Transformation numérique et formation professionnelle : êtes-vous mouton ou berger ?

Doit-on à tout prix faire la course aux nouvelles technologies dans la formation et au-delà ? Et pourquoi devient-il urgent de redonner du sens à la formation et à ces outils ?

Voilà déjà quelques années qu’avec l’avènement du numérique, nous avons vécu une révolution industrielle majeure… Tout a changé : la distribution, la consommation, l’information, mais aussi la formation. Et, il est grand temps de le reconnaître, car rien ne sera plus comme avant.

Il n’y a pas un grand groupe qui n’ait entamé ces dix dernières années, des changements majeurs dans son fonctionnement pour intégrer le numérique et sa révolution. Les banques par exemple, ont ainsi racheté les Fintech en masse ces cinq dernières années. Le nouvel eldorado de la finance 2.0 ? Mais quand on y regarde de plus près, il peut sembler très étonnant que de grands groupes aient ainsi redouté la concurrence de si petites entreprises car elles allaient plus vite qu’eux dans la maîtrise des nouvelles technologies. Ou comment créer un nouveau concept : l’agilité. 

Ces startups se sont vendues à des sommes astronomiques ! Toutes les grandes banques françaises avaient une obsession : acheter sa propre Fintech. Toutes les règles auraient-elles été oubliées au profit d’un certain "mirage numérique" ? Enfin les codes ont changé ! On a créé un mot : "startuper". C’est ce que l’on appelle un entrepreneur "dynamique optimiste et passionné » qui tente de nouvelles approches ! Sur le terrain, beaucoup d’entrepreneurs ressemblent à ce portrait-robot, même si nous devons le reconnaître, certains startuper ont réellement disrupté avec succès de nombreux secteurs d’activités. Le monde va plus vite, mais sommes-nous véritablement tombés dans une "fashionista" de la start-up, et de la nouvelle économie ? Un entrepreneur doit-il nécessairement être un startuper pour réussir ? Toutes les entreprises doivent-elles revêtir les codes de la startup, car elle serait plus "cool" qu’une boîte "normale" ? A priori non, mais tout cela a eu du bon. Par exemple, les jeunes pousses ont contribué à remettre la question du bien-être au travail au centre des préoccupations dans cet "esprit startup". 

Une révolution qui impacte le secteur de la formation professionnelle

Depuis 2007, la révolution numérique a un impact majeur sur le secteur de la formation. Beaucoup d’entreprises spécialisées dans les nouvelles technologies voient le jour et de nouveaux canaux pédagogiques se développent encore et toujours.

En 2014, on a le sentiment que le e-learning révolutionne la formation. Mais quelques années plus tard, les apprenants se rebellent :  le e-learning, c’est fini ! "Et si la relation humaine nous manquait ? Et si l’expérience formation était juste plus exigeante ?"

Après avoir fait uniquement l’expérience de la formation à distance, celui qui ne voyait au départ que des avantages dans cette solution, réalise alors que le contact humain lui manque. Il lui manque deux valeurs essentielles : le sens et le contact humain, mais aussi le plaisir retrouvé d’apprendre ; l’e-learning ne permet pas cela.

Formation professionnelle: d’une révolution numérique à une révolution pédagogique

Aujourd’hui, nous croyons beaucoup au modèle d’apprentissage mixte, ou blended learning, qui met le digital au service de l’humain et l’humain au service du digital, cela dans un cercle vertueux. Avant d’acheter de la formation, il est sans nul doute nécessaire de prendre du recul, pour ne pas céder aux sirènes de la technologie ou de la technologie à tout prix ! Pour autant il est primordial de rester curieux, audacieux et enthousiaste.

Il n’y a pas, ou presque pas, de limite à la technologie, mais bien du sens à donner aux actions de formation et à la pédagogie. Les technologies continueront, mais le sens de notre histoire nécessite une cohabitation intelligente entre les hommes et la technologie. La formation nouvelle génération consiste à répondre aux nouvelles attentes et modes de consommation des apprenants, avec des nouvelles technologies bien sûr, mais aussi avec de nouvelles pédagogies. L’objectif est d’apporter aux apprenants une expérience à haute valeur ajoutée et mise en application terrain pour développer réellement des performances métier.

Nous devons différencier les véhicules pédagogiques et devices (Oculus, video, podcast, simulateurs…) des technologies (machine ou deep learning, IA…) ou pédagogies (FEST -Formation En Situation de Travail, Learning by doing, Problem Solving…). Le blended learning répond à cela. 

L’homme vient s’appuyer sur le digital, voire le nourrir pour une expérience plus participative, engageante et attrayante, mais aussi plus performante. L’homme joue un rôle majeur pour donner du sens à l’expérience dans la génération de trafic sur les outils et l’ingénierie de formation. Le rôle des managers et des formateurs reste encore clef dans l’orchestration des parcours de formation pour un ancrage plus fort et une véritable mesure des performances en situation métier.

C’est officiel la révolution pédagogique est lancée, et elle va cohabiter avec les nouvelles technologies !