Job Matching : recruter sans intermédiaire grâce à l'intelligence artificielle

Malgré le contexte actuel que nous traversons, le recrutement de profils tech ne connaît pas la crise, et l'emploi IT va poursuivre sa dynamique dans les années à venir.

Le manque de candidats spécialisés et la difficulté à trouver le profil qui répond aux attentes des entreprises posent un défi de plus en plus accru. Pour y répondre, les entreprises ont recours depuis des années à des intermédiaires du recrutement, tels que des agences de recrutement, des chasseurs de tête, des jobboards… Mais est-ce vraiment la solution adéquate ? Pas vraiment, si l’on tient compte des nombreuses plaintes des candidats contactés avec une offre d’emploi au final peu adaptée à leur profil.

Si le marché de l’emploi IT est toujours prometteur, il serait question de réorganiser les dynamiques entre les différents acteurs. Jobboards, réseaux sociaux professionnels, cabinets de recrutement… Pourquoi faudrait-il passer par un intermédiaire, souvent peu expérimenté (souvent des recruteurs Juniors qui ne connaissent pas bien le marché tech), pour juger de l’affinité entre une entreprise et un potentiel futur collaborateur ? 

Recrutement : qu’est-ce qui a changé en 20 ans ?

Dans les années 2000, quand une entreprise avait des besoins en recrutement, elle écrivait une annonce et la publiait ensuite vers des sites d’offres d’emploi. Les retours étaient nombreux et qualifiés. 20 ans plus tard, la tendance s’est complètement inversée : les entreprises peinent à trouver des candidats dont le profil répond à leurs attentes. Malgré l’apparition des jobboards personnalisés, il reste toujours très compliqué pour une entreprise de recruter de vrais talents dans les métiers du développement et plus globalement du secteur tech.

Rappelons les faits : il y a une dizaine d’années, certains acteurs anglo-saxons ont complètement modifié le décor du marché du recrutement en employant des méthodes plus poussives. Ces agences de recrutement, n’attendant plus d’être contactées par des entreprises ayant identifiées un besoin, prenaient directement contact avec une foule de candidats. Ces coordonnées nourrissaient alors une base de données, et les profils des candidats été envoyés aux entreprises sans leurs accords préalables. L’image du marché du recrutement a très certainement été ternie par ces différentes pratiques.

La déferlante LinkedIn et ses nouveaux usages

En parallèle, le marché a également fait émerger de nouveaux acteurs, notamment les jobboards, les réseaux sociaux tels que LinkedIn, et autres plateformes de recrutement. Ces nouvelles solutions ont été créées pour répondre aux attentes des nouvelles générations digital-natives. Elles permettent de prime abord d'accéder à davantage de profils intéressants, mais ne répondent pas pour autant au défi du manque de candidats spécialisés. En effet, les intermédiaires sont toujours autant présents. 

Prenons le cas de LinkedIn, par exemple. La réputation de ce réseau social n’est plus à faire. Avec un concept de base brillant, LinkedIn a rapidement pris la main sur le marché. Pourtant, rapidement, le serpent s’est mordu la queue : des intermédiaires, tels que des cabinets de recrutement ou des chasseurs de tête, ont investi le réseau social, et les profils tech ont souffert de nombreuses sollicitations. Résultat : sur LinkedIn, les “talents” tech sont silencieux et ne répondent plus à aucune demande. Nous tenons le talon d’Achille du mondialement reconnu réseau professionnel : sur Linkedin, les candidats sont recherchés “à l’aveugle”. Même si le profil n’est pas à l’écoute du marché, il est contacté. Sans surprise, celui-ci finit par se lasser des prises de contact intempestives.

Une entreprise + un candidat 

Il y a quelques années, des plateformes de recrutement ont vu le jour. Si le concept de base apporte une vraie innovation, avec des process RH désormais digitalisés, le business model de ces acteurs-là n’a pas évolué par rapport aux agences de recrutement classiques. Les taux de commission restent les mêmes, donc élevés : entre 15 et 18% par candidat recruté.

Parce que le pricing de cette commission est élevé, les plateformes de recrutement doivent donc faire appel à une force de frappe commerciale pour proposer leurs services à des entreprises. Sans compter les équipes RH en parallèle à la recherche de profils pouvant matcher… Vous l’aurez compris : encore une fois, des intermédiaires viennent gonfler le prix d’un recrutement.

L’intelligence artificielle comme seul intermédiaire

Accordons-nous sur ce point : le marché est complexe. Les besoins en profils tech s’intensifient, les technologies ne cessent d’évoluer, les profils se spécialisent. Les recruteurs et managers, experts dans leur profession mais bien souvent néophytes en IT, sont perdus et ne savent pas comment recruter les meilleurs profils. Les intermédiaires recrutés pour les aider sont bien souvent des profils juniors, ne connaissant eux-même pas encore bien le marché. Comment s’y retrouver dans cette situation ?

La réponse est simple : en faisant appel à l’intelligence artificielle. En effet, les algorithmes intelligents sont désormais en mesure d’analyser le contenu des  CV et de les comparer à des offres d’emplois. Ce matching intelligent permet ainsi de connecter recruteurs et candidats et crée donc le “match” parfait : c’est le concept de job matching. Expériences professionnelles, compétences professionnelles, soft-skills, langages informatiques : le CV du candidat est “screené” intelligemment et ensuite proposé aux entreprises dont l’offre d’embauche correspond. Les deux parties sont ensuite mises en relation. L’intermédiaire n’existe donc plus, et les coûts qui lui sont affiliés peuvent être déduits. 

Du côté des recruteurs et CTO, l’avantage certain de faire appel à l’intelligence artificielle, est le gain de temps. En effet, la phase de présélection des CV est très largement réduite grâce au job-matching. Les recruteurs, managers et CTO peuvent donc passer plus de temps sur d’autres tâches, telles que l’onboarding des collaborateurs.

Il y a fort à parier que le marché de l’emploi dans le secteur informatique va très certainement connaître de nouveaux bouleversements dans les années à venir. Les acteurs qui gravitent autour ont donc tout intérêt à se mettre en ordre de bataille. L’objectif ? S’adapter, démocratiser de nouveaux process, oser de vraies innovations pour faire évoluer ce marché encore en profond dysfonctionnement.