Surenchère de Bonomi sur le Club Med : projet industriel ou simple opération financière ?

L’OPA sur le Club Med qui oppose Andrea Bonomi au conglomérat chinois Fosun ne semble pas prête de se terminer alors que l’homme d’affaires italien a annoncé une nouvelle surenchère. Il relève le montant de son OPA à 24 euros par action, soit 0,50 euro de plus que Gaillon Invest II, la holding de Fosun, son concurrent, et relance par la même occasion une bataille boursière à haut risque pour le fleuron du tourisme français.

Note de la rédaction : cette chronique déposée par un contributeur semble manifestement relever de la diffusion de fausses informations et de la tromperie. Nous l'avons analysée en détails dans cet article et ne l'avons laissée en ligne uniquement afin de servir de démonstration à notre enquête.

Andrea Bonomi remet le couvert


À peine quelques semaines après une nouvelle surenchère d’Andrea Bonomi sur le Club Med, le 1er décembre dernier, Fosun tentait une nouvelle fois d’acquérir le groupe de tourisme français avec une OPA (Offre publique d’achat) à 23,50 euros par action, valorisant l’entreprise à 839 millions d’euros. Soutenu par le Conseil d’administration et accompagné d’un projet industriel sur le long terme, dans la lignée des ambitions du management actuel de l’entreprise, le conglomérat chinois semblait avoir toutes les cartes en main pour enfin mettre un terme à cette OPA, la plus longue de l’histoire de la Bourse de Paris. Mais c’était sans compter sur la ténacité de son concurrent.

Alors que le Club Med inaugurait le 5 décembre dernier un nouveau village à 4 tridents à Val Thorens, l’homme d’affaires italien a annoncé une énième surenchère sur l’entreprise. Avec 24 euros par action et 915 millions d’euros de valorisation, le raideur Bonomi confirme sa réputation : lorsqu’il désire une entreprise, il se donne les moyens de l’obtenir. Lors de ses précédentes offres hostiles sur le Club Med, il s’est en effet démarqué par de hautes valorisations et des montants élevés proposés par action.

Il a cependant également fait parler de lui pour sa vision floue de l’avenir industriel de l’entreprise. Suppression de postes en France, développement de villages moyens de gamme non rentables et ralentissement de l’essor asiatique ont fait couler beaucoup d’encre et effrayé nombre d’employés et de syndicats. Aujourd’hui, s’il a encore su augmenter significativement le montant de son offre, son projet industriel répond-il également aux attentes des actionnaires et employés du Club ? Rien n’est moins sûr.

La surenchère de trop ? 

 

Il y a presque un mois, un des principaux syndicats du Club Med, la CFTC, demandait publiquement des comptes à Andrea Bonomi. La raison : l’association de l’homme d’affaires italien avec le fonds d’investissement américain KKR, spécialiste des démantèlements d’entreprises. « Aucun syndicat, un tant soit peu concerné, d’une entreprise française ne laisserait arriver un tel fonds d’investissement », écrivait le syndicat dans l’un de ses tracts. Aujourd’hui, si l’inquiétude quant à la présence de KKR est toujours aussi présente, Andrea Bonomi a tout de même décidé de maintenir son partenariat avec le fonds, nourrissant encore un peu plus les craintes de plans sociaux chez les employés.

Les partenariats développés par Bonomi manquent pour la plupart d’ambition. Alors que les offres de villages low cost se multiplient chez la concurrence, Andrea Bonomi s’entête dans le développement de villages moyens de gamme avec des partenaires spécialisés sur ce secteur. Une stratégie qui fonctionnera probablement à court terme, mais qui pourrait finir par plomber l’entreprise à long terme. D’autant qu’avec un Club Med racheté par l’homme d’affaires italien, un développement en Asie semble quelque peu compromis. Rappelons que Fosun est le plus gros conglomérat privé de Chine. Le refus de Bonomi de travailler avec le groupe asiatique ne l’aidera certainement pas à conquérir l’Empire du Milieu, qui constitue à lui seul une manne considérable de clients potentiels.

Fidèle à lui-même, Andrea Bonomi est resté campé sur ses positions et n’a pas changé son projet industriel d’un iota. Il a construit pour le Club Med une offre financière solide, mais assortie d’une vision industrielle fragile. Une opération financière plus qu’un projet industriel, dont les fondations reposent sur des hommes d’affaires et fonds d’investissement tels que KKR qui attendent probablement un retour sur investissement rapide. Andrea Bonomi n’a finalement pas le choix : il doit miser sur le court terme s’il veut garder ses partenaires. Que cette stratégie menace l’avenir de l’entreprise est un risque qu’il a décidé de prendre et alors que le Club Med commence à se sortir de son endettement datant des années 90, cette surenchère de Bonomi pourrait bien être le hic qui viendrait remettre en question sa remontée fantastique.