Pour recruter dans la tech, l'Etat... se digitalise

Pour recruter dans la tech, l'Etat... se digitalise Le site Metiers.numerique.gouv.fr est inauguré aujourd'hui par la ministre de la Transformation et de la Fonction publiques à l'occasion de la cinquième édition du Forum de l'emploi tech de l'Etat.

Pour la cinquième année consécutive, l'Etat français organise son Forum de l'emploi tech. Covid oblige, son édition 2021 se tient 100% en ligne, du 2 au 16 décembre. Elle donne l'occasion d'entrer en contact avec les services RH des administrations centrales. Des entretiens qui sont orchestrés cette année en visioconférence. En tout, pas moins de 400 postes à pourvoir. Tous les grands ministères sont représentés : Economie, Intérieur, Armées, Justice, Transformation écologique... Dans les rangs, on compte également la Cnil, ainsi que l'Autorité nationale de sécurité et de défense des systèmes d'information (ANSII) et, évidemment, la Direction interministérielle du numérique (DINUM), à l'initiative de l'événement. Quelques collectivités sont présentes, dont la Ville de Marseille. A l'occasion de cette cinquième édition, Amélie de Montchalin, ministre de la Transformation et de la Fonction publiques, a officiellement inauguré le tout nouveau site Metiers.numerique.gouv.fr (jusqu'ici en bêta).

"L'Etat développe une stratégie numérique d'intrapreneuriat à travers différents incubateurs internes"

"Metiers.numerique.gouv.fr vise à pérenniser la stratégie de la marque employeur de l'Etat dans le numérique", résume Soraya Saa, cheffe de la mission Talents du programme Tech.gouv à la DINUM, programme qui est aussi à l'origine du Forum de l'emploi tech. Le site web a pour ambition de simplifier la recherche d'emploi IT au sein de l'Etat. Un outil qualifié d'indispensable à l'heure où la crise du Covid-19 catapulte le digital au cœur des activités critiques de l'immense majorité des organisations, et contribue à cristalliser plus que jamais les tensions sur front du recrutement informatique.

Déjà adopté par près de 20 directions, Metiers.numerique.gouv.fr référence pour l'heure 195 annonces. Une offre qui devrait grossir dans le sillage du lancement du site en version finale. Il est évidemment possible d'y répondre, mais aussi de déposer une candidature spontanée. En parallèle, Metiers.numerique.gouv.fr dresse (et c'est une première) un  panorama des grands projets du moment menés au sein des différents ministères : open data, systèmes d'information centraux stratégiques, France Connect, procédures pénales numériques, dématérialisation des campagnes d'élection, etc.

Le site propose une dizaine de portraits vidéo d'agents de l'Etat œuvrant dans le numérique : data scientist(e), chef de projet informatique, urbaniste des systèmes d'information,  directrice de projet applicatif, cheffe de groupe sécurité des systèmes d'information, UX designer... "Ces témoignages viennent illustrer le sens du service public de l'Etat. C'est l'envie de travailler pour le collectif en cohérence avec les valeurs fondamentales de la République française. Il s'agit de la colonne vertébrale qui motive les actions de nos collaborateurs", insiste Soraya Saa. En toile de fond, l'un des enjeux centraux du site web est de démontrer la capacité de transformation IT de l'Etat. "Rappelons que l'Etat développe une stratégie numérique d'intrapreneuriat à travers différents incubateurs internes, dont celui porté par la DINUM, qui permet aux collaborateurs de s'investir dans une application jusqu'à son lancement en production", explique la cheffe de mission. 

En termes de salaires, la volonté affichée par le gouvernement est de faire un effort sur les rémunérations des experts du numérique. Il pourra  évidemment y avoir des contraintes budgétaires. "Mais c'est l'objectif", maintient Soraya Saa. Autres avantages mis en avant : les administrations ont la possibilité de proposer des CDI en primo-recrutement pour les contractuels, et pour les titulaires les concours sont refondus pour mieux s'adapter à la réalité du marché. Exit les dissertations de culture générale. Désormais, les futurs fonctionnaires du numérique sont recrutés sur "titres", au regard de leur(s) diplôme(s), de leur CV, de leur lettre de motivation, et de leur expérience et réalisations professionnelles.