Comment le numérique peut aider les ménages aux fins de mois difficiles
Le numérique est en train de transformer peu à peu toutes les strates de la société. Le secteur du logement social ne fait pas exception, que ce soit du côté des locataires ou de celui des bailleurs. Et pour cause : de nombreuses solutions et opportunités qui n’existaient pas auparavant sont désormais à portée de main. Des solutions qui permettent notamment de mieux prendre en compte les plus démunis.
Les différentes raisons du non-recours aux aides socialesLe non-recours aux droits sociaux est un fléau de masse. Philippe Warin et l’Odenore parviennent au chiffre de 13 milliards d’euros par an de non-recours aux droits, d’après le livre L’envers de la "fraude sociale". Cela représente, en moyenne, près de 500 euros par an par ménage français, une somme considérable et un gisement important pour aider un ménage à boucler son budget et à payer ses factures en temps et en heure. 4 problèmes ont été pointés du doigt dans une évaluation du non-recours aux minimas sociaux, réalisée en 2016 pour le compte de l’Assemblée nationale, en analysant les différents comportements du non-recours des Français.
Les Français ignorent, souvent par méconnaissance, leur droit aux aides sociales ou ont l’impression que la somme peut être trop faible au vu des démarches complexes à mettre en place. Il est également possible que ces aides ne leur aient pas été proposées par un professionnel. Enfin, il se peut qu’une aide demandée ne soit pas versée en raison d’un problème administratif, comme par exemple l’oubli d’un document ou des informations incomplètes.
Réclamer ses droits aux aides sociales grâce au numérique
Le numérique a néanmoins permis une simplification des démarches administratives. Les aides au logement illustrent parfaitement cela puisque les démarches sont désormais (presque) exclusivement à faire en ligne. Résultat ? Les allocataires ne perdent plus un temps précieux à faire la queue à la Caisse d’Allocation Familiale (Caf) et peuvent faire toutes leurs démarches sans même sortir de chez eux. Finie l’angoisse du document oublié qui vous obligeait à revenir au guichet plusieurs fois dans la même journée !
Mais la Caf ne se contente pas de dématérialiser ses prestations. Elle se sert aussi de l’outil numérique pour trouver ceux qui n’ont pas recours aux droits sociaux. Comment ? Depuis 2017, la Caf utilise le datamining, un logiciel d’analyse de données dont elle se sert également pour repérer les cas de fraude. Ce logiciel permet d’identifier celles et ceux qui sont susceptibles d’être éligibles à certaines prestations. Une première expérimentation de ce dispositif a été réalisée en Gironde.
La Caf n’est toutefois pas la seule à utiliser le numérique pour lutter contre le non-recours aux droits. L’ouverture des données de l’administration a notamment permis d’offrir de meilleurs services publics numériques aux citoyens. Le site de l’état Mesaides.gouv.fr, ou encore l’application Fastoche permettent également de connaitre ses aides sociales en quelques clics, en répondant à quelques questions via un chatbot. N’importe qui peut désormais s’emparer des données fournies par les administrations pour créer des services accessibles à tous dans le but de désengorger les services d’assistantes sociales, ce qui signifie souvent plus d’efficacité pour les usagers.
Une alternative aux frais bancaires excessifs
Les assistantes sociales, auxquelles les HLM ont très souvent recours en interne, utilisent également de plus en plus d’outils numériques. Cela leur permet notamment de faciliter les démarches administratives qu’elles entreprennent pour leurs usagers, et donc d'améliorer leur quotidien. Elles peuvent désormais accéder très facilement aux dossiers des personnes qu’elles suivent et disposent de données et de statistiques stockées dans des logiciels qui leur servent à s’adapter aux différents profils et situations qu’elles peuvent rencontrer tout au long de leur carrière.
Le numérique est donc un gage d’opportunités et facilite l’accès aux droits pour les familles en fin de mois difficiles. Il permettra ainsi de diminuer le non-recours des aides sociales et les démarches administratives et de développer de nouvelles offres bancaires plus adaptées, qui seront salutaires aussi bien pour les usagers que les travailleurs sociaux.