La transformation digitale au cœur de la gestion des données environnementales
95% des entreprises françaises communiquent sur leur développement durable et ESG (Economic and Social Governance) selon l'étude " Survey of Sustainability Reporting " réalisée par KPMG en 2022.
Dès janvier 2024, avec l’entrée en vigueur de la directive européenne CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive), les entreprises devront délivrer davantage de données extra-financières et communiquer sur leur impact environnemental.
Comment les entreprises françaises peuvent-elles répondre à l’appel ? Comment mettre en place et optimiser la collecte de données environnementales fiables et qualitatives ? Comment développer un modèle de croissance plus responsable ?
Répondre au défi de la collecte et de l’analyse de la data
Les exigences de la CSRD impliquent de revoir à la hausse le volume et le détail des données destinées au reporting environnemental. En effet, une centaine d’indicateurs sont pris en compte, répartis sur 12 normes et appliqués aux filiales, fournisseurs et partenaires de chaque entreprise. Cela nécessite un investissement conséquent en temps, ressources et expertise pour garantir une collecte fiable et une analyse qualitative des données. Mais au-delà de la simple réponse aux exigences de la CSRD, ce travail peut être mis au service de la stratégie globale des entreprises.
Au-delà de la conformité, viser la durabilité
Dans un monde où la durabilité comporte de plus en plus un intérêt économique, la gestion des données environnementales liées à l’entreprise devient un élément incontournable des stratégies de croissance. Il revient aux compagnies d’identifier les postes à émissions et de calculer leur empreinte carbone avant de mettre en place une stratégie adaptée. Ce qui, d’ailleurs, sert aussi à garantir un suivi de l’impact réel des mesures prises et à promouvoir l’engagement dans les Objectifs de Développement Durable (ODD). Or, selon un bilan récent des Nations Unies, le monde est « loin » d’être sur la bonne voie pour atteindre la plupart des ODD d’ici à 2030. Il est vrai qu’au stade actuel, encore beaucoup d’entreprises du CAC40 ne pourront pas respecter l’agenda 2030 fixé par l’ONU.
La nécessité d’une démarche globale adaptée à chaque entreprise
Pour dépasser les exigences de la CSRD et rejoindre les leaders de la croissance durable, les entreprises doivent adopter une approche globale. Il n’existe pas d’unique bonne solution car chaque organisation a ses particularités, mais la mise en œuvre de tout projet de croissance verte nécessite que tous les services stratégiques de l’entreprise soient impliqués, avec un modèle associant audit, conseil et conduite du changement. Les solutions de collecte et d’analyse de data sont nombreuses et évoluent rapidement, propulsées par Microsoft, Salesforce, Service Now, etc.
Mais la collecte de data constitue la partie la plus difficile de la démarche, car il faut développer un API dans l’environnement technologique de l’entreprise et rendre le processus autonome. Sans outil permettant d’automatiser la collecte de données, l’audit - coûteux et chronophage - doit être reconduit chaque année.
Les technologies émergentes, précieux leviers d’une action durable
Les entreprises font de plus en plus appel aux technologies émergentes dans la gestion de leurs problématiques. Les systèmes les plus innovants assurent toutes les étapes de l’engagement responsable des entreprises, allant de la collecte de données à la mise en œuvre de la feuille de route. Les questions environnementales n’y échappent pas. La blockchain représente un atout pour la qualité des données collectées et leur sécurisation. De plus, l’IA et ses capacités analytiques permettent d’optimiser la mise en place de stratégies sur-mesure de réduction de l’empreinte carbone.
En tirant partie de la transformation digitale dans une démarche à la fois globale et personnalisée, les entreprises peuvent opérer une transformation environnementale efficace. Elles n’ont de toute manière plus le choix car leur valorisation (par exemple lors de M&A) sera portée pour moitié sur le facteur durabilité. Nous devons saisir l’opportunité de l’entrée en vigueur de la CSRD pour marquer un véritable tournant vers un business responsable. Il faut transformer nos modèles et étendre nos nouvelles méthodes à la société. Et pour cela, l’innovation technologique est le levier le plus adapté.