Adopter cette pratique au travail un jour par semaine réduira votre empreinte carbone de l'équivalent d'un vol en avion
Le "métro-boulot-dodo" ne parait pas toujours propice à s'engager concrètement dans la lutte contre le changement climatique : difficile de changer son mode de vie dans un quotidien très contraint par notre vie professionnelle. Or, justement, le travail a un impact non négligeable sur le climat. Plus précisément, les trajets domicile-travail, tous modes de transports confondus, représentent à eux seuls 4% de émissions totales de gaz à effet de serre en France.
Et pour cause, quatre actifs sur cinq utilisent leur voiture pour se rendre au travail. Une dépendance à l'automobile qui pèse lourdement sur le bilan carbone des Français, d'autant plus que les distances parcourues atteignent entre 30 et 40 kilomètres en moyenne.
Une solution s'impose pourtant depuis quelques années, sans être directement motivée par l'enjeu écologique : le recours au télétravail. Si en 2019, seuls 4% des salariés travaillaient à distance, ils sont aujourd'hui 28% à avoir au moins partiellement adopté cette organisation, selon une récente étude du Ministère de la Transition écologique, réalisée en partenariat avec le Crédoc. Parmi eux, 16% télétravaillent au moins une fois par semaine, tandis que 8% télétravaillent à temps complet. Le potentiel du développement de cette pratique reste donc encore considérable.

Il demeure en effet que 72% des actifs n'y recourent pas. Il est vrai que tous les métiers ne se prêtent par au travail à distance. Plus d'un cadre sur deux le pratique, contre moins d'un ouvrier sur sept. Mais l'étude révèle que 49% des actifs souhaiteraient travailler au moins en partie à distance ou continuer à le faire, et que 38% estiment que leur activité le permet. Or, si le boom de ce mode de travail a d'abord été motivé par la crise sanitaire, avant de perdurer pour des questions de confort, son impact environnemental peut être réel.
Car une journée de travail à domicile permet d'éviter en moyenne l'émission de 4,5 kg de CO2 liés aux trajets professionnels. Sur un an, un jour de télétravail par semaine correspond donc à une réduction de 207 kg de CO2 émis, soit l'équivalent d'un aller Paris-Rome en avion, ou encore de 29 repas à base de bœuf, note le site Datagora. Cette économie est encore plus significative pour les personnes utilisant habituellement leur voiture, dont les émissions atteignent en moyenne 6,5 kg de CO2 par jour, contre 1,6 kg pour celles qui prennent les transports en commun.
L'étude ne tient pas compte des autres émissions de gaz à effet de serre qu'impliquerait le passage au télétravail, par exemple en matière de chauffage des logements. Néanmoins, les projections sont encourageantes : dans un premier scénario où les télétravailleurs actuels ajouteraient une journée hebdomadaire à distance, les émissions de CO2 liées aux déplacements domicile-travail diminueraient de 2%. Plus ambitieux, si tous les actifs qui le souhaitent et le peuvent adoptaient cette pratique, la réduction serait de l'ordre de 10%.