AMD et Intel font valser leur production de semiconducteurs

Alors qu'AMD a finalisé la cession de son activité de fabrication à TFC, Intel a confié celle de ses processeurs Atom à TSMC. Leur objectif commun : réduire les coûts. Et celui d'AMD en particulier : sauver sa tête.

Attendue par le marché mais encore redoutée par de nombreux utilisateurs et actionnaires, la scission des activités historiques de conception et de fabrication de semiconducteurs du géant AMD a finalement eu lieu.

La création de la nouvelle structure opérationnelle, baptisée The Foundry Company (TFC), constitue une évolution stratégique de taille pour le fondeur américain (lire l'article du 08/10/2008) qui a d'ailleurs profité de l'occasion pour remodeler son management.

Occupant depuis l'été 2008 le poste de président du conseil d'administration et ancien président exécutif d'AMD, Hector Ruiz prend ainsi la tête de TFC et laisse son siège à peine vacant à Bruce Clafin, membre du conseil.

Si AMD joue aujourd'hui son va tout en prenant la décision d'externaliser sa production de microprocesseurs - ce dernier n'étant plus majoritaire au capital de la nouvelle entité -, ce n'est cependant pas le cas d'Intel qui a souhaité conserver la main mise sur la plus grande partie de sa production.

TSMC a une expérience en matière d'intégration d'environnement processeur complexe qu'Intel n'a pas forcément

Mais pas sur celle de sa nouvelle génération de puces System on a Chip (SoC), conçue autour de l'architecture processeur Atom, qu'il choisi aujourd'hui de confier au taïwanais TSMC. Réalisé dans le cadre d'un partenariat de licence croisée, cet accord apparaît tout de même moins risqué pour Intel.

Ainsi, pas question pour lui de se séparer de toute sa chaîne de fabrication mais tout au plus de confier la production d'une ligne de processeurs dédiés à des environnements très spécifiques (plates-formes mobiles, mini PC à bas coûts...).

Et si possible à un tiers bénéficiant déjà d'une expérience en matière d'environnements processeurs complexes intégrant des composants tels que système graphique mais également contrôleur WiFi, 3G... Or, TSMC dispose déjà de telles compétences pour travailler main dans la main avec le couple AMD/ATI sur des environnements similaires.

L'externalisation de la fabrication de processeurs : stratégique pour Intel mais vitale pour AMD

Pour Intel, l'alliance avec le fournisseur taïwanais constitue toutefois une aubaine pour lui permettre d'accroître sa présence sur le marché asiatique et en particulier chinois, surtout depuis l'annonce de la libéralisation des échanges avec Taïwan où siège justement TSMC. 

Il n'en demeure pas moins que cette incursion d'Intel dans le milieu si particulier de l'externalisation de la production de processeurs - et dont les bénéfices financiers n'ont pas encore émergé - demeure un acte emprunt de frilosité.

Annoncé avec tambours et trompettes, cet accord n'a en effet pour l'heure fait état d'aucune précisions en termes de calendrier ni d'objectifs financiers. Ce qui laisserait penser que ce partenariat, bien que stratégique pour Intel, apparaît loin d'être vital.