Choisir sa banque, c'est aussi s'engager

Pour 70% des Français, l'utilisation de leur argent est liée à leurs valeurs personnelles. Les acteurs de la finance ont tout intérêt à adopter une politique volontariste de transparence sur l'utilisation de l'argent confié par leurs clients.

Consommer, c’est déjà s’engager

La crise sanitaire et ses bouleversements ont renforcé la prise de conscience des problématiques sanitaires et environnementales actuelles. Elle a mis en lumière de nouveaux enjeux comme la dépendance logistique de la France concernant certains produits (médicaments par exemple), jusqu’alors plutôt invisible pour les consommateurs. Elle a aussi rendu plus tangible la vertu économique, sociale et environnementale des circuits courts. Résultat : les Français (de tout âge) souhaitent aujourd’hui s’engager davantage pour une économie plus responsable et 69%[1] d’entre eux ne voient plus d’incompatibilité entre performance et responsabilité.

Si le taux d’abstention aux différentes élections progresse régulièrement, les Français montrent qu’il existe d’autres façons d’exprimer leur engagement. Le choix de l’usage de leur argent en est une.

L’argent n’est pas un marqueur de réussite sociale et seuls 5% des Français perçoivent l’argent comme une illustration de la réussite. Achat responsable, prise en compte des dimensions environnementales et de l’impact sur l’emploi, choix des circuits courts, soutien des plus vulnérables, etc. : grâce à leur argent, beaucoup de Français veulent agir en cohérence avec leur vision de la société. Consommer durable et responsable imprègne tous les aspects de leur vie. Pourquoi le choix de son établissement bancaire ferait-il exception ?

Encourager l’engagement par le levier bancaire

En 2020, les Français[2] ont épargné deux fois plus que les années précédentes. Que devient cet argent confié aux banques ? Il sert à financer des projets via les crédits octroyés aux clients de la banque.

Les activités financées sont-elles en adéquation avec les convictions de leurs clients ? Ce sont là des questions essentielles, car les prêts accordés aujourd’hui feront le monde dans lequel nous vivrons demain.

Le secteur financier entend être au rendez-vous de ce mouvement de société, mais la route est longue. Sous l’impulsion de l’Union Européenne, les banques se préoccupent davantage de l’impact écologique et social de leurs décisions de financement et d’investissement. Et elles ont raison, car une part grandissante de la population française (62% en 2020[3]) accorde de l’importance à ces enjeux.

La preuve par la transparence

Pour encourager cette clairvoyance, il faut expliquer avec pédagogie le fonctionnement des banques et gagner la confiance des Français. La traçabilité de l’argent est essentielle ; c’est un outil qui permet aux citoyens de mettre en cohérence leurs actes de consommation et l’impact de leurs dépôts bancaires. Pour répondre à cette nécessité de transparence, il faut que les banques proposent systématiquement le choix de l’affectation de l’argent déposé sur les comptes et les livrets bancaires.

Le consommateur doit pouvoir choisir de soutenir la transition écologique et sociale, des initiatives entrepreneuriales, ou encore de soutenir l’économie réelle locale : PME, ETI mais aussi associations locales. L’avenir est à la traçabilité, qui doit se faire sur deux niveaux : le secteur et le territoire. Financer un projet, c’est lui donner les moyens d’exister ou de se développer, de changer d’échelle. Financer les acteurs de l’insertion, la filière du recyclage, la culture, les structures du secteur médico-social, cela façonne un territoire et une manière de vivre ensemble. 

Les décisions de financement et d’investissement des banques reflètent encore un monde qui ne prend pas suffisamment la mesure des besoins de transition. A nous tous, citoyens, consommateurs dirigeants d’entreprises et banquiers, de choisir d’être les acteurs des transitions sociales et environnementales que nous appelons. Oui, choisir sa banque et lui demander des comptes, c’est agir pour une économie résiliente au service de l’intérêt général.

[1] Selon l’Observatoire du sens de l’argent, réalisée par l’Institut Viavoice en mars 2021. 

[2] Selon la Banque de France

[3] D’après le sondage IFOP « Les Français et la finance responsable » de septembre 2020.