Impact de l'IA générative : la banque et la tech plutôt que le retail, les ventes plutôt que le juridique

Impact de l'IA générative : la banque et la tech plutôt que le retail, les ventes plutôt que le juridique Les fonctions et les secteurs d'activité ne seront pas impactés de la même manière par l'IA générative. McKinsey s'est essayé à un chiffrage précis.

Dans une vaste étude publiée mi-juin, McKinsey Digital passe au crible toute une série de cas d'usage métier en vue d'estimer l'impact financier de l'IA générative.  Principal constat : cette nouvelle génération d'intelligence artificielle bénéficie avant tout aux fonctions de gestion de la relation client, d'ingénierie et de R&D. Des domaines auxquels un assistant intelligent comme ChatGPT apporte effectivement une valeur ajoutée, notamment en termes de gestion des connaissances ou encore d'assistant de codage. Bénéficiant historiquement déjà de l'IA et des logiciels d'optimisation, la gestion de la chaîne logistique, la finance et le manufacturing sont, pour l'heure, nettement moins impactés.

Dans le graphique ci-dessous, McKinsey compare pour chaque fonction de l'entreprise ce que pourrait rapporter l'IA générative en termes de revenu global. 

Sur la base de quelque 63 cas d'usage analysés, McKinsey table sur un potentiel impact de l'IA générative sur l'ensemble de l'économie de 2 600 à 4 400 milliards de dollars à terme. Le groupe américain détaille ses estimations par secteur.

Des assistants pour gérer les risques

Comme Accenture, McKinsey hisse la banque parmi les domaines à plus fort potentiel. Pour le cabinet, les établissements bancaires capitaliseront sur l'IA générative à tous les étages. Ils pourront y recourir pour partiellement automatiser leur centre de support. En matière de marketing et de vente, cette technologie leur permettra de créer des offres hyper-personnalisées, en termes de prêts, de placements ou d'assurances vie. Des offres générées sur la base de l'historique de chaque client. Des assistants intelligents d'aide aux conseiller pourront en outre être entrainés en permanence pour prendre en compte les toutes dernières régulations. Un élément clé dans le cadre de la gestion des risques et de la mise en conformité. Enfin, les banques pourront bénéficier des capacités de l'IA générative en matière de transcodage pour migrer leurs anciens systèmes vers des architectures et infrastructures applicatives de dernière génération.

D'après McKinsey, l'IA générative représentera à terme 3 à 5% des revenus globaux du secteur bancaire, contre seulement 1 à 2% dans le retail. "Ce qui est loin d'être négligeable compte tenu du poids de ce secteur dans l'économie", pondère McKinsey. Pour le cabinet, le commerce de détail bénéficiera de l'IA générative à plusieurs titres. D'abord, cette brique accélérera la création de contenu marketing ciblé. Ensuite, elle permettra de générer des argumentaires plus puissants pour négocier avec les fournisseurs. Enfin, elle contribuera à dématérialiser les focus groupe en créant des clients virtualisés sur la base de l'historique commercial.

La génération d'image dans le retail

McKinsey prend l'exemple de Stitch Fix. Cette enseigne américaine de vêtements, qui recoure déjà à des algorithmes pour suggérer des choix de style à ses clients, a expérimenté Dall·E. En amont, ses vendeurs en magasin utilisent l'IA de création d'image d'OpenAI pour générer un vêtement en fonction des préférences du consommateur. Sur cette base, ils identifient ensuite les articles similaires disponibles en boutique. Dans l'alimentation, "l'IA générative peut en outre améliorer le processus de choix et de commande d'ingrédients pour un repas ou la préparation d'aliments. Imaginez un chatbot qui pourrait extraire les conseils les plus populaires à partir des commentaires joints à une recette", ajoute McKinsey. Suivant cette logique, Amazon commence à expérimenter l'IA générative pour synthétiser en quelques lignes un résumé des avis client, par produit.

Mais il est un secteur qui pourrait bel et bien arriver loin devant tous les autres dans la course à l'IA générative : la high tech. Pour McKinsey, la valeur ajoutée de cette technologie atteindra 4,8 à 9,3% de ses revenus. Pourquoi ? Tout simplement parce que l'IA générative lui permettra de bénéficier d'assistants intelligent pour automatiser le codage de ses applications.