Comparatif : 3 plateformes de monétisation du contenu utilisé par les IA
Devançant Google, OpenAI a récemment conclu plusieurs accords avec des éditeurs comme Le Monde, New York Times, Axel Springer et El Pais. D'autres plateformes, comme Tollbit, Calliope Networks ou ProRata.ai, se lancent dans la bataille. Elles travaillent avec les éditeurs et les créateurs de contenu. Objectif, fixer des prix précis aux différents contenus crawlés par les éditeurs d'intelligences artificielles, afin que les créateurs soient rémunérés, et que les sociétés d'IA puissent y accéder sans souci juridique.
Calliope Networks | ProRata.ai | TollBit | |
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Type de contenu | Audiovisuel | Potentiellement texte, image, musique et film | Contenus sites web et éditeurs |
Cibles | Producteurs et des distributeurs de films, de programmes télévisés et d'actualités, plateformes IA | Médias | Grands éditeurs, créateurs de contenus, réseaux sociaux et sites e-commerce |
Systèmes de rémunération | Partage du chiffre d'affaires | Algorithmes devant attribuer les droits d'auteur et effectuer les paiements appropriés | Les plateformes IA paient une licence |
Calliope Networks privilégie l'audiovisuel
La société Calliope Networks a été créée par des dirigeants expérimentés dans l'IA et les normes juridiques. L'entreprise part du constat que la situation actuelle amène le pire scénario possible : "Les œuvres sont utilisées pour créer des œuvres concurrentes, et les titulaires de droits d'auteur ne sont pas rémunérés", pointe le CEO, Dave Davis. Le principe de Calliope Networks est d'attribuer des revenus aux créateurs de contenu sur la base d'un partage du chiffre d'affaires. Cela concerne des contenus audiovisuels provenant de producteurs et de distributeurs de contenus du monde entier, uniquement en fonction du nombre de minutes sous licence. "Nous vendons du contenu aux sociétés d'intelligence artificielle. Notre prix de liste pour une minute de contenu HD est de 6,25 dollars", détaille Dave Davis. "Nous facturons un prix supérieur pour la 4K, la 3D et l'animation." La société fournit aussi des protections contractuelles, mais ne contrôle pas le respect de ces protections par les sociétés.
Calliope Networks cible des producteurs et des distributeurs de films, de programmes télévisés et d'actualités. "Nos clients sont aussi des entreprises d'IA qui construisent et affinent des modèles vidéo." La société assure posséder un catalogue de plus de 25 000 heures, provenant de six continents, le tout en dizaines de langues.

ProRata.ai bientôt en français
Bill Gross est connu pour la mise en place du système de paiement au clic, dont il a été le fondateur dans les années 90 avec sa société GoTo.com, vendue depuis à Yahoo. A l'image de cette entreprise, ProRata.ai veut que "l'IA paye à l'utilisation". Le but : créer "un système éthique où tous les acteurs sortiraient gagnants".
Pour cela, la société prévoit des accords de partage de revenus. Objectif : que les éditeurs et les particuliers soient rémunérés lorsque les entreprises d'IA utilisent leur travail. La société s'appuie dans ce sens sur un algorithme, dont une demande de brevet a été déposée. "Un moteur d'attribution propriétaire et breveté", revendique Annelies Jansen, chief strategy officer de la société. "Nous prenons un flux de contenu ou nous pouvons crawler avec la permission de l'éditeur", lance-t-elle. "Grâce à l'accès au contenu sous licence, nous serons en mesure de rendre compte de l'attribution dans toutes les réponses."
La société a récemment levé 25 millions de dollars et conclu des partenariats avec Universal Music Group, le Financial Times, The Atlantic et Axel Springer. Elle s'adresse "aux médias qui cherchent à mieux comprendre l'utilisation de leur contenu dans les réponses des plateformes IA et la monétisation qui en découle", soulève Annelies Jansen. La société prendra en charge les langues "principales", dont le français, à partir du 1er trimestre de 2025.
TollBit développe un système de jetons
Né en 2023, TollBit fournit une infrastructure technologique. Son but, épargner aux plateformes d'IA l'incertitude juridique. Dans cette optique, la société propose un système de jetons, qui autorise les entreprises IA à effectuer un scrapping. Les récupérateurs de données paient directement afin de décrocher une licence pour leur contenu. Les éditeurs fixent leurs propres tarifs sur TollBit. Cependant, les conditions des contrats de licence privés ne sont jamais publiques, explique la société. L'outil permet aussi de surveiller le trafic des robots vers les sites, via GA4.

Le concept plait : TollBit a récemment levé 7 millions de dollars pour sa nouvelle plateforme. La société s'adresse à un large panel : grands éditeurs, créateurs de contenus, réseaux sociaux et sites e-commerce. Selon la société, la solution doit profiter "à toutes les parties, en protégeant le journalisme de classe mondiale, le contenu créatif, les données précises et la capacité des LLM à mûrir et à s'améliorer.