Alexis Martinez (H2V) "A terme, l'hydrogène vert représentera 15% du mix énergétique global"

A l'approche de l'événement "Nous demain, vers la métropole durable", organisé par la Métropole Aix-Marseille-Provence en partenariat avec le JDN ce 27 novembre, Alexis Martinez, CEO de H2V, évoque une énergie du futur : l'hydrogène vert.

JDN. Vous intervenez lors d'une table ronde sur les énergies du futur. En quoi l'hydrogène vert est une énergie du futur ?

Alexis Martinez est CEO d'H2V. © Alexis Martinez - H2V

Alexis Martinez. L'hydrogène vert est le résultat d'un procédé appelé électrolyse de l'eau, qui divise l'eau en hydrogène et en oxygène. C'est une énergie du futur car sa production et son utilisation ne dégagent aucune pollution, aucune particule fine, aucun oxyde d'azote et bien sûr aucun CO2. L'hydrogène vert est également une énergie du futur car ses usages sont multiples. Il peut remplacer l'hydrogène gris, une énergie très polluante utilisée notamment dans le processus de raffinage ou encore dans la production de carburants de synthèse. L'hydrogène vert concerne également le secteur de la sidérurgie car il intervient dans la réduction du minerai de fer. Enfin, l'hydrogène vert est utile pour le secteur de la mobilité lourde. D'ici 2030, il sera en mesure de produire, via des piles à combustible, de l'électricité qui alimentera le moteur électrique des camions. Les usages de l'hydrogène vert sont vraiment nombreux. A terme, cette énergie représentera 15% du mix énergétique global.

Quels sont les freins à une production massive d'hydrogène vert ?

La clé c'est d'avoir assez d'électricité car les solutions de décarbonation, dont l'hydrogène vert, ont des besoins électriques très importants. Par exemple, à H2V, notre projet de fosse pour l'hydrogène vert a des besoins électriques équivalents à la consommation annuelle d'une ville de la taille de Paris. Il faut donc de l'électricité en grande quantité. Il existe deux possibilités pour que celle-ci soit décarbonée : l'électricité d'origine renouvelable sécurisée via des Power Purchase Agreement (PPA) et l'électricité bas carbone issue du réseau électrique français. Hormis l'électricité, une autre condition est nécessaire : il faut de nombreux électrolyseurs avec des fournisseurs fiables et compétitifs.

Le coût de l'hydrogène vert ne peut pas être également un frein à sa production massive ?

Le frein au développement de l'hydrogène vert est son coût de revient, deux fois supérieur au coût de l'hydrogène gris. On a besoin de subventions, au moins au début, pour développer cette énergie décarbonée et pour compenser l'écart de son coût avec celui de l'hydrogène gris. Ces subventions permettraient aux industriels de se développer et de faire leur mutation environnementale donc elles sont très importantes. En résumé, pour une production massive d'hydrogène vert, il faut de l'électricité et des électrolyseurs en grande quantité, ainsi que des subventions.