Bétadine, Gaviscon... ces médicaments très connus risquent de ne plus être remboursés
Un mal de ventre, une légère coupure au doigt, une insomnie récurrente... Pour de nombreux tracas du quotidien des millions de Français passent à la pharmacie et achètent des médicaments ou des antiseptiques aujourd'hui très connus. Comme de nombreux remèdes vendus dans les officines en France, ces médicaments ont l'avantage d'être, en partie, remboursés par l'Assurance Maladie. Dans le meilleur des cas, certaines mutuelles complémentaires de santé peuvent également rembourser une partie du prix de ces achats.
Mais jusqu'à quand ces médicaments seront-ils remboursés ? La question se pose désormais depuis que le ministre de la Santé et de l'Accès aux soins, Yannick Neuder, a relancé le débat sur le déremboursement de certains médicaments considérés comme ayant un "SMR faible". Derrière cet acronyme il faut comprendre : des médicaments avec un "faible service médical rendu". Actuellement remboursés à hauteur de 15% par l'Assurance maladie, le gouvernement envisage donc d'annuler définitivement le défraiement de ces médicaments. Il qualifie ces traitements de "médicaments de confort", estimant que leur efficacité thérapeutique reste "très limitée au regard des preuves scientifiques disponibles". Et le remboursement à 15% de ces médicaments représente un coût de 600 millions d'euros par an pour l'Assurance maladie.
Pour rappel, le taux de prise en charge des médicaments par la Sécurité Sociale dépend de la classification SMR de chaque traitement. Les médicaments à SMR élevé et important sont remboursés à 65% et 100%. C'est le cas par exemple du Doliprane. Les médicaments à SMR modéré, eux, sont remboursés à hauteur de 30%, comme l'Imodium ou le Voltarène. Enfin, après les médicaments à SMR faible, on trouve les traitements à SMR insuffisant qui ne sont tout simplement pas remboursés. Parmi eux il y a notamment l'antiseptique Biseptine.

Ainsi, le gouvernement veut faire basculer 171 médicaments de la catégorie SMR faible à la catégorie SMR insuffisant. Cette liste de traitements est définie par la Caisse nationale d'assurance maladie des travailleurs salariés sur la base des évaluations de la Haute autorité de santé (HAS).
Parmi les médicaments concernés figurent des noms bien connus du grand public : le Gaviscon, utilisé contre les reflux gastriques, le Meteospasmyl pour les troubles digestifs, ou encore le Valium, un anxiolytique largement prescrit. D'autres produits du quotidien pourraient également perdre leur remboursement partiel, notamment le Dexeryl, une crème hydratante pour les peaux sèches, la Bétadine, le désinfectant de référence dans de nombreux foyers, le Zovirax contre l'herpès, ou le Noctran, prescrit pour les troubles du sommeil.
Selon le ministre de la Santé, cette réforme permettrait de "concentrer les efforts sur les traitements à SMR élevé, remboursés à 65 % ou 100 %, là où le gain clinique est démontré".