DSI : à quoi s'attendre pour 2019 ?

Entre intelligence artificielle, lois sur la protection des données personnelles, diversité et cloud, les DSI doivent trouver le moyen d’exploiter le chaos engendré par le changement permanent.

En milieu rural, le manque de médecins complique singulièrement le quotidien des patients atteints de maladies chroniques. Une crise ou un problème de santé peut vite se solder par une visite aux urgences qui coûtera cher au patient comme à l’hôpital. Cependant, les malades ont désormais la possibilité de consulter des médecins de différentes villes en acceptant un parcours de soins virtuel, gage d’un suivi médical à la fois pratique et économique. L’essor des soins virtuels enrichis d’une dose d’IA est une des grandes tendances pressenties pour 2019 et les années suivantes.

Les technologies évoluent beaucoup trop vite pour que les entreprises suivent le mouvement. Dès lors, celles-ci ont tout intérêt à s’appuyer sur ces prédictions dans le cadre de leur planification stratégique, mais aussi pour se faire une idée plus précise de ce que l’avenir leur réserve.

Les experts de l’IA confinés à certains domaines

Jusqu’en 2020, 80 % des projets impliquant un recours à l’IA relèveront du travail d’alchimiste, et il y aura un besoin pour des talents beaucoup plus spécifiques.

Ces cinq dernières années, l’engouement croissant pour les techniques d’IA et le battage médiatique dont elles ont fait l’objet se sont traduits par une multiplication des projets de ce type en entreprise. Or, ces dernières qui en attendaient monts et merveilles ont parfois déchanté par la suite. S’ajoute à cela le fait que les professionnels compétents ne peuvent suivre la cadence infernale imposée par le changement. L’absence de langage commun à toutes les parties continue de faire obstacle à son évolutivité, tout comme l’hyperspécificité de la plupart des savoir-faire liés à l’IA. Pour en exploiter pleinement le potentiel, il faudra associer les compétences nouvelles aux capacités d’automatisation rendues possibles par l’IA.

Les soins virtuels font progresser la santé

À l’horizon 2023, les urgences médicales américaines absorberont 20 millions de visites en moins grâce au passage des patients atteints de maladies chroniques aux soins virtuels enrichis d’IA.

En matière de santé, les services virtuels ont démontré qu’ils pouvaient offrir un suivi bien plus pratique et plus abordable qu’une consultation classique. Outre le manque de médecins, l’accent mis sur les résultats, la coordination des soins et la santé publique contraint les acteurs de la santé à se tourner vers des modèles plus efficaces et performants. Le recours aux soins virtuels, s’il se fait dans de bonnes conditions, peut abaisser les coûts tout en améliorant la qualité des prestations et en facilitant leur accès.

La diversité comme moteur de croissance

D’ici 2022, 75 % des organisations dont les équipes dirigeantes reflètent un esprit de diversité et une volonté d’inclusion dépasseront leurs objectifs financiers.

Les entreprises ont bien saisi les bienfaits de la diversité, mais elles doivent maintenant mettre l’accent sur ses différents types (par exemple, de mécanismes de pensée ou de modes de travail) et se donner les moyens de promouvoir l’inclusion. Pour ce faire, il sera crucial de travailler en concertation avec les dirigeants et les DRH.

Des données personnelles qui infestent la blockchain

D’ici 2022, 75 % des blockchains publiques seront remplies de données personnelles, exposant ainsi les entreprises à des problèmes de conformité aux lois de protection de la confidentialité.

La maîtrise de la technologie de blockchain nécessite une telle formation que les développeurs ne sont pas à l’abri d’enregistrer par mégarde des données personnelles. A cause du caractère inaltérable des blockchains, les données personnelles stockées ne pourraient être effacées sans compromettre l’intégrité de la chaîne. Cependant, les organisations ne peuvent continuer de stocker ces informations sous peine de violer les lois de protection de la vie privée. Pour éviter de se mettre en infraction, elles doivent adopter une architecture de blockchain de type « Privacy by design », c’est-à-dire conçue pour protéger la confidentialité des données, et notamment pour interdire l’ajout de texte libre dans lequel des données personnelles pourraient être enregistrées.

Les lois de protection de la vie privée pèsent lourdement sur les recettes publicitaires

D’ici 2023, le renforcement des règlements encadrant l’usage des données personnelles provoquera une hausse des coûts de publicité en ligne en astreignant les entreprises à réduire leur exploitation des cookies, ce qui pèsera lourdement sur les recettes générées grâce au web.

De plus en plus de pays se dotent de lois protégeant les données des consommateurs, portant un coup sévère au modèle actuel de la publicité sur internet et contraignant les grandes régies à revoir leur stratégie. Jusqu’alors, les entreprises exploitaient les données des consommateurs via les cookies afin de leur soumettre des publicités personnalisées et directes, mais le Règlement européen Général sur la Protection des Données et les lois d’e-privacy requièrent désormais le consentement éclairé des utilisateurs quant aux finalités de la collecte de ces informations et la possibilité qu’elles soient vendues à des tiers.

Les consommateurs ignorent les violations de sécurité

Jusqu’en 2021, les scandales liés aux réseaux sociaux et aux violations de sécurité n’auront aucune incidence durable sur les habitudes des consommateurs.

Le confort que nous retirons de l’usage des technologies l’emportera sur les préoccupations qu’elles suscitent en matière de sécurité et de respect de la vie privée. Nombre de consommateurs estiment que les entreprises de technologie devraient être surveillées et encadrées, mais les récentes violations de sécurité ne les dissuadent pas vraiment de continuer à utiliser ces services en ligne, si bien que les entreprises concernées changent très peu leurs pratiques après avoir été victimes d’un incident.