Google Shopping gratuit : une opportunité SEO pour les marchands... les plus rapides

Google Shopping gratuit : une opportunité SEO pour les marchands... les plus rapides La gratuité de l'interface de vente en ligne de Google présente plusieurs avantages pour les référenceurs des e-commerçants. Mais il y a aussi des risques.

Après huit ans de services payants, Google Shopping offre à nouveau gratuitement ses services aux référenceurs. Entre-temps, le paysage du e-commerce a bien changé : Amazon occupe beaucoup de place dans les SERP transactionnelles et Facebook, via le réseau Instagram, se présente comme un concurrent puissant. En termes de SEO, cette évolution du moteur de recherche intéresse les professionnels du search, désireux d'y trouver des opportunités. Mais lesquelles et comment en profiter ? Voici les éclaircissements de trois experts SEO dans le e-commerce.

Une opportunité de visibilité et quelques risques

L'augmentation du trafic est d'abord attendue dans l'onglet shopping des pages de résultats de Google. Cependant, Virgile Quenum, consultant SEO chez Iprospect, s'interroge : "Quel sera l'impact dans la SERP traditionnelle et quelle sera l'évolution des CTR pour les mots-clés répondant à une intention transactionnelle ?" Quoiqu'il en soit, pour lui, cette nouveauté va redistribuer les cartes pour les e-commerçants. Ils vont pouvoir "récupérer une part plus importante de trafic gratuit sans être soumis à la pression de la SERP classique et conserver une plus grande maîtrise de la distribution des produits en comparaison avec d'autres marketplaces, comme Amazon. Pour les vendeurs locaux, l'intérêt est de trouver un canal de visibilité additionnel permettant d'écouler un stock de marchandises sans avoir réellement besoin d'un site".

L'opportunité n'est toutefois pas la même pour tous les secteurs, prévient Mathieu Chartier, consultant SEO et auteur du blog Internet-Information. "S'il y a peu de concurrence, un positionnement, même moyen, sera amplement suffisant pour vendre via Google Shopping, qui plus est si les prix sont attirants. Mais si la concurrence est forte, ça risque d'être compliqué de lutter sans payer et les enchères sur Google Ads vont grimper". Il craint que sur les marchés généralistes, Google Shopping ne soit rapidement saturé.

Prudence également chez Mathieu Chapon, fondateur de Search Foresight, qui avertit les référenceurs : "En permettant de faire des ventes sans passer par le site, Google augmente la dépendance à ses produits et il faut s'attendre à voir le trafic SEO diminuer sur les sites marchands". Par ailleurs, "certains clients sont réticents à l'idée de fournir à Google des informations sur leurs prix ou leurs stocks dans les micro-données, mais là, il va falloir en donner beaucoup plus. Il faut y aller le plus vite possible et figurer parmi les premiers. Quand tout le monde sera dessus, ce sera beaucoup moins intéressant de s'y mettre et il ne restera plus qu'à faire du référencement sur Google Shopping pour apparaître". "Avant, Google Shopping n'était pas très visible. Avec des flux plus fournis et mieux structurés, il va remonter de mieux en mieux. Et il faut espérer que l'ergonomie de l'interface va s'améliorer pour suivre le mouvement", souligne-t-il.

Les actions à mettre en place rapidement

Avant de parler d'optimisation, un prérequis attend les e-commerçants qui souhaitent profiter au plus vite de ce nouvel espace de ventes gratuit pour augmenter leur visibilité. Il s'agit de "se lancer au plus vite sur Google Merchant Center (la plateforme permettant d'importer et de diffuser ses produits sur Google Shopping)", précise Virgile Quenum. "Des data y sont disponibles, qui permettent d'identifier les produits qui se vendent le mieux sur la plateforme". Ensuite, Mathieu Chartier recommande de fournir un flux de produits aussi riche que possible, "avec des fiches produit contenant un maximum d'informations dans le titre, le contenu et les images". "Certaines caractéristiques permettent peut-être de gagner de la visibilité, note Virgile Quenum : optimisation des mots-clés, fluctuation de prix, choix des photos". Il recommande de se montrer attentif dans l'analyse des données et astucieux dans la présentation des informations sur les produits.

Pour Mathieu Chartier, le plus important est de prendre le temps d'ajouter les données dans le flux de produits. "Pour l'instant, beaucoup de sites marchands, notamment lorsqu'ils vendent sur des marketplaces, se contentent dans le meilleur des cas du minimum syndical. Lorsque les données obligatoires, comme la description du produit, sont fausses, incomplètes, ou incohérentes avec le titre ou la photo, le moteur de recherche interne a tendance à reléguer ces produits le plus loin possible pour ne pas gêner l'expérience des utilisateurs. C'est ce qui se passe sur Amazon, Cdiscount, et bien entendu, Google Shopping. Celui qui en fera plus prendra une longueur d'avance".