Soldes et surstock : acheter ce que l'on veut vendre

Le sujet du surstock existe depuis longtemps, mais le contexte actuel d'inflation impose aux acteurs du retail une optimisation de la prévision de leurs stocks.

Sur un an, les prix des produits manufacturés ont augmenté de 4,2% en octobre (après +3,6% en septembre) du fait de la hausse des prix de l'habillement et des chaussures (+2,8% après +2,5%) et des autres produits manufacturés (+5,6% après +4,8%) et de la moindre baisse des prix des produits de santé (-0,6% après -0,9%) d'après l'indice des prix à la consommation de l'Insee - octobre 2022. Ce qui pourrait entraîner une baisse du volume des ventes lors des soldes de janvier 2023. Dans le secteur du retail, réduire l’inventaire devient alors un vrai challenge ! De nombreux acteurs sont confrontés aux problématiques de surstock, qui génèrent des coûts importants liés à l'immobilisation de la trésorerie et aux couts de stockage. S’ajoute à cela le risque de dépréciation du stock non négligeable. Plusieurs causes peuvent expliquer une situation de surstockage, la plupart du temps il s’agit manque de réactivité face à un marché volatile. Des solutions de construction de collection existent :

  • s’appuyer sur des experts pour optimiser les prévisions : utiliser des algorithmes pour déterminer des motifs cachés de consommation en utilisant des critères non mathématiques, c'est-à-dire, être dans une approche d’IA et de Big Data.
  • raccourcir le lead time : c’est-à-dire le temps entre le passage d’une commande fournisseur et la livraison chez le client en tendant vers la gestion en flux tendu. Sur un lead time de 6 mois à 1 an, les temps de transport ont doublé, ce qui impacte directement le processus de prévisions et les plans de collection.
  • se concentrer sur les produits permanents plutôt que saisonniers pour limiter les risques. 

L’optimisation de la planification en amont permet à 80% d'éviter le surstock, mais les motivations d'achat des clients ne reposent plus uniquement sur des dimensions rationnelles. Si des enseignes sont tout de même confrontées à une problématique de surstockage, elles peuvent s’en séparer au travers de : 

  • l’optimisation de l’assortiment : si un produit ne se vend pas dans un magasin, l’envoyer dans un autre. 
  • l’organisation d’opérations commerciales et marketing pour écouler le stock rapidement.
  • l’envoi vers un réseau de magasins outlet ou vers des spécialistes du destockage pour espérer en tirer encore un prix raisonnable.

Le sujet du surstock existe depuis longtemps, mais le contexte actuel d’inflation impose aux acteurs du retail une optimisation de la prévision de leurs stocks. Le stock a certes une valeur, même en fin de vie, mais il a surtout un coût. Il ne faut pas l’oublier. La rotation doit donc primer sur le remplissage. Seule la bonne rotation créée la valeur et non la quantité de stock. Le fait d’avoir plus de stock ne signifie pas forcément plus de ventes dans un contexte, qui est le nôtre, de fast fashion. L’échelle de temps est très rapide dans le textile : un produit qui ne s’est pas écoulé en deux mois commence à poser problème. Dès lors, on s’apprête à dépenser de l’argent pour ne pas en perdre avec la reverse logistique et les destockages. L’objectif est de ne plus vendre ce qu’on achète mais d’acheter ce qu’on veut vendre !