Weglot automatise l'internationalisation des sites web

Weglot automatise l'internationalisation des sites web La start-up française gère les traductions de contenu web et pilote leur diffusion au plus près des internautes, via un service cloud serverless en mode Edge.

Automatiser l'internationalisation d'un site web,c'est là le défi que s'est lancée la start-up parisienne Weglot. Fondée en 2016 par Rémy Berda, ingénieur et ancien d'AppNexus, et Augustin Prot, ex-spécialiste en fusions & acquisitions chez Lazard, Weglot a séduit pas moins de 50 000 services en ligne. Un mélange de sites corporate, marchands et de solutions en mode SaaS.

Le constat de départ ? "De multiples briques font référence pour bâtir un site : CMS, hébergement, outils de gestion d'emailings, de SMS, de paiement... Mais sur le créneau de la traduction de contenu web, une place restait à prendre", souligne Augustin Prot. Un créneau sur lequel Weglot se positionne avec une technologie qui ne manque pas d'originalité.

Commercialisé en mode SaaS, Weglot commence par parser l'ensemble des pages HTML qu'on lui soumet : titres, textes, balises meta... Puis, il les traduit en s'appuyant sur divers acteurs de la traduction automatique : DeepL, Google, Microsoft, Yandex... Des fournisseurs choisis en fonction des spécificités linguistiques des régions visées.

Ensuite, Weglot crée des sous-domaines (de type us.journaldunet.com) dans l'optique d'optimiser le référencement de chaque déclinaison dans sa zone cible. Pour ce faire, nul besoin de plugin à connecter au CMS. Weglot recourt à un proxy inversé. L'opération est orchestrée via le service cloud Lambda@edge d'Amazon. Une technologie serverless de diffusion de contenu qui permet aussi à Weglot de maximiser les performances d'affichage des traductions.

"Nous sommes rentables depuis notre première année d'exercice"

En vue d'intégrer d'éventuelles spécificités linguistiques, un éditeur contextuel permet aux équipes éditoriales du site de visualiser chaque page web traduite et de l'éditer. "Il est également possible de gérer ces adaptations par le biais d'un glossaire ou de listes de traductions", précise Augustin Prot. Les utilisateurs ont aussi la possibilité d'ouvrir la plateforme à des traducteurs professionnels s'ils le souhaitent.

Weglot cible avant tout des TPE-PME. Des entreprises qui n'ont pas les moyens de faire appel à des agences de traduction aux tarifs souvent trop élevés pour leur budget. Parmi ses clients, Weglot compte par exemple les sites de l'Innovation Lab by La Poste, de Polaroid ou de Notre-Dame de Paris.

Tarifé en fonction du nombre de traductions et du volume de texte, Weglot affiche un prix d'entrée de 99 euros par an. Pour 490 euros par an, la société prend en charge un nombre de langues illimité pour un site comptant jusqu'à 200 000 mots.

Lauréate de la bourse French Tech de la BPI, Weglot a bouclé en 2017 une levée de fonds d'amorçage de 450 000 euros auprès de Side Capital. La start-up a réalisé 1,2 million d'euros de chiffre d'affaires en 2018, dont 83% hors de France. "Nous sommes rentables depuis notre première année d'exercice", se félicite Augustin Prot. Objectif de la start-up pour 2019 : hisser ses revenus à 2 millions d'euros et porter son effectif à 20 collaborateurs.