Guide sur la robotique collaborative par le ministère du travail : un signe des temps qui changent ?

Alors que les robots collaboratifs, ou cobots, se font de plus en plus fréquents, le ministère du Travail a publié un guide de prévention. Destiné "aux fabricants et utilisateurs", il vise à aider à leur mise en place.

Les robots collaboratifs, ou cobots, désigne cette "nouvelle"  (mais déjà vieille de plus d’une décennie) génération de robots destinés à travailler avec les humains. Exosquelettes, bras robotisé, ces cobots permettent à l’employé d’effectuer son travail plus efficacement, que ce soit en l’accompagnant dans le processus, ou en le remplaçant pour les parties les plus exténuantes de ce dernier.

Leur popularité grandissante, qui ouvre des perspectives inédites aux industriels, a entraîné leur généralisation. L’occasion pour le Ministère du Travail d’apporter un peu de sacro-sainte régulation, et donc de publier un guide de prévention à l’usage des fabricants et utilisateurs pour la mise en œuvre des applications collaboratives robotisées[1].

Fruit de la collaboration entre le Ministère du Travail et de l’Institut National de Recherche et de Sécurité, le guide a également fait intervenir tout le secteur. Plusieurs experts de l’industrie (constructeurs de robots, intégrateurs, centres techniques, organismes d’inspection issus de nombreux organismes : INRS, Eurogip, Symop, Coprec, FIM, Cetim, UNM…) ont participé à la rédaction du guide. Une crédibilité nécessaire pour légitimer ce guide, qui espère apporter un peu de lumière pour les industriels et les familiariser avec les cobots.

Évaluer les risques pour les supprimer

Le guide vise à établir un cadre de règles et de conseils auxquels les chefs d’entreprises et employés pourront se référer, afin de favoriser l’adoption de ces nouveaux outils.

Il pose les définitions de la collaboration homme-robot, qu’elle soit directe ou indirecte, puis revient pas à pas sur l’ensemble des étapes de la mise en œuvre de telles installations : intégration, prévention à la conception, exploitation et maintenance…

À chaque phase, le guide énumère les normes et les démarches à suivre aussi bien pour l’installateur que pour l’utilisateur, et s’appuie sur des exemples concrets d’intégration réussie. L’analyse des risques prend également une part importante de l’ouvrage. On retrouve ceux liés au fonctionnement du cobot (erreur de programmation, dysfonction), au poste de travail (sécurité des opérateurs, nuisances sonores) ou à l’environnement du poste (conditions d’installation, coactivité avec les autres machines, etc.). Sont ensuite livrés les éléments de sécurité permettant de diminuer le risque de voir les situations dangereuses arriver.

De quoi rendre ce guide indispensable, à une époque où les industriels réalisent que l'implantation de robots collaboratifs est autant affaire de psychologie sociale que d’expertise technique. Car pas question de faire entrer les cobots dans les usines sans l’accord de ceux qui y travaillent.

La cobotique, avenir de l’industrie

La cobotique, branche émergeante de la robotique, connaît aujourd’hui une croissance forte. Pour assurer leur futur, face à une concurrence internationale toujours plus dure et un environnement plus compétitif que jamais les entreprises doivent y investir dès aujourd’hui. La cobotique sera, à coup sûr, indispensable dans les années à venir. Rater le train en marche n’est pas une option.  

En effet, plus pratique, plus rapidement rentable (coût d’achat et d’entretien faible), et aux applications multiples dans de nombreux secteurs (industrie, santé, militaire, famille…), ses apports sont considérables.

La capacité des cobots à maintenir une cadence élevée pour une activité précise et exténuantes permet un gain de temps, et donc de productivité notable. Les humains, délestés des tâches lassantes et ennuyeuses, peuvent se concentrer sur un travail à plus forte valeur ajoutée. Aisés à reprogrammer, ces robots d’un nouveau genre peuvent également s’adapter à de nouvelles tâches. Et loin des énormes et coûteux robots traditionnels, les cobots sont facilement accessibles aux PME, qui représentent une grande partie du tissu industriel français.

Opérés par un humain, ou travaillant avec, les cobots peuvent ainsi éviter à une entreprise de délocaliser et lui permettre de gagner des points de compétitivité, avec à la clé l’embauche et le maintien des emplois. Il est donc essentiel que les entreprises françaises misent sur la robotique. Cette initiative gouvernementale est un signe encourageant de la part de l’Etat, et il faut maintenant espérer qu’elle encourage plus de chefs d’entreprises à se lancer dans l’aventure…

[1] Source