2025 : enfin l'année de la renaissance pour le secteur de la mobilité !
Ces dernières années, l'écosystème de la mobilité en Europe a traversé des moments difficiles.
La pandémie de Covid-19 a stoppé net les activités de nombreux opérateurs de services de mobilité, en particulier ceux spécialisés dans la mobilité partagée, la micromobilité et les services de véhicule à la demande. La reprise n’a pas été à la hauteur des attentes, avec de nombreuses faillites, des fusions forcées entre concurrents directs et des difficultés accrues de financement.
Aujourd’hui, la tendance s’inverse. En 2024, le passage de la « survie » à une dynamique de croissance rentable est tangible. À l’approche de 2025, une série d’avancées et de réussites promettent de faire oublier le climat pessimiste, laissant place à un regain d’optimisme pour le secteur.
- Des entreprises résilientes et performantes se démarquent
Malgré la réduction des options de financement, certains acteurs de la mobilité ont réussi à adapter leurs stratégies et à recentrer leurs priorités sur des objectifs de rentabilité durable. La contraction des investissements de la part des grands groupes – notamment issus du secteur des services financiers ou des constructeurs automobiles – a contraint plusieurs acteurs à revoir leurs projets d’expansion géographique pour se concentrer presque exclusivement sur leurs activités principales.
Les grands gagnants de cette recomposition ont su conjuguer croissance des revenus et réduction des coûts tout en bénéficiant également du retrait de nombreux concurrents directs. Les perspectives de faillites dans le secteur s’amenuisent à court terme car les entreprises rentables ont désormais également accès à de nouvelles options de financement. Ces dernières peuvent donc désormais se développer à leur propre rythme.
- De nouvelles voies de financement se dessinent
Le financement de la mobilité n’est plus exclusivement axé sur les capitaux propres. Plusieurs acteurs ont récemment eu accès à des facilités de crédit et au marché obligataire. Bolt en Estonie a, par exemple, obtenu un crédit bancaire de 220 M€, tandis que Voi en Suède a émis des obligations pour 50 M€.
Ces avancées offrent de nouvelles options de financement pour des actifs matériels (parcs de véhicules, vélos, trottinettes), permettant à ces acteurs de poursuivre leur croissance sans dépendre exclusivement des capitaux propres. En parallèle, les services de voiture par abonnement deviennent une tendance de fond en Europe. Ce modèle se développe également pour les vélos et les trottinettes, renforçant ainsi le passage progressif de la propriété privée aux modèles de mobilité partagée ou par abonnement.
- Une consolidation par fusions-acquisitions s’accélère
Le rythme de consolidation du marché s’intensifie et devrait encore s’accélérer dans les prochains mois. Outre des fusions entre concurrents directs et partenaires commerciaux, les fonds de capital-développement montrent un intérêt croissant pour certains segments du secteur de la mobilité. Par ailleurs, des transactions emblématiques impliquant des géants de la mobilité ou de l’automobile favoriseraient un environnement propice aux acquisitions. Cela permettrait aussi aux investisseurs antérieurs de réaliser des retours significatifs sur leurs investissements et inciterait les entrepreneurs à réinvestir dans de nouvelles initiatives de mobilité innovante.
- Des IPO européennes de premier plan en perspective
À condition que les marchés boursiers pour les sociétés technologiques s’améliorent significativement, plusieurs acteurs majeurs de la mobilité en Europe pourraient envisager une entrée en Bourse dans les années à venir. Plusieurs entreprises ont déjà commencé à s’y préparer : Bolt figure parmi les candidats, ce dernier ayant publiquement exprimé son intention de se lancer en 2025, sous réserve de conditions de marché favorables.
Rappelons que Bolt, fondée en 2013, pourrait ainsi boucler un parcours de 12 ans dans la sphère privée. En matière de mobilité, Uber et Lyft restent les seuls acteurs côtés de référence, tandis que d’autres, comme Bird et Getaround, qui avaient tenté de tirer profit de la bulle des SPAC, ont finalement rencontré d’importants défis opérationnels et financiers.
- L’électrification comme catalyseur mais aussi axe de convergence
La transition vers les véhicules électriques a rapidement créé de nouveaux besoins tels que les infrastructures de recharge. Ces opérateurs, ayant souvent atteint une échelle significative, continuent d’investir massivement pour déployer des bornes sur le domaine public, à la maison ou en entreprises. Ce développement est soutenu par des investisseurs en infrastructures visant la création de réseaux paneuropéens.
L’électrification participe à cette progressive renaissance du secteur en faisant converger les opérateurs de services de mobilité avec les opérateurs de bornes de bornes de recharge comme le démontrent les récents partenariats de Bolt avec Electra, ou de Uber avec ChargeGuru et ChargeMap.