L'intelligence artificielle : la stratégie anti-pandémique

De la prédiction de la pandémie au dépistage du virus et la prise en charge des malades, les technologies d'IA ont prouvé leur efficacité pour faire face à la pandémie de coronavirus.

Grâce à l’IA généralisée, nous ne connaîtrons plus le risque pandémique. 

Aujourd’hui, l’humanité est capable d’identifier la propagation d’un virus, dès son déclenchement.

L’an dernier, le coronavirus avait été détecté par une intelligence artificielle de l’entreprise Bluedot, qui a identifié l’éclosion ainsi que la propagation du virus. Et ce, bien avant les autorités publiques et bien avant l’organisation mondiale de la santé. Cette révolution dans la prédiction engage le monde vers un nouveau destin. Celui de la fin des pandémies, grâce à l’IA. Dans le pire scénario, les prochaines générations ne connaîtront que des épidémies. Autrement dit, une propagation régionale d’un nouveau virus potentiel. Mais ce type de scénario, très probable, ne sera possible que si les Etats du monde entier entrent intégralement dans l’ère de la prédiction dans la gestion des politiques publiques.

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Plusieurs états asiatiques, dont la Chine, Taiwan ou encore Singapour, ont saisi l’importance de l’IA et sont précisément en train de démontrer que leur gestion étatique a une longueur d’avance sur nos sociétés occidentales. Ce qui est sans doute le plus extraordinaire dans ce récit, c’est leur capacité à avoir évité le confinement total, contrairement aux Etats européens. En réalité, le confinement total est l’indicateur d’une prédisposition technologique et organisationnelle érodée. En effet, la réussite de l’endiguement du coronavirus par ces pays asiatiques s’est fondée sur une stratégie qui capitalise principalement sur l’intelligence artificielle, couplée à une coordination des secteurs privé et public. Ceci n’est pas anodin. Surtout, lorsque nous ne sommes pas censés ignorer que le Président chinois compte transformer les dynamiques géopolitiques, en se positionnant comme leader mondial dans l’IA. Cette technologie est véritablement la variable qui fera d’un Etat une superpuissance.

Aujourd’hui, en Belgique comme en France, nous subissons une pénurie de masques et de kits de test. Deux pénuries auxquelles deux stratégies par l’IA pourraient répondre de manière efficiente.

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Premièrement, les autorités publiques de Singapour, par l’entremise de son Ministre de la Santé, ont déployé une intelligence artificielle intitulée Beampro. Cette IA est capable d’interagir et de prendre en charge les patients dans plusieurs langues. En temps de pénurie de masques, ce robot permet de réduire drastiquement la contamination interpersonnelle. C’est une mesure efficace pour protéger le personnel de santé qui lutte pour apaiser les dégâts du virus. Rappelons qu’en Europe, des dizaines de médecins et infirmiers ont succombé, précisément car ils avaient été exposés au virus, faute de masques et d’équipements dotés d’intelligence artificielle. Des IA, comme Beampro, soutiennent d’une manière inégalée le corps médical à plusieurs égards. D’abord, elles permettent de mitiger le risque d’infection et donc la multiplication des cas confirmés. Ce qui exerce une pression baissière sur le risque d’engorgement dans les hôpitaux. Ensuite, elles augmentent l’efficacité organisationnelle du personnel médical, en optimisant le temps disponible. Effectivement, elles réduisent le temps d’interaction des infirmiers avec les patients.

Deuxièmement, Alibaba a développé une IA, dans plus de 100 hôpitaux chinois, capable de détecter le coronavirus en moins de 30 secondes, avec un taux de réussite qui avoisine les 97%. Ce pourcentage étant sans cesse à la hausse, au fur et à mesure que l’IA collecte les données des patients. Cet équipement a permis une détection précoce et un accroissement prodigieux des capacités de test. Ce qui a mené  à une meilleure évaluation du risque de propagation du virus et in fine, une prise en charge optimale des patients. Cette IA a même contribué à augmenter le volume de temps disponible des infirmiers en excédant les 60%. Il s’agit véritablement d’une arme que nos hôpitaux doivent se procurer pour venir à bout du pic épidémique. Et c’est aux autorités publiques de créer les conditions pour lever les fonds nécessaires. L’investissement dans l’IA doit être inévitable.

Dans le futur, la stratégie de l’Etat contre les pandémies résidera plus que jamais dans l’IA.

Cette macro-technologie représente un espoir infini qui évitera ce nombre catastrophiques de décès. En réalité, nos structures n’ont pas significativement évolué sur la stratégie anti-épidémique, qui est très similaire aux temps médiévaux. Cette stratégie qui consiste à procéder au confinement total de la population. Elle dévoile une efficacité indiscutable contre la saturation du milieu hospitalier, mais ne permet de répondre fondamentalement à la pandémie. Le confinement nous donne juste l’indication du sous-financement des hôpitaux. Mais en aucun cas, il nous exempte d’une deuxième vague épidémique. Rappelons que ni la Chine, ni Taïwan, ni Singapour, n’ont pas décrété de confinement total. De surcroît, certains de ces Etats présentent même un nombre mineur de décès. Pour 7,4 millions d’habitants, Hong Kong enregistre un bilan de décès qui s’élève à 4. Pour 5,64 millions d’habitants, Singapour dénombre un nombre de décès qui s’élève à 12. Pour une population de 11 millions d’habitants, la Belgique connait un triste record de 6 490 décès. La différence dans cette gestion pandémique est très interpellante.

Pourtant, ces pays asiatiques ont été les premiers à être exposés au coronavirus. Sans avoir eu le temps de s’y préparer, contrairement à l’Europe. Cette démonstration asiatique, conjuguant une utilisation de l’intelligence artificielle à une coordination harmonieuse entre les secteurs public et privé, devrait nous inspirer. Il serait par conséquent opportun qu’en toute humilité, dès à présent et sans attendre, nous renforcions notre vision de l’avenir, en intégrant et généralisant l’intelligence artificielle dans l’UE. Notamment, dans le secteur de la santé. C’est l’espoir que nous devons promettre aux générations futures qui doivent disposer de capacités suffisantes pour lutter contre les épidémies à venir. Tant dans la détection que dans la prédiction.

Cela dit, il y a encore de l’espoir. En Belgique, Robovision permet de détecter les atteintes pulmonaires du coronavirus ou encore d’identifier les anomalies avant même l’apparition des symptômes, grâce à l’IA. Au-delà de détecter plus rapidement les cas de Covid-19, l’IA de Robovision est une aubaine pour les pouvoirs publics dans la poursuite du combat contre la pandémie. En France, Microsoft tente de créer une IA dont l’objectif est de faciliter la détection des patients infectés. Initiative qui aidera les autorités publiques à maîtriser le processus de déconfinement.