Une vision plus stratégique du numérique est indispensable en temps de crise
À l'occasion de la COP27, l'Union européenne s'est engagée à rehausser ses ambitions afin de répondre à l'urgence climatique, un défi qui cristallise les tensions et les attentes envers les dirigeants
À l’occasion de la COP27, l’Union européenne s’est engagée à rehausser ses ambitions afin de répondre à l’urgence climatique qui s’impose au monde ; un défi qui cristallise plus que jamais les tensions et les attentes grandissantes envers les chefs d’Etats et les dirigeants d’entreprises, en particulier dans les pays les plus développés. Et la lutte contre le réchauffement climatique n’est malheureusement qu’un des multiples défis auxquels sont confrontées nos sociétés, dans un contexte où les crises de natures diverses se multiplient, s’intensifient et s’entrecroisent.
A la crise sanitaire du Covid succède en effet aujourd’hui une crise économique, marquée par une inflation record, mais aussi une crise géopolitique, avec le retour d’une guerre sur le sol européen, qui entraîne elle-même une crise énergétique sans précédent. Ce contexte n’est pas sans conséquences pour l’ensemble des pays du monde entier, le tout sur fond d’accélération du dérèglement climatique. Des mutations nombreuses, rapides et interdépendantes, qui dressent un avenir incertain pour toutes et pour tous. Même si le monde n’en est pas à sa première crise majeure, l‘interconnexion des économies mondiales amplifie les conséquences d’événements tels ceux que nous vivons actuellement sur nos économies respectives.
Les crises, catalyseurs d’innovation
S’il est clair que les crises se multiplient, les réponses continuent d’avancer également, et de plus en plus rapidement. Alors qu’il fallait par le passé plusieurs années pour se remettre d’un choc financier ou énergétique, le Covid nous a démontré que nos sociétés étaient désormais capables de s’adapter en quelques mois, voire quelques semaines, à un nouvel ordre mondial. La digitalisation à marche forcée provoquée par la crise sanitaire a notamment prouvé que les Hommes et les organisations étaient capables de faire preuve d’une extrême résilience.
Face au constat alarmant que nous pouvons dresser aujourd’hui, s’élève en effet un consensus global en faveur d’une plus grande durabilité. Ursula Von der Leyen, la présidente de l’Union Européenne, l’a rappelé dans son discours sur l’Etat de l’Union le 14 septembre 2022 : la transition vers une économie numérique et la neutralité carbone a bel et bien commencé, et elle est vitale. Elle a également rappelé l’urgence de placer les entreprises au centre de cette transformation et d’éliminer les obstacles qui freinent encore les plus petites d’entre elles, car "la compétitivité, la stabilité des économies mondiales en dépend ".
La résilience des PME : un enjeu stratégique
Les entreprises, et en particulier les PME, sont le poumon de notre économie. Or l’inflation, la crise énergétique, les évolutions règlementaires ainsi que le contexte géopolitique dessinent des lendemains toujours plus incertains pour ces dernières. Celles qui survivent à ces crises sont celles qui savent faire preuve d’agilité et de capacité d’adaptation, et ce, en un temps record. C’est ce que permet notamment aujourd’hui le digital.
Une récente étude du Harvard Business Review révélait que la stabilité des entreprises est beaucoup plus faible aujourd’hui qu’auparavant : si elles avaient environ 90% de chances de survie avant les années 2000, elles n’en ont plus que 63% aujourd’hui. La stabilité, la pérennité des entreprises est donc un enjeu majeur, et celles qui survivent sont en fin de compte celles qui sont en mesure de faire preuve de capacité d’innovation et de résilience.
Dans un contexte de mutation rapide des comportements et de concurrence accrue entre les entreprises, agilité et anticipation sont en effet les clés de la pérennité des entreprises, et les innovations qui permettent de développer ces capacités ne doivent pas être l’apanage des grands groupes. Elles sont une réponse adaptée aux PME, et sont désormais à leur portée.
L’importance d’une vision globale
Cependant, pour être efficace, toute transformation doit s’inscrire dans une démarche globale, stratégique et inclure l’ensemble des parties prenantes concernées. Elle nécessite de prendre en considération le mode de fonctionnement de l’entreprise dans son intégralité, la façon dont elle génère ses revenus, la manière dont elle interagit avec son écosystème, en d’autres termes : son modèle économique.
Toutes ces crises ont en effet des conséquences très concrètes sur les entreprises : hausse du coût des matières premières, envolée des prix de l’énergie, embargos, dysfonctionnement de la chaîne d’approvisionnement… Or une entreprise capable d’agir est une entreprise qui a une vision – et donc une connaissance - fine des tenants et aboutissants de son modèle. C’est une organisation capable d’identifier d’où viennent ses revenus stratégiques, d’ajuster ses prix en fonction de l’inflation, de se mettre en conformité avec une législation changeante, de réaliser des démarches administratives à distance, ou encore d’anticiper des délais de paiement à rallonge. Le numérique a un rôle déterminant à jouer face à ces multiples défis. En éliminant les processus manuels qui peuvent être lents, chronophages et source d’erreur, en décloisonnant ou en unifiant les données tout en en fluidifiant les échanges entre les collaborateurs et avec l’extérieur, en mesurant l’impact de son activité, l’entreprise est capable d’optimiser profondément son fonctionnement. In fine, elle passe d’une posture de réaction, qui peut être source de dépenses imprévues et conséquentes, à une posture d’anticipation, plus facilement rationalisable.
Vers un nouveau modèle
Si le contexte actuel est ardu, il a ceci de profitable : il renforce la nécessité pour les entreprises d’adopter les meilleures pratiques pour rester compétitives, mais aussi pour améliorer leur impact sur l’environnement et sur la société, un critère de plus en plus déterminant dans l’évaluation de la performance globale de l’entreprise. Et il semble que le train soit bel et bien en marche : pour les deux années à venir, 67% de TPE-PME affirment avoir des projets numériques, comme le révèle le récent baromètre de France Num.
Efficacité, rationalisation, agilité, sécurité, anticipation ou encore sobriété sont autant d’atouts que peut apporter le digital aux entreprises à travers des technologies telles que le cloud, la cybersécurité, la blockchain, le data management, l’intelligence artificielle, les jumeaux numériques ou même l’informatique quantique. En leur permettant de faire les bons choix, facilement, rapidement et en toute connaissance de cause, elles jouent aujourd’hui un rôle déterminant pour permettre aux entreprises de participer à la lutte contre le dérèglement climatique et à la mutation de nos sociétés.