Carrier IQ se défend de violer la vie privée

Les détails techniques fournis par un responsable de Carrier IQ ont convaincu un expert indépendant : les données automatiquement filtrées ne sont contrôlées que par les opérateurs, dans le respect de la loi.

Alors que Sénat américain a demandé à Carrier IQ de s'expliquer sur les informations collectées par son mouchard, un responsable de Carrier IQ a précisé à la presse le fonctionnement précis du rootkit pouvant espionner les 150 millions de smartphones sur lesquels il est embarqué. Et, selon Dan Goodin, un expert indépendant reconnu, "il a pu fournir suffisamment de détails techniques pour convaincre que son logiciel de diagnostic ne représente pas une menace pour la vie privée des propriétaires de smartphones ".
 

 

Les opérateurs, seuls à contrôler les données, "dans le respect de la loi"


Dans ces explications, Andrew Coward, VP Marketing de Carrier IQ, rappelle que ce sont les opérateurs et non le fournisseur Carrier IQ qui contrôlent les données transmises depuis les smartphones, Carrier IQ n'ayant "aucun droit " sur ces données. Or" les opérateurs respectent les lois" et "auraient de toute façon accès à une énorme quantité de données sans la technologie Carrier IQ", fait remarquer Andrew Coward.

En outre, a-t-il précisé, les opérateurs récoltent avant tout "une énorme quantité d'informations" techniques sur la qualité des signaux radio. En général, la quantité d'informations envoyée quotidiennement d'un smartphone à l'opérateur pèse 200 kb soit 200 fois 1024 caractères, et jusqu'à 80% de ces 200 kb sont des informations purement techniques.
 

 

Carrier IQ dit filtrer et jeter les informations collectées non pertinentes


Or, pour limiter la puissance de traitement nécessaire, la politique de Carrier IQ a toujours été de "filtrer et jeter le plus d'informations non pertinentes possibles", selon Andrew Coward. Toutes les informations jugées non pertinentes sont donc immédiatement jetées, "avant que quiconque ne les ait vues", a tenu à préciser Andrew Coward.

Et c'est précisément le cas pour la plupart des données, comme les SMS ou les e-mails des smartphones  "qui ne sont jamais stockées ou communiquées" a bien souligné Andrew Coward. Quant à l'enregistreur de frappe, il ne servirait qu'à repérer des combinaisons de touches lors de conversations avec le service client. Enfin, si Carrier IQ collectait réellement toutes ces données, Andrew Coward fait remarquer que Carrier IQ auraient les mêmes besoins que Google en matière de datacenter.