Une banque teste les conseillers bancaires auto-entrepreneurs

Suite à l'annonce de la mise en place de ce projet par la Caisse d'Epargne, le SNB/CFE-CGC s'indigne de cette évolution dangereuse aussi bien sur le plan humain, réglementaire et déontologique.

Le SNB/CFE-CGC, premier syndicat du secteur bancaire dénonce le projet de mise en place de conseillers bancaires "auto-entrepreneurs" par la Caisse d’Epargne Bretagne Pays de Loire, Groupe BPCE. La Caisse d’Epargne souhaite mettre en place des conseillers bancaires indépendants, rémunérés à la commission. Une expérience inédite sur le territoire français et validée par la direction du Groupe BPCE. Dans l’attente de l’aval du régulateur, l’Autorité de contrôle prudentiel et de régulation (ACPR), le SNB/CFE-CGC, par son Président Frédéric Guyonnet, dénonce un projet dangereux non seulement pour les salariés mais également pour les clients.

Dans un secteur bancaire en mutation, entre plans d’économie, évolutions technologiques et contexte social tendu, les banques font preuve d’imagination afin de continuer à se développer et conserver leurs marges. C’est dans cet environnement que les Caisses d’Epargne, Groupe BPCE ont décidé de tester un nouveau statut : "conseiller auto-entrepreneur".

La Caisse d’Epargne souhaite créer un nouveau statut de conseiller indépendant local, qui sera mandataire exclusif du Groupe, et aura pour mission de suivre les clients existants, mais également d’en démarcher de nouveaux. En lien direct avec les solutions en ligne Caisse d’Epargne : c’est elle qui réalisera les actes de gestion et les opérations bancaires qui découleront de la prestation du conseiller.

Aujourd’hui en région, demain en ville

Cette solution pourrait, selon la banque, lui permettre de conserver sa rentabilité dans les territoires ou elle ne souhaite plus maintenir une agence, ou en installer une nouvelle. L’objectif est de faire remonter ses parts de marché dans les régions, où elle peine à atteindre les 10%. Ciblées la Bretagne et les Pays de la Loire, où près d’une agence sur deux dispose de trois employés temps plein qui pourront à terme être remplacer par des électrons libres auto-entrepreneur.

Des risques humains, réglementaires et déontologiques Des flous persistent concernant le recrutement de conseillers voulu expérimentés par le groupe ainsi que les formes juridiques de ces conseillers indépendants. Leur rémunération, elle, sera basée sur le commissionnement de nouveaux produits (crédits, assurances…), mais aussi sur la défense et la préservation des stocks (croissance des encours, progression du PNB de l’agence…).

Pour la banque, l’intérêt est évidemment financier, puisque les charges seront supportées par le conseiller indépendant (frais de personnel, fonctionnement courant de l’agence, etc...). De plus, l’entreprise par le biais de ce nouveau statut se déchargerait totalement de tout ou partie de ses obligations et charges, notamment en matière de formation et de certification des futurs conseillers ou de responsabilité commerciale.

Je considère qu’une ligne rouge a été franchie avec le statut d’auto-entrepreneur dans la banque. Porte ouverte à de nombreuses dérives, les représentants du personnel redoutent que ce statut pousse davantage à la vente de produits pour faire gonfler les revenus de l’indépendant, plutôt qu’au conseil et à l’accompagnement.