Les technologies au service des professionnels de santé et leurs patients

La digitalisation progressive du secteur a pour but de faciliter les processus et démarches, et ainsi de pallier certaines problématiques dont souffre la population française.

Selon une enquête récente de l’Observatoire Cetelem sur la santé, 78% des personnes interrogées considèrent l’utilisation des nouvelles technologies, dans le domaine de la santé, comme une avancée pour améliorer la transmission d’informations entre les professionnels de santé, et assurer un meilleur suivi médical au quotidien. 67 % jugent également l’e-santé comme un outil efficace pour lutter contre les déserts médicaux.

Alors que la question de l’accès aux soins fait activement débat en France, la digitalisation progressive du secteur a notamment pour but de faciliter les processus et démarches, et ainsi de pallier certaines problématiques dont souffre la population française. Or, bien que les français plébiscitent de plus en plus le digital, comme en témoignent les précédents chiffres, l’usage des technologies dans la relation médicale s’accompagne encore de nombreuses craintes. Les médecins ont notamment besoin de s’organiser pour en tirer le meilleur parti, tout en tenant compte des appréhensions des patients et détracteurs de ces méthodes évolutives.

L’IT, facilitateur du quotidien

Loin de chercher à se substituer à l’homme, les technologies ont vocation à améliorer le quotidien des praticiens et des patients. La question des déserts médicaux vient relancer une discussion qui se tient depuis plusieurs années déjà dans le secteur. En effet, ce dernier est confronté à une pression croissante de la demande, des changements démographiques, des restrictions financières et des patients de plus en plus exigeants. Les professionnels de santé n’ont donc pas d’autre alternative que de réévaluer la manière dont ils dispensent leurs services, tout en encourageant la population à utiliser les services d’e-santé, dans la mesure du possible. Nous sommes aujourd’hui dans une ère de la collaboration médecin/patient. Que ce soit l’amélioration des services, des soins, de l’expérience patient et de celle des employés, ou encore la nécessité de réduire les coûts, les défis sont multiples et le rôle des technologies est de soulager ces points de pression.

Les dépenses IT augmentent dans les technologies de santé et conduisent progressivement les patients à se connecter à leur santé personnelle. Par exemple aux Etats-Unis, tandis que 40 % des fournisseurs de services de santé rapportent que leurs budgets IT continuent de grandir, seuls 25 % d’entre eux dédient cette croissance aux dossiers de santé électroniques (DES), l’équivalent du dossier médical personnel (DMP) en France, des outils de coordination des soins entre l’ensemble des professionnels de santé. En outre, avec l’avènement d’internet, le comportement des patients a changé, et ils sont largement sensibilisés aux technologies, que ce soit pour la gestion de leurs comptes bancaires, leur shopping ou rechercher des informations sur des symptômes ; de plus en plus d’activités se font à présent en ligne. Toutefois, cette transition technologique se fait plus lentement au niveau des professionnels de santé qui, n’ayant pas encore pleinement pris conscience des bénéfices de l’IT, n’en voient pas le ROI dans le cadre de leur activité.

Télésoins et télésanté : des aides pour chaque besoin

Les services de télésoins, la télésanté, la télémédecine et autres systèmes de communication médicale aspirent à dégager un temps considérable aux professionnels du secteur et simplifier le quotidien des patients, tout en répondant à des problématiques plus larges telles que celle les déserts médicaux :

  • Les télésoins par exemple, ont pour but de permettre aux patients de garder leur autonomie et leur indépendance à domicile aussi longtemps que possible. Les technologies développées dans ce cadre leur permettent notamment de se souvenir de ce qu’ils doivent faire, comme la prise de leur traitement. Un système de télésoins peut aussi automatiquement alerter les équipes médicales – en local, le SAMU ou encore les pompiers – ou l’accompagnant du patient en cas de problème. Il s’agit d’un soutien supplémentaire des équipes soignantes pour simplifier leur quotidien et celui de leurs patients.
  • La télésanté, est quant à elle spécifique aux personnes souffrant de maladies plus longues et soignées à leur domicile. Ce type de technologies permet à ces personnes de surveiller leur état de santé sans avoir à se rendre constamment chez le médecin. On leur montre – ainsi qu’à leur aidants – comment gérer les résultats de leurs examens ou tests, et les transmettre aux professionnels qui les vérifient et contrôlent leurs besoins en matière de santé.

Garder le contact, conserver l’humain

De nombreux organismes de santé ont amélioré l’efficacité et l’expérience patient en intégrant la mobilité dans leur quotidien. Pour ce faire, ils s’appuient sur des systèmes centralisés qui facilitent les prises de rendez-vous dans différents services en un seul appel, et informent immédiatement les patients des disponibilités des médecins. Options de rappels, emails, SMS et internet peuvent être intégrés à la plateforme pour augmenter la probabilité de résolution des demandes dès le premier appel ; cela réduit les coûts mais surtout, améliore la satisfaction du patient qui a souvent besoin de réponses immédiates. En outre, des alertes peuvent être mises en place lorsque les appels s’accumulent et que trop de monde est en attente, comme cela peut-être le cas dans un centre médical, par exemple. Par ailleurs, nous voyons de plus en plus l’usage des SMS dans ce secteur pour envoyer des rappels de rendez-vous aux patients que ces derniers peuvent accepter, refuser ou modifier au besoin.

Le pouvoir des technologies dans le secteur de la santé est immense et va fondamentalement aider le personnel médical, mais aussi les patients. Elles permettent un meilleur suivi des patients, une qualité de travail améliorée et une réduction des erreurs, sans pour autant enlever la relation humaine essentielle à ces métiers. Les nouvelles technologies offrent également la possibilité de centraliser les informations relatives à un même patient, prévenant, de cette manière, les pertes de données ou doublons dans les dossiers. C’est pourquoi les technologies et outils de communications, auxquels les membres du gouvernement et les professionnels réfléchissent actuellement, doivent être perçus comme un bénéfice pour le secteur et non comme un frein. Mais comme toute nouveauté, pour être adoptées, elles ont besoin d’être clairement expliquées et inscrites dans le cadre juridique, tout particulièrement dans ce domaine sensible.