligence artificielle permettrait de contribuer à l’amélioration de toute la chaîne de valeur du système de la connaissance, de la formation initiale jusqu’à la formation continue. Elle pourrait également accompagner les individus, les entreprises, les instances de pilotage et les organismes de formation vers une meilleure anticipation des gisements de formation et vers une plus grande coopération entre les expertises. Elle n’est pas le seul levier, il y en a d’autres à imaginer comme la technologie Blockchain qui pourrait servir à développer l’efficacité de la chaîne du contrôle de l’activité de la formation (qualité, certification et traçabilité des flux financier) mais également aider les entreprises à stimuler l’abondement de compte CPF par la création de crypto monnaies spécifiques.

Ce n’est pas pour autant que cette réforme doit exclure la formation en présentiel, au contraire elle doit lui donner un nouvel élan, lui permettre de se réinventer. Ce projet de loi modifie également les missions des acteurs de la formation qu’ils soient DRH, responsable de formation, concepteur de formation qui doivent intégrer encore plus dans leurs réflexions, la puissance et l’accessibilité des plateformes numérique de formation. Pour que cela fonctionne, il sera nécessaire de fédérer les expertises, y compris les talents technologiques et les nouveaux acteurs de la formation ! Les acteurs de la EdTech française ont un rôle clé à jouer dans la transformation globale de l’accès à une formation qualifiante et individualisée, tout au long de la vie. Ils devraient être pleinement associés à la conception et la mise en œuvre des mesures décidées par les pouvoirs publics.