La rentabilité des éditeurs mise à mal par la crise

La dernière édition du Truffle 100 révèle une chute de 11,4 à 7,6% du ratio de rentabilité des éditeurs français. Le SaaS apparaît plus que jamais comme une bouée de sauvetage salutaire pour 2009.

 Publié par le Truffle Capital et CXP en partenariat avec le Syntec, le classement des 100 plus grands éditeurs français de logiciels constitue depuis 4 ans un précieux indicateur de l'activité progicielle hexagonale.

En 2008, le chiffre d'affaires des activités d'édition est ressorti à 3,8 milliards d'euros sur l'ensemble de l'année, en augmentation de 100 millions d'euros par rapport à l'année précédente. Avec 1,33 milliard d'euros de revenus, on trouve en tête du classement le spécialiste des solutions de gestion du cycle de vie des produits (PLM) Dassault Systèmes.

Un éditeur qui arrive loin devant Axway (Sopra Group) et ses 312 millions d'euros, Cegid (214 millions d'euros), Linedata Services (160,7 millions d'euros) et GFI Informatique (120 millions d'euros).

En queue de classement on retrouve Deny All et Syspertec Communication (4,5 millions d'euros), juste derrière Sylob (4,6 millions d'euros) Holy-Dys (4,8 millions d'euros) et Eudoweb (5 millions d'euros).

67% des éditeurs estime que la crise financière constitue pour eux une opportunité

Mais derrière la hausse globale des chiffres d'affaires, se cache une réalité bien plus inquiétante pour le secteur. Ainsi, en l'espace d'un an, le niveau moyen de leur rentabilité est passé de 11,4% de leurs chiffres d'affaires en 2007 à 7,6% en 2008.

Confrontés à cette chute vertigineuse de leur rentabilité, les éditeurs français veulent toutefois croire à un possible redressement de la situation. Peut être pas en 2009, mais plus certainement en 2010, en récoltant notamment les fruits de leurs 700 millions d'euros investis en R&D.

Une activité qu'ils ont même massivement continué à soutenir en faisant passer leurs équipes de 9 919 à 10 080 personnes. Tout en faisant s'éloigner la perspective de développer ce type d'activité à l'étranger dans la mesure où la part des éditeurs envisageant de la délocaliser est passée de 32 à 29% en 1 an. 

Face à la crise, les éditeurs affichent toutefois leur optimisme. Ainsi, 67% d'entre eux estiment qu'elle constitue une opportunité dans la mesure où ils ont confiance dans la capacité de leurs progiciels à aider les entreprises dans leur quête de gains de productivité. Bien que 41% d'entre eux fait toutefois état de craintes sur la répercussion de la crise sur l'activité de leurs clients. Et, par effet d'entraînement, sur leur propre niveau de revenus.

Afin de convaincre leurs clients, 77% des éditeurs font en tout cas bloc autour du SaaS et pensent à leur en proposer davantage cette année. Voire même, pour 31% d'entre eux, adapter leurs modalités de financement, en proposant par exemple des taux de crédit attractifs ou encore des durées allongées d'emprunts.