Comment réduire ses coûts tout en s’inscrivant dans une démarche Green IT

L'informatique verte ne se limite pas seulement à la dématérialisation des documents et l’optimisation des circuits de distribution. Elle passe aussi par la réduction de la consommation d’énergie dans les datacenters.

L’union européenne s’est donnée pour objectif de réduire de 20% l’émission de CO2 d’ici 2020, par rapport aux émissions constatées en 1990. Les TIC (Technologies de  l'Information et de la Télécommunication), responsables de 2% des émissions selon la commission européenne, sont appelées à participer à l’atteinte de cet objectif en s’inscrivant dans une démarche Green  IT.

Cette démarche ne se limite pas seulement à  la dématérialisation des documents, l’optimisation des circuits de distribution…. Elle passe aussi par la réduction de la consommation d’énergie dans les datacenters.

L'observation de la composition des datacenters montre qu'une part importante des serveurs est dédiée aux grilles de calcul. L'optimisation de la consommation d'énergie pour les ressources utilisées par ces grilles permettrait un ROI écologique rapide et intéressant.

Pour atteindre cet objectif, la démarche à envisager passe par :

- L'optimisation de l'utilisation des grilles afin de s' assurer les mêmes services avec moins de ressources,

- Le partage des ressources pendant les créneaux de non utilisation,

- L'utilisation du matériel moins consommateur d'énergie (consommation électrique et refroidissement).

Se pose alors la question de faire les mêmes calculs  avec moins de ressources. Deux solutions sont possibles :
- Pour réduire le nombre de serveurs d'une grille de calcul, il est nécessaire de réduire les temps de calcul,
- et / ou d'optimiser l'utilisation des ressources mises à disposition..

La réduction des temps de calculs est possible par l'application des bonnes pratiques d'utilisation des grilles. Un suivi régulier de l'utilisation réelle des ressources permet de mieux gérer le dimensionnement de l'infrastructure et limiter le gaspillage.

Quant à l'optimisation de l'utilisation des ressources de la grille, on peut envisager de :
- Maximiser la saturation des ressources de chaque serveur (CPU et/ ou RAM selon le cas) en  installant plusieurs nœuds de calcul sur un même serveur afin de permettre une utilisation globale des ressources suffisamment haute (> 80%).
- "Virtualiser" afin d'utiliser les ressources disponibles au maximum.

La solution : partager les ressources pendant les créneaux de sous utilisation. Les ressources non-utilisées peuvent provenir des serveurs applicatifs non sollicités pendant certains créneaux horaires. Par exemple, les serveurs hébergeant les applications Web, les conteneurs d'interfaces graphiques et les environnements de développement sont généralement sous-utilisés pendant les heures d'inactivité des utilisateurs (pendant la nuit).

A l'inverse, les serveurs de calcul dédiés pendant les batchs de nuit sont, eux, sous-utilisés pendant la journée. Quant aux ordinateurs de bureaux, ils ne sont utilisés que sur les heures de travail (soit entre 8 et 12h par jour). Une bonne exploitation de ces capacités dormantes et donc gaspillées permettrait de réduire la taille des datacenters de l'entreprise.

Plusieurs techniques sont possibles pour utiliser ces ressources :

- Le "Scavenging" (possibilité d'utiliser une ressource uniquement quand celle-ci est non-utilisée pour sa fonction principale) sur un poste de travail ou serveur permet d'intégrer automatiquement les ressources dormantes selon des règles prédéfinies. Ces règles peuvent s'appuyer sur l'activité des ressources ou sur des plages horaires

- Les clouds privé et public permettent de basculer les ressources entre différents grilles et applications en se basant sur des règles prédéfinis (SLA ou autres).

La notion de green IT afin d'utiliser du matériel moins polluant doit être prise en compte.
Pour cela, plusieurs acteurs du marché proposent aujourd'hui des solutions permettant de réduire considérablement la facture énergétique des datacenters. Parmi les pistes possibles, on cite :

- Les serveurs nouvelle génération proposés par les constructeurs qui offrent une densité et une consommation électrique nettement meilleure que les matériels datant de seulement trois ou quatre ans.

- Le Cloud computing. Avec l'émergence des offres de cloud computing, il est aujourd'hui possible de mieux dimensionner les datacenters en garantissant la possibilité de recourir aux ressources à la demande pour les utilisations ponctuelles. De ce fait, aligner la taille des datacenters sur les pics d'utilisation n'est plus une obligation.

Ainsi, l'optimisation de l'utilisation des grilles de calcul et de l'exploitation des ressources associées s'inscrit complètement dans la démarche écologique des sociétés. Elle permet donc  une réduction très importante de la facture énergétique des datacenters. Mieux encore, ces mêmes chantiers vont permettre à terme une nette réduction des coûts d'exploitation des datacenters. Action susceptible de financer l'investissement nécessaire à prévoir,  pour rendre les grilles de calculs plus écologiques.