Hervé Simonin (Klaxoon) "Klaxoon lève 15 millions d'euros et prépare un nouveau tour de table plus important"
Le nouveau directeur général de la plateforme rennaise de management visuel détaille la stratégie de croissance et la feuille de route en recherche et développement prévues par l'éditeur pour 2023.
JDN. Suite à votre levée fonds de 15 millions d'euros, quels sont vos objectif de croissance ?

Hervé Simonin. Cette opération clôturée début février est portée par Sofiouest, Eurazeo et BPI. En 2022, Klaxoon a réalisé 20 millions d'euros de chiffre d'affaires dont environ autant de revenu annuel récurrent (ou ARR pour annual recurring revenue, ndlr). Un indicateur qui reste le principal paramètre de valorisation des éditeurs de SaaS. Cette année, nous tablons une croissance de 32% de l'ARR. Nous ciblons la France, l'Allemagne, l'Angleterre et les Etats-Unis. Partant de là, nous allons renforcer notre équipe de vente sur toutes ces géographies en recrutant à court terme une dizaine de commerciaux.
A l'international, Klaxon a enregistré environ 3 millions de revenu annuel récurrent en 2022. L'objectif est de doubler ce chiffre en 2023. En ligne avec cette ambition, Klaxoon vient d'être sacré parmi les leaders du classement mondial G2 sur le segment des outils de collaboration (plus particulièrement dans les catégories des outils de management visuel et de tableau blanc virtuel, ndlr).
Vous aviez envisagé au départ de lever une somme beaucoup plus importante ?
Cette révision est assez naturelle. Elle est liée à un contexte de marché qui s'est singulièrement tendu sur 2022. L'ensemble des fonds d'investissement ont demandé à leurs acteurs en portefeuille d'arrêter de faire la course à la croissance et de cibler plutôt la rentabilité. C'est ce que Klaxoon a commencé à faire et va continuer de faire avec en ligne de mire un strict retour à l'équilibre à partir du deuxième semestre 2023.
Vous planchez déjà en parallèle sur une nouvelle levée...
Klaxoon prépare en effet un second tour de table dont le montant sera légèrement plus important. Je pense qu'il se cristallisera avant l'été. Cette opération permettra de faire entrer au capital de nouveaux actionnaires. Les objectifs sont les mêmes : continuer d'invertir en Allemagne, en Angleterre et aux Etats-Unis et décrocher de nouveaux contrats sur ces géographies, mais aussi renforcer notre présence sur le segment entreprise qui demeure le terrain de chasse favori de klaxoon.
"Klaxoon devient une open platform en mettant à disposition ses API pour s'interconnecter à d'autres produits"
Concernant les Etats-Unis, Matthieu Beucher, notre fondateur, a pris dernièrement un rôle de vice-président des ventes outre-Atlantique. C'est lui qui va piloter la croissance en Amérique du nord. Nous visons les 2 millions d'euros de revenu annuel récurrent cette année aux US, contre environ 1 million réalisé en 2022.
Qu'en est-il de votre feuille de route en recherche et développement ?
Nous avons livré une version assez importante fin janvier. Avec cette release, Klaxoon devient une open platform en mettant à disposition ses API pour s'interconnecter à d'autres produits. A cela s'ajoute des petites évolutions fonctionnelles, par exemple l'introduction du dot voting qui permet aux collaborateurs en réunion de participer aux prises de décision. Autre évolution assez remarquable, nous avons réalisé une intégration avec Jira. Elle permet de faire remonter dans Klaxoon l'ensemble des tickets de support et de suivi de projet Jira dans une logique bidirectionnelle. Ce qui fait gagner un temps précieux aux équipes de développement.
Pour la suite, l'enjeu est de renforcer le produit en cohérence avec les trois principaux usages que nous retrouvons chez nos principaux clients. Quels sont-ils ? D'abord, notre application reste évidemment un outil collaboratif de pilotage de réunion conçu pour partager l'intégralité de l'information d'une organisation via un tableau blanc virtuel interactif. Ensuite, Klaxoon est utilisé pour le suivi et la planification de processus industriel. C'est le cas chez Airbus ou Schneider Electric. Enfin, beaucoup d'acteurs ont recours à notre solution pour l'onboarding de nouveaux collaborateurs ou la formation continue.
L'ouverture de vos API va également permettre d'intégrer d'autres applications tierces...
C'est l'un des principaux bénéfices de notre nouvelle version. Aux côtés de Jira, nous sommes déjà intégrés à Microsoft Teams, à Zoom... L'idée est d'enrichir cet écosystème en lançant des passerelles vers d'autres outils, notamment des applications un peu plus techniques comme Confluence.