Des lampadaires aux consignes de tri, Bordeaux met tout un quartier à l'IoT

Des lampadaires aux consignes de tri, Bordeaux met tout un quartier à l'IoT La métropole installe 500 capteurs pour optimiser la consommation et le coût des services publics... et évaluer ses propres compétences.

Dès juillet prochain, les Bordelais auront droit à un avant-goût du quotidien dans une ville intelligente. Dans le nord de la ville, tout le quartier attenant au stade Matmut Atlantique fera l'objet d'une vaste expérimentation permettant de mesurer l'impact du déploiement d'infrastructures connectées. Bordeaux Métropole, qui pilote le projet, veut voir comment les données remontées par des capteurs IoT peuvent aider la collectivité à améliorer l'efficacité de ses services publics, en réduisant leur coût. 500 capteurs seront installés entre février et juin par la société Spie, intégrateur spécialisé dans l'énergie et les communications, qui a remporté le contrat après un appel d'offre auquel ont répondu huit consortiums.

"A l'origine, ce projet portait simplement sur l'éclairage public", raconte Christophe Colinet, chargé de mission métropole intelligente à Bordeaux Métropole. "Nous devions changer 200 points lumineux et souhaitions profiter de leur connectivité pour développer un système de maintenance prédictive ainsi qu'un système d'allumage lorsqu'une présence est détectée. Mais le passé nous a montré que lorsqu'on laissait chaque métier déployer ses solutions individuellement, il devenait ensuite difficile de les interconnecter. Nous avons donc préféré connecter tous les métiers en même temps, à l'échelle d'un quartier."

Chaufferies, compteurs, bornes de recharge...

Outre les lampadaires, des capteurs seront installés sur d'autres sources de consommation d'énergie comme les chaufferies des groupes scolaires et antennes sportives du quartier. Tous les compteurs d'eau, de gaz et d'électricité d'équipements appartenant à la collectivité, ainsi que les bornes de recharge pour véhicules électriques, sont aussi concernés. Ici encore, il s'agit d'optimiser la consommation et de prévenir les pannes. Pour les bornes de recharge électrique, le but est également d'en apprendre plus sur leur usage (moment de la journée, type de charge),  notamment pour déplacer celles qui rencontreraient peu de succès ou agrandir les plus utilisées.

Les applications de l'IoT ne se cantonneront pas au secteur énergétique. La gestion des déchets sera également impactée. Les consignes de tri seront équipées de capteurs capables d'évaluer leur taux de remplissage.  En fonction de ce taux, un nouvel itinéraire sera calculé chaque jour pour éviter les détours et arrêts inutiles. Autre équipement public connecté : les bornes à contrôle d'accès, qui bloquent certaines zones piétonnes mais peuvent s'abaisser pour laisser passer des véhicules autorisés. En plus de la maintenance prédictive sur le long terme, la métropole souhaite être alertée si une borne subit un choc car elles sont souvent endommagées.

Ce déploiement est l'occasion pour la métropole d'évaluer les capacités du réseau IoT LoRa  (déployé par Bouygues et Orange) mais aussi… ses propres compétences. "Toute la difficulté pour la collectivité est de maîtriser la technologie et d'avoir les équipes dédiées pour s'en occuper. Ce test est aussi un moyen de choisir entre exploiter le réseau LoRa nous-mêmes et passer par une délégation de service public", explique Christophe Colinet. Une fois tous les capteurs installés, la métropole se donne six mois, jusqu'à fin 2018, pour évaluer leur intérêt. Si le test s'avère concluant, elle étendra cette infrastructure connectée à l'ensemble de la ville.