La génération Y a une volonté farouche de réussir, en dépit (ou à cause) d’un contexte socio-économique difficile. Enquête sur les aspirations professionnelles et financières d’une génération qui doit faire face au déclassement social.
Génération Y : la volonté de réussir
La génération Y, une génération sacrifiée
La récente étude publiée par The Guardian et la tribune du sociologue Louis Chauvel dans Le Monde parue en 2014 sont catégoriques : la génération Y est une "génération sacrifiée". Alors que les revenus des retraités augmentent par rapport à la moyenne française, ceux des jeunes sont en baisse sur les 30 dernières années. La génération Y doit donc faire face au déclassement social.
La génération Y réinvente la réussite professionnelle
Dans une société qui semble figée, la plupart des jeunes attendent certes assez peu de la politique, mais également du monde du travail. Selon Julia Tissier, auteure du livre La génération Y par elle-même : Quand les 18-30 ans réinventent la vie, "Puisqu’ils savent qu’ils ne vont ni avoir la stabilité économique ni des salaires exorbitants, beaucoup privilégient l’épanouissement personnel dans le travail et le plaisir à l’argent". Ils préfèrent donc abandonner
un CDI ou un poste qui leur assurait sécurité et confort pour s’épanouir par ailleurs. D’autant que la génération Y a bien compris qu’elle ne resterait pas au même poste ni dans la même entreprise tout au long de sa carrière. La mobilité professionnelle est un élément essentiel de toute vie professionnelle. Peut-être est-ce ce pour ces raisons que l'entrepreneuriat a la cote auprès de la génération Y ? En tous les cas, elle impose ses codes au travail. Aux RH ensuite de composer avec cette génération à l’écart des codes traditionnels et peu réceptifs à une communication descendante.
La génération Y invente donc son propre mode de vie, de travailler, de consommer. Elle invente un art de la débrouille, qui ressemble bien à un art de "résister".
Génération Y : ultra-connectée, elle remet en question les acteurs traditionnels
Une génération de la sur-consommation mais aussi de la débrouille et du collaboratif
La génération Y est aussi celle qui a fait le succès de Airbnb, qui se déplace parfois en
Uber mais jamais en taxi et qui, de manière générale, préfère l’usage à la propriété, devenant les champions de la location, qu’il s’agisse de voiture mais aussi de sacs à mains, de vêtements, d’outils de bricolage, etc.
Elle remet ainsi en question les usages traditionnels, notamment par le biais d’Internet. Les jeunes de la génération Y sont de grands consommateurs de technologie. Fervents adeptes du e-commerce, ils participent à la révolution du secteur. S’ils achètent en ligne vêtements, décoration et produits culturels, ils se tournent aussi vers le web pour acquérir des objets d’art, des produits de luxe, bouleversant ainsi le secteur du e-commerce.
Une génération Y demandeuse de services innovants
La génération Y est prête à utiliser des acteurs non traditionnels et notamment dans le domaine de la Bancassurance. Ainsi, près d’un quart des 18-34 ans se disent enclins à prendre une assurance auprès d’opérateurs non traditionnels , d’après la nouvelle édition du "World Insurance Report" réalisé par Capgemini et l'Efma auprès de plus de 15 500 consommateurs dans 30 pays.
C'est encore plus vrai pour les plus aisés. La Fintech pourrait bien se développer sur ce terreau favorable, d’autant que les 18-34 ans sont aussi un des segments de la population qui utilisent le moins de cash.
Génération Y : un profil conservateur dans la gestion de l’argent
Cependant, la génération Y ressemble en tous points à ses aînés lorsque l’on aborde le profil d’
investisseur et fait preuve d’une forte aversion pour le risque. Ce constat se traduit dans les investissements de ces jeunes qui privilégient les supports monétaires et obligataires au détriment
des actions qui représentent seulement 19% de leur portefeuille.
Malgré une approche très conservatrice an matière de placements, les jeunes actifs français espèrent un important retour sur investissement, supérieur à celui de leurs voisins européens mais moindre par rapport à celui des Américains.
Ce conservatisme s’explique entre autres par le fait que la génération Y ait grandi dans une période économique difficile, qu'elle ait connu l’éclatement de la bulle Internet, la grande récession de 2008 et fait face actuellement à un climat économique morose.