Retraités, attention à ne pas oublier de réclamer ces 810 euros
VIDEO

Retraités, attention à ne pas oublier de réclamer ces 810 euros

Une simple démarche en ligne permet de récupérer les sommes oubliées.

Un oubli qui coûte cher à de nombreux retraités. Après avoir travaillé et cotisé pendant de longues années, ils n'ont jamais reçu un centime de la part d'une de leur caisse de retraite. Cette situation a été révélée dans un rapport de la Caisse des dépôts publié le 10 mars dernier.

Selon ce rapport : "plus d'un quart des agents non-titulaires de l'Etat et des collectivités publiques ne réclament pas leur retraite complémentaire". Cette retraite complémentaire est gérée par l'Ircantec, le régime de retraite des anciens vacataires, contractuels ou auxiliaires de la fonction publique. En clair, les personnes qui travaillent pour la fonction publique sans être fonctionnaires. Au total, 437 000 personnes, nées entre 1949 et 1954, sont lésées, soit 27,5% des affiliés à ce régime de retraite.

Le montant moyen des pensions non réclamées varie considérablement selon les périodes de cotisation. Pour les affiliés ayant cotisé en moyenne cinq ans, la pension s'élève à environ 230 euros bruts par an, soit une vingtaine d'euros par mois. En revanche, pour les anciens travailleurs ayant cotisé jusqu'à 40 ans, le montant peut atteindre 810 euros bruts annuels, soit plus de 65 euros par mois.

Le phénomène trouve son origine dans plusieurs facteurs. Ronan Mahieu, directeur des études et des statistiques de la direction des politiques sociales de la Caisse des dépôts, explique à nos confrères de Notre Temps que "les courtes périodes de cotisation contribuent à l'oubli". Selon lui, "de nombreux affiliés à l'Ircantec ne gardent pas en mémoire le fait qu'ils ont cotisé pour ce régime particulier", notamment lorsqu'ils basculent vers d'autres régimes de retraite en changeant de métier. S'ils vont dans le privé, ils basculent sur l'Agirc-Arrco, et s'ils deviennent fonctionnaires, ils se mettent à cotiser pour la CNRACL.

De plus, les personnes ne réclamant pas leur retraite complémentaire Ircantec sont souvent d'anciens travailleurs étrangers ayant quitté la France. De fait, ils ne pensent pas à faire valoir leurs droits. Le rapport de la Caisse des dépôts souligne aussi que le taux de non-recours est particulièrement élevé chez les assurés ayant peu cotisé ou ayant cessé leurs cotisations avant l'âge de 30 ans.

Des solutions ont été mises en place pour remédier à cette situation. Depuis début 2019, une demande unique de retraite en ligne permet aux futurs retraités de réclamer l'ensemble de leurs droits via une seule démarche. L'Union retraite, qui gère les différentes caisses de retraite en France, a également lancé une campagne d'information massive. Entre mars 2022 et janvier 2024, plus de 70 000 courriers de rappel ont été envoyés aux personnes nées entre 1945 et 1948. Cette initiative a porté ses fruits : 25,7% des destinataires ont entrepris les démarches pour obtenir leur pension Ircantec. Suite à cette campagne, le taux global de non-recours a diminué de 42% à 39% en quelques mois.

Pour poursuivre cette dynamique positive, l'Union retraite prévoit de cibler chaque année trois nouvelles générations de retraités. Cette année ce sont donc les retraités nés entre 1949 et 1951 qui vont être sollicités.