Anne Laliron (PSA) "PSA cherche des opportunités de business dans la smart city, l'usine du futur et la cleantech"

La directrice du nouveau Business Lab du groupe automobile français forme une équipe de 8 experts pour détecter de nouvelles jeunes pousses innovantes à l'international.

Anne Laliron est directrice du Business Lab de PSA. © PSA

JDN. Vous venez de lancer le Business Lab de PSA. Quel est son rôle ?

Anne Laliron (PSA). Le Business Lab a pour objectif de fournir des points d'entrée privilégiés dans les services du groupe aux start-up que nous sélectionnerons. Pour cela les 8 membres de notre équipe se répartissent entre la France, San Francisco et Singapour pour être au plus près des entrepreneurs et s'appuient sur toutes les antennes innovations du groupe dans le monde, comme à Shanghai par exemple.

Aujourd'hui une start-up qui frappe à la porte d'un grand groupe comme le nôtre ne sait pas à qui s'adresser et peut se perdre dans les méandres des différents services ou des mails transférés entre les responsables de l'entreprise. Nous voulons professionnaliser notre relation avec elles grâce à un logiciel CRM qui nous permettra de leur répondre rapidement. Nous savons que les jeunes pousses ne peuvent pas attendre six mois pour avoir une réponse, ou alors elles se tourneront vers un autre constructeur.

Dans quels domaines estimez-vous avoir le plus besoin des start-up ?

Les thématiques prioritaires sont les nouvelles mobilités et le digital mais nous comptons aussi détecter d'autres opportunités de business adjacents dans des secteurs comme la smart city, l'usine du futur ou la cleantech. Nous voulons aussi aller chercher de nouvelles sources de revenus en dehors de notre core business dans les services aftermarket ou dans des domaines plus éloignés tels que l'e-commerce. L'écosystème des start-up peut nous apporter beaucoup de choses dans ces secteurs pour lesquels nous et nos fournisseurs n'avons pas de solutions.

Comment allez-vous intégrer les jeunes pousses qui seront sélectionnées ?

Nous allons multiplier les opérations telles que des pitchdays, des hackathons ou des appels à projets comme celui que nous venons de lancer avec EuraTechnologies, le Batch Mobility. A chaque besoin identifié nous irons trouver chez ce genre de partenaires les start-up qui travaillent sur la thématique recherchée. Notre but est de leur offrir des partenariats et la possibilité de tester leurs technologies auprès de nos clients. Les financer n'est pas une fin en soi car de nombreuses start-up préfèrent garder leur indépendance. Accélérer les partenariats avec les start-up nous permettra de garder un avantage compétitif.

Avec quel budget ?

Le Business Lab va gérer une enveloppe de 100 millions d'euros, comme prévu dans notre plan stratégique Push to Pass lancé cette année et prévu jusqu'en 2021.

Le Business Lab comprend aussi une partie Venture Development, en partenariat avec Idinvest Partners. Pourquoi ne pas créer votre propre fonds d'investissement ?

Nous ne voulons pas d'un fonds corporate car nous préférons nous appuyer sur des experts aguerris. Idinvest a une très bonne expérience dans la sélection des start-up. Nous y avons nous-même investi et nous sommes en train d'analyser les jeunes pousses de leur portefeuille. Nous en avons déjà repéré mais nous ne pourrons en dire plus que dans les prochains mois. D'autres fonds complémentaires nous rejoindrons aussi par la suite.