Quel avenir pour les écoles de commerce françaises ?

Quel avenir pour les écoles de commerce françaises ? Les business schools de l'Hexagone ont de formidables atouts à faire valoir face à la concurrence nationale et internationale. Mais certains problèmes structurels et conjoncturels pourraient leur porter préjudice, selon Xerfi.

Universités, écoles d'ingénieurs, classes préparatoires aux grandes écoles… Nombreux sont les établissements présents dans le secteur de l'enseignement supérieur. Une concurrence de taille pour les écoles de commerce qui doivent également se mesurer aux établissements internationaux. Selon l'étude "Les écoles de commerce en France", réalisée par notre partenaire Xerfi, les établissements tricolores n'ont pas de complexes à avoir. Même si tout n'est pas rose pour autant. Selon les prévisions de Xerfi, d'ici 2018, les écoles de commerces françaises ont cinq cartes en main pour tirer leur épingle du jeu dans un contexte national et international de plus en plus concurrentiel :

  • Mini boom démographique : Depuis 1995, le nombre de naissances a augmenté en France. Conséquence logique, le nombre de candidats dans les écoles de commerce est en constante augmentation depuis la rentrée 2013. Pour les experts de Xerfi, cette tendance qui devrait durer au moins jusqu'à 2030 est "un facteur de croissance structurel du marché de l'enseignement supérieur".
  • Situation internationale : La mobilité internationale est de plus en plus forte et les écoles de commerce du monde entier cherchent à recruter les meilleurs étudiants. Pour le moment, les établissements anglo-saxons constituent des références. Toutefois, pour Xerfi, le Brexit et l'accroissement du protectionnisme aux Etats-Unis sont des éléments qui pourraient à court terme conduire à un "accroissement potentiel du nombre d'étudiants choisissant de poursuivre leurs études supérieures en France".
  • Besoin de formation des adultes : Face à une évolution des métiers, les salariés ont de plus en plus besoin de recourir à la formation continue pour garder un bon niveau d'employabilité. L'étude menée par Xerfi estime que cette situation pourrait profiter aux écoles de commerce qui devraient poursuivre leur incursion sur le marché des Mooc.
  • Des ressources financières en hausse : D'après l'étude menée par Xerfi, les écoles financières se financent via sept grands types de ressources. Et d'ici 2018, quatre d'entre elles devraient augmenter : les droits de scolarité, le nombre d'inscrits, la production d'articles de recherche, le développement de la formation continue mais aussi les levées de fonds auprès des alumnis.
Evolution des sources de financement des écoles de commerce d'ici 2018. © Xerfi

Toutefois, tous les feux ne sont pas au vert. Un certain nombre de dangers peuvent avoir des conséquences sur le business model et l'attractivité des établissements de l'Hexagone.

  • Une concurrence accrue : Les écoles de commerce françaises font face à une concurrence internationale notamment de la part de nouvelles zones géographiques notamment en Asie. Et à l'intérieur des frontières nationales, les IAE, IEP ou écoles d'ingénieurs proposent de plus en plus de programmes de qualité axés sur le management.
  • Une obligation d'investissement : Pour garder une qualité de formation optimale, les écoles de commerce françaises sont contraintes d'investir de plus en plus massivement dans le e-learning ou encore la mobilité internationale.
  • Des prix trop élevés : Ces investissements ont selon Xerfi une conséquence : la hausse du prix des formations. Les analystes de Xerfi pointent le risque d'une "baisse de la rentabilité financière de l'investissement formation".
  • Un risque de désintermédiation : Enfin, l'étude met en avant une dernière menace : le risque d'intermédiation. Les plateformes lancées par des enseignants renommés pourraient à moyen terme porter préjudice aux écoles de commerce.

Source:

L'étude "Les écoles de commerce en France" est publiée par Xerfi, éditeur indépendant d'études économiques sectorielles.