Future of Work : quelle organisation du travail dans le monde d'après ?

En 2020, du jour au lendemain, le monde du travail passait en 100 % remote. Deux ans plus tard, une nouvelle normalité s'impose dans l'entreprise, autour d'une organisation en mode hybride.

Mixant présentiel et distanciel et favorisée par la prééminence des outils digitaux dans l’entreprise, cette nouvelle organisation s'impose au lendemain de la pandémie. Mais si un retour en arrière n’est pas envisageable, que nous réserve donc le monde d’après ?

En 2022, le collaborateur devient un client comme les autres

Sur un marché de l’emploi en tension et avec une organisation du travail qui se généralise en mode hybride, les entreprises françaises doivent investir l’expérience collaborateur et la mettre au centre de leurs priorités. Désormais, celle-ci doit se faire le reflet de l’expérience client que nous connaissons tous. La notion de parcours « d’usage collaborateur » s’installe durablement, avec pour objectif d’attirer, mais aussi de mieux engager, fidéliser et accompagner les talents. Dans les métiers digitaux, cette démarche est d’autant plus impérative que les ressources sont rares. Les entreprises vont donc devoir faire preuve de créativité dans les conditions de travail et d’efficience dans les outils qu’elles proposent à leurs talents, mais aussi repenser leurs systèmes de management et de gouvernance, pour leur offrir la flexibilité qu’ils attendent.

La data au service de l’expérience collaborateur

Le Future of Work sera aussi l’ère de l’hyper personnalisation ; une adaptation constante des méthodes et process aux besoins de chacun, nourrie par la donnée. L’enjeu autour de la data pour une meilleure connaissance collaborateur va devenir central pour la rétention des talents. Les entreprises vont devoir se mettre en capacité de récolter et d’analyser les données d’usage de leurs salariés, de façon à ce que les dispositifs déployés soient les plus efficaces et les mieux adaptés, le tout dans le respect d’un cadre réglementaire contraignant (RGPD). Cette dynamique data s’accompagne d’une démarche de plateformisation qui s’accélère, impulsée par Google, Microsoft et, d’autres acteurs majeurs de la tech pour permettre de proposer toujours plus rapidement des services innovants et parfaitement adaptés aux collaborateurs.

Les Frontline Workers passent (enfin) en première ligne

L’évolution vers une organisation plus transversale et moins hiérarchique se poursuit en 2022. Elle favorise la réintégration au sein des process digitaux de l’entreprise des frontline workers, ces équipes terrain en contact direct avec les clients, encensées au plus fort de la pandémie. Ressources clés, ces dernières doivent aujourd’hui être pleinement reconnectées à leur entreprise pour se sentir pleinement engagées. Au-delà de les fidéliser, il s’agit pour les directions de leur donner les moyens de remonter et de partager plus efficacement leur expérience terrain. En contact direct avec l’utilisateur final, les frontline workers sont en effet les mieux placés pour nourrir la connaissance fine des attentes clients.

L’automatisation pour redonner la main aux métiers

Dans les organisations privées comme publiques, les solutions RPA (Robot Process Automation), permettant de gérer de façon automatique des tâches répétitives et, donc, de recentrer les métiers sur des missions à valeur ajoutée, connaissent un développement massif. Selon le cabinet Forrester, 3,3 milliards d’euros pourraient ainsi être investis dans ces technologies, afin de stimuler la productivité. Le géant américain Microsoft a d’ailleurs flairé le bon filon et propose aujourd’hui des plateformes qui simplifient le recours à ces nouvelles routines algorithmiques. Dans la lignée de cette automatisation, les citizen developers se généralisent dans l’entreprise. Ces experts métiers sans connaissance particulière du codage, sont désormais capables de créer des applications utiles à leur activité, grâce à des solutions no-code ou low-code qui les rendent autonomes sur le développement de tels outils.

Tous responsables !

Aujourd’hui, aucune organisation ne peut se permettre de faire l’économie d’un travail sur son impact social, sociétal et environnemental. Pour attirer les talents, notamment les plus jeunes, puis les retenir, les directions doivent investir concrètement ces sujets. Définir ses valeurs et sa raison d’être, s’engager pour des causes, sont autant de directions à suivre pour donner du sens aux métiers et nourrir la marque employeur. Cette dimension RSE se renforce dans le secteur du numérique, fortement challengé sur l’empreinte environnementale de son activité.

Nos bureaux bientôt dans le Metaverse ?

Alors que la notion de digital workplace trouve progressivement sa place dans l’entreprise, les promesses du Metaverse inspirent déjà le Future of Work : abolition des contraintes physiques, apparition de nouveaux métiers, engagement plus fort des collaborateurs à distance… Toutefois, si certaines initiatives, comme Horizon Workrooms du groupe Meta, montrent déjà l’une des voies possibles, l’avènement de cet univers virtuel se heurte encore à de nombreuses limites techniques. Cependant, dans ce monde où les technologies progressent très vite, l’évolution vers le Metaverse semble inéluctable. Et ce nouvel environnement s’apprête à transformer, à grande échelle, le monde du travail.

On l’aura compris, le Future of Work s’accompagne de nombreux défis organisationnels et structurels. Le challenge des entreprises sera de parvenir à s’adapter à une sociologie nouvelle, qui bouleverse tout ce qu’elles ont connu précédemment, tout en prenant en compte une accélération technologique phénoménale, imposant des ruptures toujours plus rapides.