Daniel Le Coguic (ACN) "L'Alliance pour la Confiance Numérique est la seule organisation professionnelle du secteur de la cybersécurité"

Les 6 et 7 juin prochains aura lieu le Paris Cyber Summit durant lequel l'Alliance pour la Confiance Numérique (ACN) présentera son Observatoire de la confiance numérique pour l'année 2022. Entretien avec son président, Daniel Le Coguic.

JDN. Vous présentez l'Observatoire de la confiance numérique 2022 lors du Paris Cyber Summit, quels sont les principaux enseignements ?

Daniel Le Coguic, président de l'ACN. © ACN

Daniel Le Coguic. Notre observatoire a une double vocation. D'abord, il donne les tendances du secteur. Dans un sens, Il rend compte du dynamisme du secteur. Puis, il y a aussi un bilan de l'état de la menace. Ce qui sort de nos observations, c'est que la menace ne faiblit pas, elle augmente. Elle est d'ailleurs de plus en plus complexe, les assaillants redoublant d'inventivité. Il faut ajouter à cela que la menace touche désormais tout le monde, et de plus en plus le citoyen lambda.

Pouvez-vous nous présenter l'ACN, acronyme de l'Alliance pour la confiance numérique ?

D'association, nous avons décidé cette année de nous transformer en syndicat professionnel. Les membres de l'ACN sont tous français, c'est même une obligation pour pouvoir candidater à l'ACN. Nos entreprises sont des éditrices de solutions ou des providers de service. Nous représentons 70 à 80% de l'écosystème de la cybersécurité, 15 milliards d'euros en France et 24 milliards à l'international. Nous avons vocation à contribuer auprès des instances gouvernementales sur les aspects techniques, juridiques et sur les certifications.

Nous sommes la seule organisation professionnelle du secteur, avec toutes les implications que cela inclut. Il y a d'autres organisations interprofessionnelles dans le cyber mais du point de vue de la représentation institutionnelle, nous sommes la seule. Et je pense que c'est important de le clarifier.

Quels sont les principaux enjeux de la filière ?

Nous avons un gros problème de recrutement, le flux de nouveaux arrivants sortis des grandes écoles et des formations est très inférieur à la demande du marché. Par conséquent chaque année, on creuse un peu plus le déficit de ressources du secteur. L'autre problématique liée au recrutement est celle de la féminisation, car nous sommes très en retard, nous sommes derrière les ingénieurs.

Notre industrie de la confiance numérique est stratégique, comme celle du nucléaire, il en va de l'indépendance et de la souveraineté de notre pays et de l'Europe. Et le gouvernement l'a bien compris en lançant plusieurs plans comme la loi de programmation militaire ou France 2030 et bien d'autres qui prennent en compte le fait de devoir développer notre industrie de la confiance numérique.