4 étapes pour optimiser un site de questions-réponses
Comment mettre à jour un Samsung J5 ou nettoyer une tache de cire sur une nappe ? Les internautes ont pris l'habitude de confier leurs interrogations quotidiennes aux moteurs de recherche. Pour les sites de questions-réponses, spécialisés sur ce type de requêtes, le trafic organique constitue le levier d'acquisition principal, à plus de 70%. De fait, ce type de contenu a peu de potentiel pour l'emailing, le SEA ou les réseaux sociaux. Voici comment procéder pour optimiser un site de questions-réponses pour les moteurs de recherche.
Définir ses objectifs
Même sur des sujets très en vogue, comme un modèle de smartphone tout récent, les questions que se posent les internautes s'inscrivent dans la longue traîne. Pour définir ses objectifs, Jean-François Pillou, CEO de CCM Benchmark (éditeur du JDN), considère qu'"il faut d'abord penser à des questions autour d'un sujet défini, pour en décliner les différentes variantes". Des outils comme Google Trends et Answer the Public peuvent donner un coup de pouce à l'imagination, car ils offrent un aperçu de ce qui intéresse les internautes. En matière de positionnement, Jean-François Pillou recommande de "viser large, mais pas trop, car Google pénalise les sites "qui essaient de maximiser leur empreinte", en créant des sous-domaines sur des sujets trop fins pour pouvoir produire pour chaque page un contenu riche et spécifique".
Dessiner une arborescence et un maillage interne en silos
"Il faut éviter la porosité entre deux thématiques, comme la création d'une EURL et la création d'une SARL"
Ce premier travail de déclinaison des questions les plus évidentes amène à la seconde étape : la structuration du contenu à l'intérieur du site. Une construction en silo est recommandée : "il vaut mieux rester dans un seul univers", explique le fondateur de CCM Benchmark. Eviter, donc, la porosité entre deux thématiques, comme la création d'une EURL et la création d'une SARL. C'est d'ailleurs la stratégie choisie par Thomas Leonetti, fondateur de l'agence Apollo, et Pierre Aïdan, cofondateur de la plateforme d'aide juridique Legalstart, lorsqu'ils ont élaboré l'arborescence du site. "Nous avons débuté avec une liste de questions sur Excel que tous les employés ont contribué à enrichir. De cette façon, nous avons vite abouti à un schéma de pages mères (questions génériques) et filles (questions plus précises). 96% des pages filles ne sont accessibles que depuis le texte contenu dans les pages mères".
Quant au maillage interne "il doit être le plus naturel possible, dans le texte, afin d'aider l'utilisateur", conseille Jean-François Pillou. "Il est par exemple possible de morceler chaque étape en pages distinctes, comme pour une recette de cuisine", puis de relier entre elles les pages "comment monter les œufs en neige", "comment faire fondre le chocolat pâtissier", "comment préparer un moule pour qu'il n'attache pas", etc.
Optimiser le contenu des pages
"Le contenu d'une page doit pouvoir interpréter une question mal posée, ou imprécise"
La stratégie de contenu sur un site de question-réponse a vocation à être simple : une page pour un besoin. Bien respectée, cette méthode éloigne les risques de contenu trop long, et donc potentiellement redondant entre plusieurs pages. Par exemple, sur une page expliquant comment mettre à jour un téléphone mobile Samsung, la réponse "redémarrer" ne doit pas expliquer en détails comment redémarrer son smartphone selon le modèle. "Un simple lien vers une page déjà existante répondant à la question peut suffire", résume Jean-François Pillou.
En outre, le contenu d'une page doit pouvoir interpréter une question mal posée, ou imprécise. Autrement dit, si la requête "Comment mettre à jour un smartphone", sans indication de modèle, renvoie vers une page qui donne à l'utilisateur le choix entre iPhone et Android, avec des liens en haut de la page, il y a plus de chance d'être bien positionné. Et donc de satisfaire l'internaute et limiter le risque de pogosticking (retour rapide de l'internaute via le bouton "back" sur la page de résultats du moteur de recherche après avoir vu une unique page sur un site).
Des images ou une vidéo en guise d'explication peuvent être plus pertinentes qu'un texte. Lorsque c'est le cas, il ne faut pas hésiter. Quitte à ajouter quelques phrases autour pour décrire les photos ou la vidéo afin d'aider les robots à en appréhender correctement le contenu. C'est notamment ce que fait le site de questions-réponses Tweakker by Enghouse, avec des suites de captures d'écran.
Quelques quick win techniques
Enfin, pour faciliter la compréhension des pages et de leur contenu par les robots de crawl des moteurs de recherche, "la balise schema.org QAPage est reconnue par Google", rappelle Jean-François Pillou. Du coup, si les réponses contiennent des vidéos, des balises adaptées peuvent aussi être ajoutées. Une page responsive et rapide a également plus de chances de bien se positionner. Le fondateur de CCM Benchmark ajoute : "il vaut mieux faire simple, notamment en ce qui concerne le JavaScript. Car si le site est bien structuré, la navigation sera agréable et n'aura pas besoin de fonctionnalités interactives complexes".