Todo list 2017 : villes et entrepreneurs, en route pour la smart city
L'ouverture des données et les nouvelles mobilités seront cette année les principaux défis des cités qui veulent devenir intelligentes et des professionnels du secteur.
2017 est un tournant pour le marché de la smart city. Conformément à la loi pour une République numérique, toutes les villes françaises de plus de 3 500 habitants devront se lancer au cours de prochains mois, si ce n'est déjà fait, dans l'ouverture de leurs données publiques. Objectif pour elles : être prêtes en octobre 2018, date butoir fixée par le texte. Ce seront autant de nouveaux business pour les entreprises capables de créer des services innovants à partir de ces data mais aussi l'occasion pour les communes tricolores de se lancer dans la smart city et de s'intéresser aux offres du marché. Le JDN a repéré les principaux défis à relever et les opportunités à creuser cette année pour les villes comme pour les entreprises.
Pour les villes
1. Franchir le pas de l'open data. Le compte à rebours est lancé. Si aujourd'hui seules 15 des 20 villes les plus peuplées de France ont engagé une démarche open data, toutes devront s'être lancées le 1er octobre 2018, conformément à la loi pour une République numérique promulguée fin 2016. C'est même l'ensemble les communes de plus de 3 500 habitants qui devront se plier à cette nouvelle exigence nationale. Une occasion à saisir pour les mairies qui pourront en profiter pour s'ouvrir à un immense vivier d'innovations et s'inspirer de la réussite de Londres, dont le portail open data a généré plus de 450 applications de mobilité en seulement deux ans d'existence, selon le premier rapport d'étape du projet Smart London.
2. Passer à l'ère du monitoring urbain. Pour les smart cities les plus développées, gérer toutes les données issues des multiples capteurs de la ville peut vite devenir un casse-tête. Elles peuvent s'équiper de solutions de monitoring telles que celles développées par Huawei ou Cisco. Pour les smart cities en devenir, Dassault Systems utilise le même genre d'outil pour simuler les impacts de nouveaux équipements avant même leur installation, comme à Singapour.
3. Se préparer au véhicule autonome. Lyon a été la première à dégainer en 2016. Son service de transport en commun en navettes autonomes Navly, qui circule dans le quartier de la Confluence, pourrait en inspirer d'autres. Si la capitale des Gaules a choisi les véhicules de la start-up française Navya, Paris doit bientôt suivre le mouvement et créer une liaison entre la Gare de Lyon et la Gare d'Austerlitz avec des minibus sans chauffeur de son compatriote EasyMile. Les deux villes ont opté pour cette solution pour résoudre une problématique majeure pour la plupart des agglomérations : le transport de dernier kilomètre.
Pour les entreprises
1. Profiter de l'essor de l'open data. Entre la généralisation de l'open data dans les villes et les démarches d'ouverture des transporteurs publics comme la RATP, qui vient de libérer ses données temps réel sur son portail open data, les opportunités sont nombreuses pour inventer ou réinventer le calcul d'itinéraires multimodaux en temps réel, à l'image de ce que propose Citymapper. Il y aussi beaucoup de services à développer autour des données sur les flux de circulation, des piétons et des véhicules, ou sur le patrimoine immobilier, par exemple.
2. De nouveaux services à inventer avec les transporteurs. Outre la RATP, qui promet que l'intégralité de son réseau sera couvert en 3G ou en 4G d'ici 2018, la SNCF a lancé en décembre dernier TGV Connect, un service qui proposera une connexion Wifi gratuite d'ici la fin de l'année sur toutes les lignes à grande vitesse du pays. Une nouvelle connectivité à bord qui permettra aux professionnels de l'information voyageur, du divertissement ou du e-commerce d'imaginer de nouveaux services pour les passagers. 150 des 380 gares SNCF d'Ile-de-France sont aussi d'ores et déjà équipées en Wifi.
3. Répondre au besoin de nouvelles mobilités des constructeurs automobiles. A l'image de Vulog, qui a récemment lancé un service de voitures en libre-service avec PSA à Madrid, le marché de l'autopartage est en pleine effervescence et les constructeurs automobiles sont très friands des solutions connectées. Le boîtier connecté de la start-up tricolore reconnaît la clé virtuelle contenue dans le smartphone de l'utilisateur, qui peut ainsi ouvrir la voiture dès qu'il l'a réservée à un autre particulier. Au-delà de ce système dit de "free-floating", car il ne nécessite plus de bornes dédiées et permet ainsi de laisser sa voiture n'importe où en ville, les industriels regardent de près les solutions imaginées par les jeunes pousses tricolores. PSA vient d'ouvrir son Business Lab, doté de 100 millions d'euros pour soutenir des start-up, et Renault dispose d'un incubateur dédié à la mobilité connectée.