Vidéo sur Intranet : le cauchemar des DSI ?

La communication vidéo devient un média privilégié pour diffuser du contenu plus riche, plus vivant … mais dans l’entreprise, les réseaux internes ne sont généralement pas dimensionnés pour ces nouveaux flux, gourmands en bande passante.

Communication de crise, vœux du président, conférences internes, formations, … les occasions sont nombreuses pour diffuser de la vidéo en interne dans l’entreprise. La démocratisation du média sur Internet, via les sites de VOD, la location de films en streaming, les émissions et concerts en live sur Facebook, ont donné des idées aux décideurs et aux responsables de communication qui ont maintenant à disposition un moyen nouveau et séduisant pour appuyer la stratégie média interne de leur groupe.
Mais ces nouveaux moyens de communication ont un coût, celui de la bande passante et de l’évolution des infrastructures, qui n’ont pas forcément suivi le rythme soutenu de l’émergence des nouveaux modes de diffusion, et notamment du streaming vidéo.

Aujourd’hui, diffuser efficacement de la vidéo au sein d’un réseau d’entreprise demande une triple expertise :
  • De l’expertise vidéo et encodage : taille des flux, optimisation de l’encodage de ma vidéo
  • De l’expertise routage et réseaux : gestion de la charge, priorisation des flux
  • De l’expertise serveurs : mise en place des solutions de streaming, maintenance
Mais cette problématique de diffusion n’a cependant pas une seule solution – on rencontre différents cas d‘usage qu’il convient de traiter de manière adéquate.
Exemples :
  • Les collaborateurs sont (géographiquement) au même endroit ; le réseau du bâtiment, et le dimensionnement du cœur de réseau ne sont généralement pas bien prévus pour du streaming. Des solutions standard avec un seul serveur de streaming en cœur de réseau échoueront. Le positionnement de serveurs relais de diffusion (serveurs Windows Media ou Flash Media Server par exemple), ou de proxy vidéo matériels (BlueCoat, ou proxies plus génériques) permettra d’optimiser la bande passante et de décharger le réseau interne ;
  • Les collaborateurs sont sur plusieurs sites ; des DSI locales sont présentes sur chaque site, et maintiennent une infrastructure locale. Suivant le mode d’interconnexion entre les sites, le transport des flux vidéo entre les différentes infrastructures peut s’avérer complexe à gérer, notamment dans le cas d’un VPN passant par une tête de réseau unique ; En fonction du besoin métier (Live, VOD, etc), différentes solutions peuvent être abordées : Pour le live, la mise en place de serveurs relais sur chaque site s’impose, pour ne pas surcharger l’interconnexion – il se peut également qu’il faille « sortir du réseau » et passer par le WAN pour atteindre certains points de diffusion, ce qui pose alors des problématiques de sécurité des données dans certains cas; pour la VOD, la réplication asynchrone des contenus est une option à considérer, mais elle nécessite une bonne étude amont pour évaluer son coût réel (maintenance, coût de l’incohérence des données, volumétrie des transferts ...) ;
  • L’entreprise est un regroupement d’ « agences locales » ; c’est par exemple le cas de compagnies d’assurance, ou d’un réseau de boutiques, qui pourtant doivent avoir accès également au contenu multimédia. Dans ce cas, le trafic passe souvent par une connexion Internet grand-public, avec des outils métiers online sécurisés. Le problème et les écueils sur ce genre de projet se déplacent vers l’utilisateur final. Le recours à une infrastructure externe (CDN) s’avère généralement une solution gagnante ;
Différents cas d’usages, différentes topologies de réseau, différents besoins métiers, et autant de solutions disponibles pour faire de la vidéo en Live ou en VOD en interne ! Pour autant l’infrastructure, prise seule, ne permet pas d’adresser le périmètre complet d’une problématique de diffusion vidéo : l’encodage est aussi, par exemple, un facteur déterminant dans la chaîne de valeur de la vidéo qu’il faut considérer dans son ensemble (et éviter bien sûr les projets « en silo » entre la communication et la DSI).
Les éditeurs logiciels et les constructeurs créent des solutions toujours plus polyvalentes et ingénieuses (le peer-to-peer vidéo en intranet en est un bon exemple) pour s’adapter au marché  existant, tout en créant également une dynamique pour aider les départements des systèmes d’information à avancer sur ces médias de communication pas si nouveaux, mais qui s’installent très rapidement dans l’écosystème de l’entreprise.
Évidemment cela peut paraître complexe  à appréhender au début, mais mettre en place un premier POC est finalement assez simple, et permet d’arriver, rapidement, à des solutions pragmatiques.