Envie de vélotaffer ? Nos conseils
Centres-villes embouteillés, transports saturés, pollution … Le tout sur fond de coronavirus. Se rendre au bureau à vélo peut décidément valoir le coup. Techniques pour financer, garer et assurer sa bécane.
La "petite reine" a le vent en poupe ! C'est l'époque qui veut cela. Centres-villes embouteillés, transports en commun saturés, pollution atmosphérique… Le tout sur fond de Covid. Les arguments en faveur de l'usage du vélo sont nombreux : économique (c'est pas cher), écologique (zéro émission de CO2), médical (c'est bon pour la santé), psychologique (le vélo déstresse) ! Et la bicyclette se prête bien aux déplacements urbains. Par exemple, au sein de la métropole du Grand Paris, seuls 14% des déplacements ont une portée supérieure à 10 kilomètres. La grande majorité des trajets sont de courte distance et peuvent donc facilement être effectués à vélo, classique ou à assistance électrique (VAE). Alors, "vélotaffons" !
De nombreuses aides à l'achat
Si vous ne possédez pas encore de vélo, c'est le bon moment pour en acheter un car il existe plusieurs subventions. Tout d'abord les aides locales : de nombreuses grandes villes et métropoles en proposent. A Paris, la municipalité offre 400 euros pour l'achat d'un vélo électrique (et 600 euros pour l'achat d'un vélo cargo avec ou sans assistance électrique, idéal pour les artisans ou les parents). Une somme qui peut s'ajouter à celle d'Ile-de-France-Mobilités, dont l'aide pour un vélo classique à assistance électrique est de 50% maximum du prix d'achat du vélo, dans la limite de 500 euros d'aide. A noter également que le cumul des différentes aides octroyées par la région Ile-de-France est plafonné à 500 euros.
L'Etat accorde une subvention pour l'achat d'un VAE neuf, à condition de déjà bénéficier d'une aide locale
Dans les Bouches-du-Rhône, c'est l'ensemble des habitants du département qui peut bénéficier d'une aide de 400 euros octroyée par la municipalité pour l'achat d'un VAE. En Corse, l'aide est plafonnée à 25% du prix d'un VAE mais peut monter jusqu'à 500 euros. En Alsace, la métropole strasbourgeoise propose d'acheter pour vous un vélo électrique contre un remboursement de 2 euros par jour, pendant 3 ans maximum. Et il existe aussi des aides au niveau des régions : par exemple 200 euros en Occitanie et entre 100 et 300 euros dans 5 communes de la région Pays-de la Loire.
L'Etat, de son côté, accorde une subvention pour l'achat d'un VAE neuf, à condition de déjà bénéficier d'une aide locale (le montant est identique au montant de l'aide accordée par la collectivité territoriale, dans la limite de 200 euros). Pour en profiter, il faut avoir un revenu fiscal de référence par part inférieur ou égal à 13 489 euros et ne pas acheter un vélo utilisant une batterie au plomb.
On peut aussi le louer !
Si l'achat d'un vélo neuf vous rebute (le prix moyen d'un VAE tourne quand même autour de 1 600 euros), de nombreuses sociétés comme Décathlon, O2-Fleet ou Holland Bike proposent des locations de courte ou longue durée : c'est un bon moyen de se remettre au vélo sans investir une grosse somme. Côté public, Véligo, par exemple, par Ile-de-France-Mobilités, connaît un tel succès qu'il faut désormais s'inscrire sur une liste d'attente ! La location de 6 mois (40 euros/mois, soit 1,33 euro/jour) comprend l'entretien, l'assistance et des accessoires mais aussi des assurances et des équipements en option. Si vous êtes salarié, vous pouvez vous faire rembourser le montant de la location à hauteur de 50% par votre employeur si vous utilisez votre vélo pour vous rendre de votre résidence à votre lieu de travail. Et ce même s'il vous rembourse déjà 50% de votre Pass Navigo, à condition de justifier que vous n'avez pas le choix de prendre le vélo ET le métro (ou le bus, le train…) !
Le forfait mobilités durables permet de faire prendre en charge par son employeur les frais de trajets personnels entre le domicile et le lieu de travail dans la limite de 400 euros par an
A Lyon, la location d'un vélo My Velo'v coûte 50 euros par mois, antivol et entretien compris, pour un abonnement d'un an. Ce dernier peut être pris en charge en partie par votre employeur, via le dispositif "Forfait mobilités durables", qui remplace l'indemnité kilométrique vélo, et qui est déjà en place dans de nombreuses entreprises : votre employeur peut prendre en charge les frais de vos trajets professionnels avec votre vélo personnel (classique ou VAE), ou celui que vous louez, pour un montant maximum de 400 euros par an (net d'impôt).
