Ce patron donne la technique ultime pour être augmenté - "C'est de loin la meilleure chose à faire"
Alors que les entretiens annuels débutent dans les entreprises françaises, un expert livre ses secrets pour décrocher une augmentation. Voici la stratégie infaillible qu'il conseille d'appliquer, étape par étape.
Le jour de l'an est passé, le sapin est rangé et dans de nombreuses entreprises, l'heure est venue pour l'entretien annuel. C'est le moment de faire le point sur l'année écoulée et c'est là que s'entame une négociation qui peut crisper : la demande de hausse de salaire.
"Chaque année, environ un Français sur deux obtient une hausse de salaire", explique, au Journal du Net, Sacha Kalusevic, directeur senior au sein du cabinet de recrutement Michael Page.
Inflation, reconnaissance des efforts fournis, bonne santé financière de l'entreprise : si de nombreux facteurs peuvent faciliter une augmentation, une étape reste incontournable pour tous : savoir bien négocier. Fort de ses 15 années d'expérience en tant que directeur, Sacha Kalusevic livre au Journal du Net ses conseils pour mener efficacement cette discussion cruciale.

Tout commence par le choix du moment opportun. Quand aborder le sujet ? Faut-il attendre l'entretien annuel ? Sacha Kalusevic est catégorique : il faut en parler avant. "Beaucoup de décisions peuvent être prises bien avant les entretiens annuels. Prendre le temps d'en parler dans des discussions informelles, c'est de loin la meilleure chose à faire. Cela permet d'arriver le jour de l'entretien annuel moins stressé et d'entrer plus profondément dans le sujet."
La simple demande ne suffit pas : "il faut apporter des arguments", prévient Sacha Kalusevic. Objectifs atteints, compétences développées, impact positif sur l'équipe : tout élément tangible peut être valorisé pour étayer sa demande. "Une approche agressive ou émotionnelle risque de bloquer la discussion."
Dire à son supérieur : "j'ai atteint 120% de l'objectif fixé pour cette année, en développant également un nouveau portefeuille clients", constitue un argument solide pour justifier une hausse.
Le montant demandé est également crucial : ni trop haut pour ne pas bloquer la conversation, ni trop bas pour ne pas se dévaluer. "Se dire que l'on va vraiment beaucoup demander, c'est une mauvaise idée. Pourquoi ? Parce que si l'employeur ne peut pas atteindre ce chiffre, il se sentira coincé. Soit il fera une offre mais qui paraîtra si basse qu'elle pourrait être vue comme un affront, soit il ne fait tout simplement pas d'offre parce que l'écart est trop grand."
Pour calibrer sa demande, il est conseillé de consulter les chiffres du secteur (hausse de salaire prévue pour l'année et grille salariale) disponibles dans la presse professionnelle ou les rapports des cabinets de recrutement.
"Il peut être intéressant aussi de connaître les salaires de ses collègues en sondant un peu tout le monde. Toutefois, il ne faut pas se baser uniquement sur ces chiffres car ils sont souvent imprécis mais permettent toutefois d'avoir une vue globale sur les salaires de l'entreprise."
Si malgré ces efforts l'employeur refuse, "préparez un plan B. Si le salaire fixe ne peut être augmenté, négociez des primes, des formations ou d'autres avantages", conclut Sacha Kalusevic.