Open Source : ce qui oppose Sarkozy et Hollande Promouvoir le Libre dans l'éducation : une priorité pour Hollande

françois hollande souhaite que 'les logiciels libres soient enseignés à l'école
François Hollande souhaite que "les logiciels libres soient enseignés à l'école comme à l'université" © JDN

Deuxième divergence sensible exprimée dans le cadre du questionnaire du CNLL rempli par les deux principaux candidats à l'élection présidentielle : la place du logiciel libre dans le secteur public, et notamment dans la commande publique et dans l'éducation.

Promouvoir le Libre dans l'éducation : une priorité pour Hollande, pas pour Sarkozy

François Hollande indique être notamment très favorable à ce que le logiciel libre occupe une place plus grande dans l'éducation, tant à titre de cursus qu'en tant qu'outil de travail. "Nous agirons avec force pour étendre sa présence sur ce terrain", promet-il. 

Nicolas Sarkozy indique, lui, y être seulement "plutôt favorable", et fait savoir qu'il n'en fait pas une priorité. Le candidat sortant invoque en particulier la maîtrise des dépenses publiques, et la réduction de la fracture numérique.

"Le budget informatique des administrations consacré au logiciel libre est en croissance de 30% par an." (Nicolas Sarkozy)

François Hollande veut privilégier les logiciels libres dans les concours et examens

Le candidat socialiste, souhaite de son côté que "les logiciels libres de qualité, utilisant des formats ouverts normalisés, soient enseignés à l'école comme à l'université, et que leur usage soit privilégié dans les concours et examens, tant pour la bureautique que pour les usages scientifiques, techniques ou documentaires."

Et, contrairement à Nicolas Sarkozy, François Hollande n'invoque pas uniquement les économies, mais une aspiration à faire contribuer les étudiants : "l'éducation ne devra donc pas seulement faire des élèves des 'consommateurs' de l'informatique, mais aussi des 'créateurs' qui sauront décoder et surtout 'coder' cet univers", a-t-il écrit au CNLL.

Une position qui satisfait nettement plus le CNLL : "la contribution active et la prise de contrôle sur le logiciel étant l'essence même du logiciel libre, nous ne pouvons qu'être sensibles à cette formulation", commente Patrice Bertrand, président du CNLL.

Place du logiciel libre dans la commande publique : des discours et des actes

Sur la question de la place logiciel libre dans la commande publique, Nicolas Sarkozy veut faire valoir son bilan : "le gouvernement a identifié le logiciel libre comme un axe stratégique du développement du secteur numérique en France. En 2010, plus de 15% du budget informatique des administrations était consacré au logiciel libre, et ce chiffre est en croissance de 30% par an.

"Les logiciels libres facilitent la mise en concurrence des fournisseurs de prestations externalisées." (François Hollande)

Pour François Hollande, "les services informatiques de l'État utilisent encore beaucoup de logiciels propriétaires malgré des progrès notables. Les logiciels libres permettent quant à eux davantage de mutualisation, et facilitent la mise en concurrence des fournisseurs de prestations externalisées."

En outre, s'il est président, il promet de doter l'Etat d'"une véritable stratégie technologique" articulée autour de plusieurs grands principes dont "l'interopérabilité à travers les logiciels libres et les standards ouverts."

Promotion du Libre dans l'administration : des discours et des actes


"Sur ce point les discours peuvent sembler similaires, mais les différences sont plus visibles dans les actes et les nominations qui se sont faites et qui se feront", fait remarquer Stefane Fermigier, du CNLL. Ce dernier rappelle que "l'Education nationale, dernièrement dirigée par des ministres UMP, ne s'est pas récemment illustrée dans un soutien actif au logiciel libre alors que des efforts plus visibles ont eu lieu dans les régions et les collectivités locales, majoritairement à gauche".

Il cite notamment l'exemple de la région Ile-de-France (PS). "Elle est très en pointe sur ce sujet. L'Ile-de-France a basé ses Espaces Numériques de Travail sur une solution Open Source, et poussé de nombreuses solutions Open Source comme OpenOffice, LibreOfice ou Firefox."