Digital workplace orientée Office et Google Workspace : LumApps se démarque
Tout un écosystème d'éditeurs s'est développé pour enrichir Microsoft 365 et Google Workspace sur le terrain du travail collaboratif. A l'occasion de la publication de son étude annuelle 2023 "Etat de l'art de la transformation interne des organisations", Lecko a réalisé un focus sur ces acteurs et leurs solutions de digital workplace respectives. Sur ce créneau, les français LumApps et Powell demeurent les deux références du marché. Mais pour le cabinet, et contrairement au constat dressé en 2022, c'est le premier qui cette fois se détache.
| Accompagner les salariés dans leur parcours | Se connecter au flux de travail de l'utilisateur | Partager une information commune | Accéder aux compétences de l'entreprise | Etre à la portée des salariés de terrain | |
|---|---|---|---|---|---|
| Beezy | ★★★ | ★★★ | ★★★★ | ★★★★ | ★★★★★ |
| Lumapps | ★★★★★ | ★★★ | ★★★★ | ★★★★ | ★★★★ |
| Mozzaik365 | ★★★★ | ★★★ | ★★★★ | ★★★★ | ★★ |
| Powell Software | ★★★★ | ★★★ | ★★★★ | ★★★★ | ★★★ |
| Sociable | ★★★ | ★★★★ | ★★★★ | ★★★ | ★★★★★ |
Pour comprendre cette analyse, un petit retour en arrière s'impose. Ces derniers mois, Microsoft a beaucoup progressé dans le collaboratif. Le groupe de Satya Nadella a lancé sa propre digital workplace avec Viva. "Son module Connexions permet notamment d'injecter les contenus Sharepoint dans Teams sous forme de cartes, de notifications… Quant à Teams, il est arrivé à maturité, en matière de meetings ou encore d'espaces de collaboration", juge Bastien Le Lann, directeur associé chez Lecko.
Du coup, pourquoi vouloir aller chercher une solution tierce pour compléter l'édifice ? Parce que la digital workplace de Microsoft représente un surcoût. La majorité des modules de Viva font l'objet d'une grille de tarification supplémentaire, avec comme prix unitaire 3,4 euros par utilisateur et par mois. C'est le cas de Viva Topics qui exploite l'IA pour identifier des sujets clés dans les contenus Office. Pour bénéficier de l'ensemble de la suite, il faudra compter 7,6 euros par utilisateur et par mois, et ce en plus d'un abonnement à Microsoft 365. De leur côté, Powell et LumApps affichent des prix de 2 à 4 euros par utilisateur et par mois pour des produits à la fois plus aboutis en matière de digital workplace et surtout mieux intégrés et clé en main.
LumApps vs Powell
Face à LumApps, Powell se démarque dans la qualité de son intégration à Microsoft Teams. "Vous finalisez un livrable dans la messagerie collaborative de Microsoft, vous pouvez le partager en un clic dans un espace communautaire Powell", note Bastien Le Lann. En revanche, "en plus de sa polyvalence et son expérience utilisateur de qualité, LumApps va beaucoup plus loin dans le partage de contenu personnalisé aux utilisateurs, via son module Campaigns ou Journeys." Ce dernier génère aussi bien des parcours collaborateur pour les nouveaux arrivants que pour les carrières, pour les formations, etc.
LumApps s'est en outre offert l'assistant intelligent Vizir fin 2022. "Une solution qui lui permettra de construire des micro-apps personnalisées en fonction du flux de travail. Que ce soit pour enrichir un dashboard utilisateur, un parcours employé ou encore pour paramétrer un assistant conversationnel capable de traiter diverses demandes et requêtes : IT, RH, services généraux, etc.", égraine Lecko. Avec ce rachat, LumApps dépasse le champ de la digital workplace pour rentrer dans celui du support interne.
A l'origine, LumApps s'est fait connaitre comme un réseau social complétant Google Workspace. En 2020, l'éditeur a levé 70 millions d'euros pour décliner son offre pour Microsoft 365. Reste un problème d'après Lecko. Même s'il est désormais conçu pour prendre aussi en charge les contenus Office, LumApps préfère son propre annuaire d'entreprise à celui de Microsoft. Il embarque par ailleurs son propre environnement social sans faire appel à Microsoft Yammer. Enfin, il met en musique ses propres espaces communautaires orientés contenu et relation sociale. Ce qui, au final, vient potentiellement doublonner ceux de Sharepoint et Teams. "C'est le seul bémol de la solution. Elle se positionne en complément-concurrent de la suite de Microsoft. Ce qui peut poser problème aux DSI", pointe le directeur associé de Lecko.
Sur le front de l'articulation avec Microsoft 365, Powell s'en sort nettement mieux. "Il défend une approche de digital workplace complète (communication avec Powell Intranet, productivité et processus avec Powell Teams, gouvernance avec Powell Manager) au plus proche de la suite de Microsoft", détaille Lecko dans son benchmark.
Beezy : l'outsider
Face aux deux poids lourds du marché, Beezy tire son épingle du jeu en matière d'expérience utilisateur. Son point fort ? Sa capacité à rendre un processus conversationnel. "Beezy propose un flux d'activités sous forme de cartes intégrant des contenus Sharepoint, mais également des items en provenance d'autres solutions telles Salesforce ou des tickets de support issu de ServiceNow et Jira", détaille Bastien Le Lann. "Vous planchez sur une proposition commerciale, vous pourrez demander l'avis de vos collaborateurs, changer un prix à la volée, etc." Et le consultant de regretter que LumApps et Powell n'aient pas adopté cette vision d'agrégateur d'informations au cœur du workflow de travail.
Mozzaik365, orienté connaissances
Qu'en est-il de Mozzaik365 et Sociable ? A l'instar de Powell, le premier adhère parfaitement à Microsoft 365. Convertissant SharePoint en usine à sites clés en main, il fédère les flux Teams et les tâches Planner. Très orienté gestion des connaissances, il excelle dans la recherche de compétences et d'experts internes spécialisés sur tel ou tel sujet. Pour finir, il se démarque par un tarif agressif : entre 1 et 3 euros par utilisateur et par mois.
Sociable cible les frontline worker
Quant à Sociable, il se positionne historiquement comme un outil d'employee advocacy, qui a ensuite évolué vers un environnement de communication interne. Ses contenus peuvent être consommés directement dans l'application ou bien diffusés dans Teams, Yammer ou Sharepoint, voire par le biais d'applications mobiles. Via son partenariat avec AppSpace, Beezy lance des ponts vers les populations de l'entreprise non-connectées au système d'information, les fameux travailleurs de terrain ou frontline worker en anglais. De son côté, Sociable fait de ce segment l'une de ses marques de fabrique. A destination de cette population, il propose différents modes d'intégration : via l'adresse e-mail, le numéro de téléphone, un QR code sur les fiches de paie donnant accès à un identifiant... Avec Sociable, toutes les techniques sont bonnes pour éviter de laisser un salarié non-connecté sur le bord de la route.