Comment bien choisir son orientation sur Parcoursup

Comment bien choisir son orientation sur Parcoursup La plateforme permet aux lycéens d'indiquer leurs vœux de formation post-bac. Voici quelques conseils pour choisir la bonne voie.

Depuis le 22 janvier et jusqu'au 14 mars, les lycéens peuvent indiquer leurs vœux pour l'enseignement supérieur sur la plateforme Parcoursup. Pour savoir quels critères il faut prendre en compte pour s'orienter, Manuelle Malot, directrice carrières et prospective de l'Edhec, aime faire référence à l'ikigai japonais, un mot que l'on pourrait traduire par "joie de vivre" ou "ce qui vous donne envie de se lever le matin".

L'ikigai énumère quatre valeurs fondamentales : ce qu'on aime, ce pour quoi on est doué, ce pour quoi on est payé, ce dont le monde a besoin. "Ces 4 critères permettent de choisir un idéal de vie, de trouver sa voie et donc de choisir son orientation, explique Manuelle Malot. C'est une façon de se poser les bonnes questions sans en omettre une". Selon la spécialiste, la question du sens de la vie était souvent occultée dans les décennies passées lorsqu'il s'agissait d'orientation scolaire : "se demander ce dont le monde a besoin et comment je pourrai contribuer positivement est important pour la génération d'aujourd'hui, qui veut avoir un impact concret sur son environnement".

Un travail qui a du sens

"Un élève bon en matières scientifiques se dirigera naturellement vers un IUT, un BTS, une prépa ou une école d'ingénieur, raconte Manuelle Malot, mais il oubliera de se poser deux questions : ce qu'il aime vraiment et dans quel contexte il veut travailler". En effet, au-delà du contenu de la formation, les établissements d'enseignement supérieur n'offrent pas tous le même cadre. "Il faut donc se poser la question de la forme et des modalités d'enseignement avant de choisir, explique-t-elle. Un élève très autonome choisira l'université, pendant que celui qui cherche un cadre d'études optera pour un IUT ou une école préparatoire".

"Il faut se poser la question de la forme et des modalités d'enseignement"

Aux critères classiques des résultats scolaires, des débouchés ou des passions personnelles, la directrice de la prospective tient à ajouter celui de l'épanouissement au travail. "La question du sens du travail est sans doute compliquée pour des terminales mais ils peuvent se demander quel est l'impact qu'ils veulent avoir sur le monde, comment veulent-ils contribuer au futur de notre planète, quelle trace veulent-ils laisser".

Les lycéens doivent donc s'interroger sur ce qu'ils recherchent dans leur futur travail : contribuer à l'intérêt collectif, faire des découvertes scientifiques, le rapport aux autres, la création... "Une des raisons pour lesquelles les jeunes démissionnent de leurs premiers postes et qui empêchent les patrons de fidéliser leurs collaborateurs est le manque de sens de leur travail. On parle beaucoup des bullshit jobs mais ils existent : ce sont les postes où l'employé a le sentiment de ne servir à rien. Il faut donc se poser tout de suite après le bac la question du sens de son emploi futur", affirme Manuelle Malot.

Des passerelles entre les formations

Concernant la durée des formations, courtes ou longues, la question se pose moins aujourd'hui, selon la spécialiste : "les passerelles sont désormais plus nombreuses qu'il y a 15 ou 20 ans. Par exemple, en commençant par une licence de sport ou technologique, il est possible de la compléter par une formation en école de management. A part les deux exceptions du droit et de la médecine, on peut aujourd'hui apprendre tous les métiers grâce à des passerelles entre les formations". Ainsi, l'Edhec intègre chaque année des étudiants possédant une licence d'histoire ou de maths. Quant aux choix entre une prépa ou une école d'ingénieur intégrée, Manuelle Malot leur répond que "les deux premières années d'une école ressemblent beaucoup à ceux d'une école préparatoire, même si les enseignements sont plus concrets".

Garder les portes ouvertes

Et si l'on ne sait pas du tout quel métier on veut exercer plus tard ? "Choisissez une formation la plus généraliste possible, explique la directrice Carrières, celle qui vous permettra d'emprunter des passerelles pour changer de voie". Ainsi, selon elle, on peut très bien choisir une licence en droit sans vouloir être juriste et ensuite passer des concours de la fonction publique ou rentrer en école de management. Ou obtenir une licence de physique avant de choisir une école d'ingénieur. Ou encore passer un BTS avant une école de marketing. "La convention de Bologne, qui institue le système des 3, 5, 8 (licence, master, doctorat), permet de finir un cycle de 3 ans puis de s'orienter ailleurs, explique Manuelle Malot. L'idée est d'obtenir un socle académique de base avant de se spécialiser". "Il faut moins se stresser qu'avant, conclut la spécialiste, grâce aux passerelles, les choix après le bac ne sont plus définitifs !"