Réparations : le bon plan
Depuis le déconfinement du 11 mai, le gouvernement a mis en place le programme Coup de pouce pour inciter les Français à reprendre leur vieux vélo et a promis que ce dispositif resterait en place jusqu'à la fin du mois de décembre 2020. Il offre une prise en charge jusqu'à 50 euros pour la remise en état d'un vélo au sein du réseau des réparateurs référencés mais aussi une séance de "remise en selle" (reprise en main du vélo, circulation en ville, choix d'un itinéraire adapté, etc.) effectuée avec une monitrice ou moniteur, par groupe de 2 ou 3.
Jamais sans mon appli !
Il existe de nombreuses applications destinées aux cyclistes, la plupart gratuites et disponibles sur l'Apple Store et Google Play. On oublie souvent que Google Maps possède un onglet de navigation spécial vélo, avec des itinéraires spécifiques et des cartes régulièrement mises à jour (et bien sûr la navigation vocale, pour rester attentif à la circulation !).
Des itinéraires optimisés pour les vélos, via les voies peu fréquentées, les pistes cyclables et les itinéraires plutôt plats et droits
Pour ceux qui veulent se rendre au travail en changeant de parcours en fonction des bouchons, Naviki présente des itinéraires optimisés pour les vélos, en choisissant les voies peu fréquentées, les pistes cyclables et les itinéraires plutôt plats et droits... Le tableau de bord affiche en permanence votre vitesse en temps réel, la vitesse moyenne, la distance parcourue et la distance restante. Geovelo choisit quant à elle des itinéraires adaptés à votre pratique du vélo, du parcours le plus rapide au plus sécurisé, en choisissant en priorité les pistes cyclables et les rues peu passantes. Elle géolocalise aussi les parkings spécifiques aux vélos.
Où le garer ?
Le stationnement reste un vrai frein au développement de la bicyclette ! Le manque d'espaces pour la garer et la peur du vol (la moitié des cyclistes urbains a été victime d'au moins un vol de vélo et on dénombre 400 000 vols de vélos par an en France) rebutent plus d'un amateur. Certes, depuis 2012, tous les immeubles neufs d'habitation et de bureau doivent comporter des espaces de stationnement sécurisés (une réglementation étendue depuis 2015 à tous les locaux à usage tertiaire) et le "Plan Vélo", lancé en 2018, vise à augmenter les parking vélos et les stationnements sécurisés, notamment près des gares SNCF. Certaines villes (comme Grenoble) ont installé des "box vélo", de grosses boites métalliques pouvant accueillir entre 5 et 10 vélos et dont l'ouverture est sécurisée par un cadenas ou par un code. Reste que l'achat d'un bon antivol est indispensable : il faut plutôt le choisir "en U" et consulter les tests réalisés par la Fédération française des Usagers de la Bicyclette (FUB).
L'assurance habitation ne couvre le vol que si votre vélo est garé dans votre maison ou ses dépendances (garage, sous-sol…) et s'il y a eu effraction
Quant à l'assurance habitation, elle ne couvre le vol que si votre vélo est garé dans votre maison ou ses dépendances (garage, sous-sol…) et s'il y a eu effraction. Le mieux est donc de souscrire une assurance spécifique (environ 10 euros par mois, un tarif qui varie selon le modèle, la valeur assurée, le lieu de garage, etc.). Vous pouvez en plus opter pour la gravure sur le cadre de votre engin d'un numéro Bicycode. Référencé dans un fichier national, le numéro permet aux services de police ou de gendarmerie de retrouver le vélo plus facilement.
Ne pas oublier le Code de la route !
Synonyme de liberté, la pratique du vélo est néanmoins soumise à de nombreuses règles. Et en premier, celles du Code de la route. Il faut donc respecter la signalisation comme si vous étiez en voiture ou à moto, ne pas rouler sur les trottoirs et ne jamais dépasser par la droite ! Et si les accessoires comme le casque ou des vêtements réfléchissants ne sont pas obligatoires (sauf le casque pour les enfants de moins de 12 ans et le gilet fluo hors agglomération) ils sont pourtant très utiles et donc conseillés. En revanche, le vélo doit toujours être équipé d'une sonnette, de freins, de phares (avant et arrière) et de réflecteurs : c'est obligatoire. Alors, bonne route !