Dialogue social : la force des outils digitaux

Les outils numériques apportent de grands bénéfices au dialogue social. Ils sont cependant à utiliser avec précaution et de manière adaptée, au risque de ne pas atteindre leurs objectifs.

Il existe aujourd’hui sur le marché de nombreux outils permettant de réaliser des enquêtes auprès des collaborateurs, que ce soit pour mesurer leur niveau de satisfaction,  tester en avance de phase certaines fonctionnalités d’une nouvelle solution ou recueillir les suggestions des équipes sur un sujet donné (une formation, un produit, une offre...).

En sondant régulièrement ses employés et en recueillant à intervalles réguliers leurs avis, l’entreprise montre à ses salariés qu’elle est à leur écoute, qu’elle tient compte de leurs besoins et aspirations et qu’elle s’inscrit dans une logique d’amélioration continue de l’expérience collaborateur. Cette démarche – qui constitue une forme de reconnaissance très forte – contribue à renforcer l’engagement des équipes, à améliorer leur implication et donc à doper leur efficacité…à condition d’être utilisés correctement et à bon escient.

Beaucoup d’outils, mais tous ne sont pas utiles

Attention, les outils numériques ne sont pas la panacée, loin s’en faut. Outre le phénomène de désintermédiation qu’ils peuvent contribuer à accentuer, ils sont également susceptibles de générer un sentiment de lassitude si l’envoi de sondages et d’enquêtes par voie dématérialisée est trop fréquent ou insuffisamment ciblé.

Il est donc primordial que les campagnes d’enquêtes auprès des salariés soient planifiées à un rythme « soutenable » pour les équipes et que l’outil soit parfaitement optimisé en termes d’ergonomie. Rien de tel qu’un design peu flatteur, d’écrans qui s'enchaînent de manière non-intuitive ou de formulaires qu’il est difficile de renseigner pour que votre campagne n’ait pas l’effet escompté.

Par ailleurs, si les générations Y et Z sont réceptives à ce type de sollicitations digitales, qu’en est-il des populations plus seniors ? Le risque de fracture générationnelle doit être évité à tout prix si l’on souhaite préserver l’efficacité de ce genre d’opérations.

Des outils efficaces dédiés au dialogue social

Dans le domaine spécifique du dialogue social, de nombreux outils digitaux ont été créés afin de faciliter le quotidien des acteurs du dialogue social. Les outils de vote électronique permettent ainsi l’organisation à distance de l'élection des instances représentatives du personnel. Depuis un simple smartphone, un ordinateur ou une tablette, les résultats sont disponibles instantanément pour chaque participant. Cela représente un véritable gain de temps et de budget, contribue à augmenter la participation tout en garantissant la conformité légale et réglementaire du processus.

Il en va de même pour les solutions fournissant une BDESE (Base de Données Économiques, Sociales et Environnementales) en ligne, afin de faciliter l’information des représentants du personnel. Les élus disposent ainsi de l’ensemble des données liées aux thèmes et indicateurs prévus par la loi et d’une veille juridique nécessaire pour leur prise de décision. Ces solutions permettent aussi le plus souvent d’intégrer les accords d’entreprise et de suivre des indicateurs supplémentaires.

Enfin, les outils de suivi des heures de délégation des représentants du personnel permettent aux élus, à leurs managers et aux responsables RH et relations sociales de suivre facilement les crédits alloués aux instances représentatives du personnel. Les différentes parties prenantes peuvent ainsi se concentrer sur le dialogue social et l'activité opérationnelle. Par ailleurs, en introduisant la possibilité de mutualiser et de reporter les heures de délégation, le Comité Social et Économique (CSE) donne une plus grande flexibilité à ses membres dans la gestion de leur quota mensuel, qui rend d’autant plus utile le suivi et le partage d’information en temps réel.

Les outils numériques constituent une formidable opportunité pour les managers comme pour les instances représentatives du personnel mais, aussi performants soient-ils, ils ne remplaceront jamais les moments de dialogue pendant lesquels le langage non verbal, les émotions et les non-dits peuvent être plus facilement perçus qu’à distance. Un bon dosage doit être effectué par toutes les parties prenantes de l’entreprise pour permettre un dialogue réel et efficient.