Crise : les valeurs technologiques touchées de plein fouet

Nouvel épisode dans la crise financière américaine après le rejet du plan de sauvetage de l'économie : les valeurs technologiques du Nasdaq se sont effondrées, perdant 30 à 50% de leur valeur depuis janvier.

Les membres de la Chambre des représentants se sont prononcés et ont dit non au plan Paulson de sauvetage de l'économie américaine présenté par l'administration Bush. Celui-ci devait permettre d'injecter 700 milliards de dollars dans l'économie. En écho à cet échec, les places boursières se sont de nouveau effondrées.

La crise des marchés financiers est surtout marquée aux Etats-Unis et en Asie. En effet à 14h le 30 septembre, le CAC 40 était dans le vert à +0,48%, après avoir débuté la journée dans le rouge. Mais si la crise actuelle concerne en premier lieu les établissements financiers, elle englobe l'ensemble des valeurs en bourse, dont celles des sociétés technologiques.

Certaines entreprises, dont les cotations se sont au fil des mois érodées, flirtent de nouveau avec les valeurs qui furent les leurs après l'éclatement de la bulle Internet. Cette crise de 2000-2001 était toutefois alors directement une crise de l'informatique et de l'Internet. Constructeurs et éditeurs sont désormais emportés par la chute des marchés et la crise de confiance des investisseurs.

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L'indice des valeurs technologiques en chute libre le mardi 30 septembre © JDN Argent

La crainte d'une récession économique mondiale est toujours d'actualité. Pour l'heure, les colosses du secteur informatique vacillent en bourse et leurs actionnaires voient leurs portefeuilles d'actions poursuivre un régime drastique. Google, le favori des investisseurs, n'est pas épargné. Les performances des entreprises ne pèsent en effet pas lourd et résultats et valeur boursière sont plus que jamais décorrélés.

Le moteur de recherche dont l'action cotait en début d'année à prés de 750 dollars a quasiment perdu la moitié de sa valeur. Mardi 30 septembre à 14h15, elle abandonnait déjà 11,61%, ce qui la valorisait à 381 dollars. Cela représente une perte de 44,90% de la valeur du titre Google depuis le 1er janvier. Mais Google n'est pas la seule entreprise américaine à sombrer en bourse comme en témoigne la chute de l'indice Nasdaq (-9%).

Les investisseurs craignent que les entreprises ne coupent dans leurs dépenses informatiques, tout comme le ralentissement économique pourrait impacter les achats de biens électroniques des consommateurs. L'industrie informatique endure donc à son tour les affres de la crise. Apple figure par conséquent parmi les entreprises les plus affectées en bourse en perdant 46,86% depuis le 1er janvier, dont plus de 17% le seul 30 septembre (à 14h30).

Mais RIM, le constructeur du BlackBerry, ne peut guère se targuer de faire mieux que son rival. Sa chute est en effet du même ordre que celle d'Apple (-45% depuis janvier et -12,76% le 30 septembre). Les vendeurs de matériel informatique sont eux aussi actuellement sur le grill. Après le rejet du plan Paulson, Dell a ainsi abandonné 6,71%, à 15,86 dollars. En l'espace de seulement un mois, l'action de Dell a perdu 23,86% de sa valeur.

HP, premier constructeur mondial, a pour le moment moins souffert que nombre d'acteurs du secteur. Sur la journée du 30 septembre, il a néanmoins reculé de 6,82%. Mais depuis le 1er janvier, le titre s'est dévalué de 11,75% (et de 3,15% depuis un mois). Décidé à soigner sa valeur boursière, HP a déjà autorisé un plan de rachat d'actions de 8 milliards de dollars, tout comme Microsoft, qui y consacrera, lui, 40 milliards.

Microsoft cotait mardi à 25,01 dollars, soit -8,72%. Depuis le début de l'année 2008, l'éditeur américain a perdu près de 30% de sa valeur en bourse. Le titre avait jusqu'à récemment relativement bien résisté, ne cédant que 7,71% sur un mois. Dans le sillage des éditeurs et des constructeurs (dont Cisco à -8% et Oracle à près de 9%), les spécialistes des processeurs ont eux aussi été victimes de l'hémorragie : Intel (-10%) et Qualcomm (-13%).