Bien utiliser la Search Console de Google

Outil connu mais mal compris, la Search Console est un outil indispensable pour comprendre et travailler le SEO de son site.

A quoi sert la Search Console ?

L’ancien nom de “Webmaster Tools” est plus explicite : c’est un outil d’interface entre un site et un moteur de recherche. Il y a donc autant de Search Consoles qu’il y a de moteurs de recherche : Bing et Yandex ont les leurs, à la logique proche mais avec leurs spécificités et les nomment toujours Webmaster Tools.

C’est un outil de diagnostic qui n’a pas vocation à être exhaustif, mais à relever des éléments de performance et des problèmes.

Le moteur de recherche principal en France étant Google, intéressons-nous à sa Search Console.

Bien paramétrer la Search Console passe par une bonne compréhension du site

Un site web c’est un ensemble de pages HTML sur un sous-domaine.

  • Un domaine : artefact.com
  • Un sous-domaine : https://www.artefact.com
  • Remarquez les éléments désignant un site:
  • le protocole : http ou https
  • le sous-domaine www, qui peut être aussi blog, emploi ou encore se trouver à la racine (https://artefact.com) 


Il y a donc une variété de versions secondaires d’un site principal, qu’il convient de surveiller : un site a souvent des problèmes techniques non identifiés et un historique de migration (de http vers https).

Ouverture d'une propriété de Search Console Google : choix entre propriété domaine et propriété classique. 

Une propriété domaine de la Search Console donne une vision d’ensemble de tous les sites. Elle permettra d’auditer les relations entre les différentes versions de sites, si les comportements de redirection sont effectifs et compris de Google, notamment.

Une propriété classique (“Préfixe d’URL”) permet de suivre chaque version de site. Le site principal doit avoir sa propriété, qui sera la référence dans le relevé des performances.

Les sites secondaires doivent être surveillés par des propriétés dédiées afin de bénéficier de rapports les plus complets possibles sur leurs performances et leur indexation, permettant de quantifier les problèmes techniques s’il y en a.

Le cas concret du SEO international

Un site international s’organise généralement par des répertoires pays : un site séparé dans les faits, mais vu comme un répertoire dans l’URL

  • Exemple pour un site visant l’Allemagne : https://www.artefact.com/de/

Pour suivre la performance d’un site sur un pays donné, deux sources sont nécessaires pour suivre à la fois les performances du site et celles du pays.

Suivre la performance d’un pays passe donc par 

  • une propriété répertoire - qui indiquera les performances du site pays dédié, sur l’ensemble des pays sur lesquels il s’affichera dans Google
  • une propriété domaine pour analyser quel site se positionne réellement sur un pays donné.

Exemple du cas courant des USA et du Royaume-Uni.

Une marque aura deux sites anglophones : 

  • artefact.com/en-us/ - visant les USA
  • artefact.com/en-gb/ - visant le UK

Un client / employé / dirigeant britannique fait remonter le fait qu’il a vu le site USA remonter dans Google en recherchant la marque, alors qu’il est bien à Londres.


Seule une vision d’ensemble du domaine peut relever les performances complètes et agrégées de la marque sur un pays donné. On aura donc pour le UK la liste de tous les différents sites générant de la visibilité et du trafic, d’une manière quantifiée. Les résultats de recherche de Google ne sont pas hermétiques, encore moins pour une même langue partagée sur plusieurs pays. On peut s’attendre à une part faible de visibilité du site USA au UK (10% maximum) sans que ce soit un problème majeur. Au-delà d’un certain seuil, c’est un problème SEO.

Impressions d'un domaine sur la Suisse selon les répertoires pays.

Exemple plus poussé : la visibilité (Impressions) des différents sites d’une marque sur la Suisse, et la progression dans le temps.

Mais sans une gestion intelligente des différentes propriétés de Search Console, impossible de quantifier le problème.

Comprendre les rapports techniques de la Search Console

L’outil est alarmiste. Pour chaque type de problème détecté sur un site, la Search Console envoie un mail à l’administrateur pour le prévenir. Comme pour les sujets de visibilité, un sujet ne devient un problème qu’à un certain seuil, il faut donc le quantifier (ce que ne font pas les mails d’alertes).

L’outil est alarmant : le rapport d’indexation relève qu’environ 10-20% des pages du site sont indexées.

Rapport d'Indexation des pages dans la Search Console Google

Bonne nouvelle : c’est un ratio courant pour la plupart des sites. Deux raisons à ça : 

1 - Google entretient la confusion entre page et URL

Une page est un fichier HTML, enrichi par des images et de la mise en forme, et répondant en HTTP 200 pour signifier que la page est en ligne. Si une page n’est pas accessible, ce n’est pas une page. Une URL en revanche est par définition l’adresse d’une ressource, qui peut être une page).

Une page peut avoir eu plusieurs adresses (URLs) et en changer en fonction de la vie du site : migrations, changement de marque, de répertoires. Ces URLs sont donc d’anciennes adresses de la même page, en général redirigées, ce qu’on retrouve dans le rapport “Page avec redirection”.

2 - Google conserve un historique des URLs de votre site

C’est la même logique pour des pages “Introuvables (404)” : ce sont d’anciennes URLs du site, non redirigées et non fonctionnelles (parfois simplement fausses), par exemple d’anciens produits mis hors ligne. Un site e-commerce aura forcément un historique de catalogue que Google a connu au fil des années.

Ces URLs disparues, Google les garde en mémoire dans son index. Un site neuf verra donc sa Search Console entièrement verte, alors qu’une marque en ligne depuis 20 ans aura un ratio élevé de “pages” non indexées, sans conséquences ni potentiel d’optimisation en SEO.

Ce qui importe dans la Search Console : la compréhension des rapports

Chaque rapport de non-indexation mérite d’être étudié ponctuellement afin de détecter de vrais problèmes, des patterns d’URLs ou des templates de pages problématiques, et de valider si la duplication de contenu est bien gérée par Google.

Une non-indexation est une bonne nouvelle si c’est le comportement attendu. Chez un e-commerçant, des produits quasi identiques n’ont pas de valeur - on leur attribue une balise rel=canonical afin de désigner une unique version à indexer.

Paradoxalement, l’indexation est un sujet plus critique que la non-indexation : un site web est évalué par Google sur la base de ce qui est indexé. Est-ce que l’on maîtrise bien le périmètre indexable de notre propre site ? Est-ce que la couleur verte rassurante ne cache pas des duplications massives de pages à cause d’un module générant des combinaisons de paramètres d’URLs ?

En bref : un outil indispensable à condition d’être bien compris

Afin de comprendre les performances de son site sur un moteur de recherche donné, la Search Console est nécessaire, mais requière : un bon paramétrage des différentes propriétés du site et une compréhension des différents rapports. Une fois ces bases bien établies, un bon déploiement d’une stratégie SEO est possible.